Guerre civile de Boshin

Guerre civile de Boshin

Guerre de Boshin

Samouraïs du clan Chōshū lors de la guerre de Boshin (vers 1860, Felice Beato)

La guerre de Boshin (戊辰戦争, Boshin sensō?, littéralement « guerre de l'année du dragon ») est une guerre civile japonaise qui débuta en janvier 1868 sous le règne de l'empereur Meiji, quelques mois après la restitution du pouvoir suprême à l'empereur, et qui se poursuivit jusqu'en mai 1869. Elle vit principalement s'affronter, d'une part, les armées des clans de Satsuma, de Chōshū, de Tosa et leurs alliés, proches de l'Empereur et, d'autre part, les troupes appartenant au gouvernement shogunal d'Edo et les clans qui lui restèrent fidèles. Les clans Satsuma de Satsuma, de Chōshū et de Tosa cherchaient à supplanter par la force le parti adverse et à éviter que l'autorité impériale ne fût désormais exercée sous une forme fédérale par l'ensemble des clans. Elle marque une coupure emblématique entre la période Edo et la période Meiji.

Environ cent vingt mille hommes furent mobilisés pendant le conflit et trois mille cinq cents d'entre eux furent tués. À la fin de cette guerre, les troupes impériales victorieuses abandonnèrent la politique d'expulsion des étrangers et le pouvoir se lança dans une politique de modernisation continue ce qui déclencha la rébellion de Satsuma.

Cette guerre est un épisode souvent oublié de l'histoire du Japon puisque l'on considère que la révolution Meiji fut une révolution sans sang. Cependant cette guerre est maintenant plus connue puisque certains aspects du conflit et notamment ses conséquences (rébellions) ont été illustrés dans le film The Last Samurai.

Sommaire

Déroulement du conflit

Premiers affrontements

Entrainement des forces du shogun par les français.

Le 27 janvier 1868, les forces shogunales attaquaient les forces des clans Chōshū et Satsuma. Le combat eu lieu près de Kyōto. Une partie des quinze mille hommes du shogun avaient été entraînées par les militaires français mais la grande majorité de ses troupes restaient des samouraïs. Les forces de Satsuma et Chōshū, bien que trois fois moins nombreuses étaient elles complètement modernisées.

Reddition d'Edo

Au début du mois de février, avec l'aide de l'ambassadeur français Léon Roches, un plan fut établi pour stopper l'avancée des troupes impériales à Odawara, dernier point stratégique avant Edo. Cependant Yoshinobu Tokugawa décida d'annuler ce plan. Choqué, Léon Roches quitta son poste auprès du shogun. Sous l'influence du ministre britannique Harry Parkes, les nations étrangères signèrent un traité de neutralité, s'engageant à ne pas intervenir et à n'envoyer d'armes et de munitions à aucun des deux camps.

Takamori Saigō conduisit les troupes impériales à travers le sud d'Honshū gagnant la bataille de Kōshū-Katsunuma. Edo se rendit en mai 1868. Certains groupes des environs de la capitale continuèrent de résister mais furent défaits à la bataille d'Ueno. Le commandant de la marine shogunale, Takeaki Enomoto refusa de se rendre et partit avec sa flotte (huit navires de guerres et deux mille hommes) vers le nord dans l'espoir de pouvoir tenter plus tard une contre-attaque. Il fut accompagné par une poignée de militaires français dont Jules Brunet qui venait de quitter l'armée française pour combattre aux côtés des rebelles.

Résistance dans le nord

Château en ruine après la bataille d'Aizu

Après la défaite des troupes de Yoshinobu Tokugawa, la mise en maison d'arrêt de celui-ci et la confiscation de ses terres, la plus grande partie du Japon accepte le pouvoir de l'empereur. Mais dans le nord de l'île de Honshū, plusieurs daimyos avec à leur tête celui du clan Aizu forment une coalition pour combattre les troupes impériales. Cette coalition disposait d'une armée de cinquante mille soldats. Officiellement la tête de la coalition était Yoshihasa Kitashirakawa qui fut surnommé « empereur Tobu ».

La flotte de Takeaki Enomoto arriva à Sendai, le fief du clan Aizu, le 26 août. Les troupes de la coalition bien que nombreuses étaient très mal équipées. L'armement moderne y était très rare si bien que l'on alla jusqu'à construire des canons en bois et renforcés par des cordes pour tirer des grosses pierres. Ces canons ne pouvaient tirer que quatre ou cinq projectiles avant d'être brûlés. De son côté, le daimyo de Nagaoka se procura des armes à feu françaises (2000) et allemandes.

Les canons en bois décrits dans ce paragraphe
les troupes du bakufu partant pour Hokkaidō

En mai 1868, le daimyo de Nagaoka infligea de lourdes pertes aux troupes impériales lors de la bataille de Hokuetsu mais son château fut détruit et la progression des troupes impériales vers le nord continua en infligeant au passage une défaite au Shinsengumi à la bataille de la passe de Bonari. Après cette victoire, les troupes impériales se lancèrent à l'assaut du château d'Aizuwakamatsu (bataille d'Aizu). Les troupes impériales furent encore une fois victorieuses et en 1868, Sendai devint intenable pour les troupes shogunales. La flotte d'Enomoto quitta donc Sendai pour Hokkaidō. Le 26 octobre toute l'île de Honshū était contrôlée par l'empereur. L'ère Meiji commençait.

Campagne d'Hokkaidō

Article détaillé : République indépendante d'Ezo.

Suite à sa défaite à Honshū, Takeaki Enomoto partit vers Hokkaidō avec les restes de sa flotte et avec quelques militaires français. Ensemble ils organisèrent un gouvernement avec l'objectif d'établir une nation indépendante sur cette île. Cette nation indépendante, c'est la République indépendante d'Ezo. Enomoto proposa aux partisans de l'empereur de donner Hokkaidō au shogun et de placer le shogun comme vassal de l'empereur, mais cette proposition fut déclinée.

Durant l'hiver, la république fortifia son système défensif qui était verrouillé par la forteresse Goryōkaku à Hakodate.

La marine impériale japonaise arriva au port de Miyako le 20 mars mais s'attendant à cette arrivée, les troupes d'Ezo préparèrent un plan : une attaque surprise qui eut pour effet de couler trois navires de guerre.

Batailles

Sources

  • Le Japon : Dictionnaire et civilisation, Louis Frédéric, Editions Robert Laffont, Collection Bouquins, 1470 p, (1999) ISBN 2-221-06764-9
  • Dictionnaire historique du Japon, Collectif, Editions Maisonneuve et Larose, Collection Monde Asiatique, 2993 p. (2002) ISBN 2-7068-1633-3
  • Wikipédia anglophone

Voir aussi

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