Gémisthos Pléthon

Gémisthos Pléthon

Gemiste Pléthon

Georges Gemistos dit Pléthon (vers 1360, Constantinople - 1452 ou 1454 ), philosophe byzantin.

Pléthon considère que la philosophie de Platon héritière, avec celle de Pythagore, de la sagesse des mages disciples de Zoroastre, peut sauver l'Hellade à une époque où l'empire romain byzantin n'est plus qu'un empire fantôme. Il propose des réformes économiques, sociales et politiques destinées à accompagner la reconquête de l'Hellade à partir de Sparte (Mistra), centre du Péloponnèse, et il entend fonder le politique sur un polythéisme hiérarchique et une théologie affirmative.

Sommaire

Biographie

Pléthon naît vers 1360 à Constantinople dans une famille sacerdotale orthodoxe dans laquelle il reçoit une formation classique complète.

Il se rend à la cour du sultan, à Andrinople, et étudie chez Elisha, un Juif probablement adepte de la Falsafa, et bon connaisseur des commentateurs d'Aristote.

Pléthon retourne ensuite à Constantinople où il acquiert une grande réputation comme professeur et comme érudit. Il a pour élève, par exemple, Marc Eugénikos, dont il soutiendra les positions anti-unionistes au concile de Florence.

Mais l'Eglise, inquiète du contenu de ses enseignements, tente de le faire exiler. Il est alors envoyé, vers 1407, par l'empereur Manuel II Paléologue, avec qui il reste en bons termes, à Mistra, ville proche de l'antique Sparte, et il devient conseiller de Théodore II, le jeune despote de Mistra.

Il y fonde et développe ce qu'il appelle lui-même sa "phratrie", qui sera si importante ensuite pour la diffusion du platonisme en Occident. Il compte parmi ses disciples Bessarion.

Invité à participer au concile de Florence (1438-1439) en vue de l'union des Eglises, il se rend en Italie avec la délégation grecque. Rapidement déçu par la demande insistante faite aux Grecs d'adopter le Filioque que les orthodoxes considèrent comme une addition illégitime au Credo, Pléthon cherche à faire l'union d'une manière plus philosophique. A Florence, il est en contact avec Léonardo Bruni, l'un des premiers traducteurs de Platon. Cosme de Médicis, qui vient souvent écouter Pléthon dans des réunions où le philosophe explique en quoi Aristote est en désaccord avec Platon et pourquoi il a tort, semble très intéressé par ce que Pléthon enseigne sur les mages. Selon Marsile Ficin, il conçoit alors le projet d'une sorte d'Académie : il fera traduire Platon en latin.

Après le concile, Pléthon retourne à Mistra où il poursuit son oeuvre jusqu'à un âge très avancé. Il meurt le 26 juin 1452, ou bien en 1454. Après sa mort, on fait saisir son œuvre principale, le Traité des lois qui, ramené à Constantinople en 1460 (7 ans après la prise de la ville par les Turcs), est partiellement brûlé par le patriarche orthodoxe Georges Scholarios Gennade.

Les restes de Pléthon, exhumés par Sigismond Pandolfe Malatesta et emportés à Rimini, se trouvent aujourd'hui dans un sarcophage installé sur un mur du "Tempio Malatestiano".

Œuvres

Ses manuscrits personnels contiennent des extraits des œuvres de Lucien de Samosate, Appien, Strabon, Théophraste, Aristote, Diodore de Sicile, Xénophon et Denys d'Halicarnasse. Il compose des œuvres de philosophie, théologie, musique, rhétorique, grammaire, histoire, des traités de géographie et des oraisons funèbres. Son œuvre Histoire de la Grèce après la bataille de Mantinée, a pour sources Diodore et Plutarque. Parmi ses autres oeuvres on retiendra : Mémoire pour Théodore, De Isthmo; Mémoire pour Manuel, Oracles magiques des mages disciples de Zoroastre et Commentaire sur ces Oracles ; Prolegomena Artis Rhetoricæ ; Oraison Funèbre pour Cléopa; Oraison Funèbre pour Hélène ; Zoroastri et Platonicorum dogmatum compendium ; Du destin ; Des vertus ; Traité des lois; En quoi Aristote est en désaccord avec Platon; Réplique à Scholarios.

Pléthon considérait le christianisme comme responsable de la ruine de l'empire romain byzantin, et pensait que le christianisme romain était encore moins favorable à la conservation des cités, que le christianisme orthodoxe. Il souhaitait refonder le politique par un modèle métaphysique polythéiste, les hiérarchies divines servant de modèle aux hiérarchies terrestres qu'il souhaitait renforcer. Pléthon, qui soutenait la reconquête armée de l'Hellade à partir de Mistra, et donc de l'ancienne Sparte, cherchait aussi une solution pacifique pour assurer la survie durable des peuples menacés par les visées expansionnistes de leurs voisins. Il proposait ainsi de considérer la doctrine de Platon et de Pythagore comme l'héritière de celle des mages disciples de Zoroastre qui aurait lui-même vécu plus de cinq mille ans avant la guerre de Troie. Les Oracles chaldaïques restaurés et considérés comme d'authentiques Oracles magiques des mages disciples de Zoroastre auraient été la source la mieux conservée de la sagesse originelle, partagée dans des temps anciens par tous les peuples de la terre habitée, des Ibères aux Indiens. C'est cette sagesse-là qu'il proposait, à la place des monothéismes, à tous les peuples de son temps.


Bibliographie

Ouvrages de Pléthon

  • Traité des lois (1440-1452), Paris, 1858. [1]
  • Traité des vertus, Édition critique avec introduction, traduction et commentaire, Corpus Philosophorum Medii Aevi, Philosophi Byzantini 3, Athens-The Academy of Athens, E. J. Brill, Leyde, 1987.
  • Magika logia tôn apo Zoroastrou magôn, Georgiou Gemistou Plêthônos Exêgêsis eis ta auta logia. Oracles chaldaïques. Recension de Georges Gémiste Pléthon. Edition critique avec introduction, traduction et commentaire par B. Tambrun-Krasker. La recension arabe des Magika logia par M. Tardieu, Corpus Philosophorum Medii Aevi, Philosophi Byzantini 7, Athènes, The Academy of Athens ; Paris, librairie J. Vrin ; Bruxelles, éditions Ousia, 1995, LXXX+187 p. [2]
  • Des différences entre Platon et Aristote (1439), thèse de 3° cycle de Bernadette Lagarde, Université de Paris IV-Sorbonne, 1976.

Études sur Pléthon

  • François Masai, Pléthon et le platonisme de Mistra, Paris, Les Belles Lettres, 1956.
  • Brigitte Tambrun-Krasker,Les fondements métaphysiques et éthiques de la pensée politique de Pléthon, Thèse de Doctorat, dirigée par P. Magnard et M. Tardieu, Université Paris IV-Sorbonne, 2002, 504 p.
  • Brigitte Tambrun, Pléthon. Le retour de Platon, Paris, Vrin, coll. "Philologie et Mercure", 2006, 300 p.

Liens externes

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