- Albrecht von Brandenburg
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Albert de Brandebourg
Albert de Brandebourg (en allemand Albrecht von Brandenburg-Ansbach), né à Ansbach en 1490 et mort à Tapiau en 1568, fut le dernier grand maître de l’ordre Teutonique et le premier duc héréditaire du Duché de Prusse (1525-1568).
Sommaire
Famille
Fils de Frédéric Ier de Brandebourg-Ansbach et de Sophie Jagellon, fille du roi de Pologne Casimir IV Jagellon.
Albert de Brandebourg-Ansbach fut un membre de la lignée de Brandebourg-Ansbach de la Maison de Hohenzollern.
En juillet 1526, Albert de Brandebourg épouse Dorothée (1528-1547), fille du roi Frédéric Ier de Danemark
Six enfants sont nés de cette union, mais un seul, Anna-Sophie (1527-1591), qui en 1555 épousa le duc Jean-Albert Ier de Mecklembourg-Schwerin (1525-1576), survivra au-delà de ses deux ans.
Veuf, Albert de Brandebourg épousa Anne-Marie de Brunswick-Lunebourg en février 1550, fille d'Éric Ier de Brunswick-Lunebourg.
Deux enfants sont nés de cette union :
- Albert Frédéric de Prusse (1553-1618), duc de Prusse.
Biographie
Dans l’espoir d’interrompre le déclin de l’ordre Teutonique amorcé en 1410, Albert fut élu trente-septième grand maître de l’ordre Teutonique en 1511 comme avait été élu quelques années plus tôt le duc Frédéric de Saxe (fils d’Albert III de Saxe). Quoique neveu du roi de Pologne Sigismond Ier le Vieux, il mena une guerre contre lui de 1519 à 1521, qui se termina par une trêve de quatre ans. À la fin de la trêve il négocia avec son oncle un accord qui l’autorisait à se convertir à la relignion luthérienne. Il réalisa par cette conversion la plus importante des sécularisations, celle de la Prusse teutonique. En contrepartie il accepta d’être vassal du roi de Pologne, allant prêter serment d’allégeance à Cracovie en 1525.
Jeunesse
Destiné à l'Église, Albert de Brandebourg reçut une éducation appropriée. Il vécut quelque temps à la Cour d'Hermannn IV de Hesse, prince-électeur de l'archevêché de Cologne.
Se tournant vers une vie plus active, Albert de Brandebourg accompagna en 1508 Maximilien Ier du Saint-Empire en Italie. À son retour, il vécut un certain temps à la Cour de Hongrie.
Grand Maître
En décembre 1510 décéda le grand maître de l’ordre Teutonique, Frédéric de Saxe. Albert de Brandebourg fut choisi comme successeur en 1511. Ce choix fut fait dans l'espoir que ses liens avec son oncle maternel règleraient les conflits de la Prusse-orientale détenue par l’ordre Teutonique vassal du royaume de Pologne après le deuxième traité de Thorn en 1466.
Albert de Brandebourg informa l’empereur et le pape de ses nouvelles fonctions, mais refusa de se soumettre au royaume de Pologne. Une guerre pour la survie de l’ordre Teutonique semblait inévitable. Albert de Brandebourg chercha des alliés et continua ses négociations avec Maximilien Ier du Saint-Empire. Les ravages des chevaliers de l’ordre Teutonique en Pologne aboutirent à une guerre qui débuta en décembre 1519, guerre dévastatrice pour la Prusse. En 1521, une trêve de quatre ans fut accordée à Albert de Brandebourg.
Albert de Brandebourg s'efforça d'obtenir de l’aide car un nouveau conflit menaçait de se déclarer. À cette fin, en 1522, il se rendit à la réunion de Nuremberg, c’est dans cette assemblée que le Grand Maître recontra le réformateur Andreas Osiander. Cette entrevue eut une influence sur sa foi : en 1525 Albert de Brandebourg se convertira à la foi protestante.
Le Grand Maître se rendit à Wittenberg, dans cette ville Martin Luther lui conseilla d’abandonner l'ordre Teutonique, de se marier et de convertir la Prusse en duché héréditaire. Auparavant, cette question avait déjà été l’objet d'un débat entre les membres de sa famille. Pour Albert de Brandebourg il était nécessaire d’agir avec prudence. Il informa le pape Adrien VI de son impatience à réformer l’ordre Teutonique et de punir les chevaliers convertis à la nouvelle doctrine. Pour sa part, Martin Luther ne s'arrêta pas aux conseils ; pour faciliter la conversion, il s’efforça de propager son enseignement parmi les Prussiens. Pendant ce temps, Georges Ier de Brandebourg-Ansbach, frère d’Albert transmettait leur arrangement à leur oncle Sigismond Ier de Pologne.
Duc de Prusse
Avec un certain retard, Sigismond Ier approuva l'offre avec une condition : la Prusse devenait fief du royaume de Pologne. Le traité de Cracovie fut signé le 5 avril 1525. Albert de Brandebourg installa le gouvernement de son duché à Königsberg. Cependant cette transition provoqua des protestations. Cité à comparaître devant la Cour de justice impériale, Albert de Brandebourg opposa un refus. Il fut proscrit alors que l’ordre Teutonique élisait un nouveau Grand Maître en la personne de Walter von Cronberg : ce dernier reçut la Prusse lors de la réunion d’Augsbourg. Les princes allemands, éprouvés par les tumultes de la Réforme, la guerre des Paysans (Bauernkrieg) et les guerres contre l’Empire ottoman n’appliquèrent pas la proscription à Albert de Brandebourg, et la colère contre lui s’apaisa avec le temps.
En 1526, Albert de Brandebourg rejoignit la Ligue de Torgau et agit en union avec les Protestants. Il assista à la réunion des princes désireux de renverser Charles Quint suite au décret d’Augsbourg de 1548.
Les premières années du règne d’Albert de Brandebourg furent prospères. Bien qu'il eût quelques ennuis avec la paysannerie, les terres et les trésors de l’Église lui permirent de faire face aux dépenses de sa cour. Il fit la promotion de l’étude en créant des écoles dans chaque ville, il libéra les serfs, il fit imprimer en allemand le catéchisme protestant. En 1544, malgré une opposition, il créa l’université Albertina de Königsberg, et en 1549 il y nomma son ami Andreas Osiander au poste de professeur.
Cette époque fut le début des difficultés pour Albert de Brandebourg, elles assombrirent les dernières années de son règne. Andreas Osiander eut des divergences de vue concernant la doctrine de Martin Luther : dans cette querelle qui l’opposa à Philippe Melanchthon, Albert de Brandebourg prit parti pour le second. Ces querelles théologiques prirent de l’ampleur. Il n’y avait plus le trésor de l'Église pour amener la conciliation des nobles, l’impôt était très lourd, Albert de Brandebourg devint impopulaire.
Après le décès d’Andreas Osiander en 1552, Albert de Brandebourg favorisa un prédicateur nommé Johann Funck qui, avec un aventurier du nom de Paul Skalić eurent une grande influence sur lui. Ces conflits religieux et politiques eurent raison de la santé d’Albert de Brandebourg. Son fils étant encore mineur, il dut choisir un régent. Albert de Brandebourg dut se résoudre à condamner les prêches d’Andreas Osiander. En 1566, la noblesse et le clergé prussien firent appel à Sigismond II de Pologne, le cousin d’Albert, qui dépêcha une commission à Königsberg. Paul Skalić sauva sa tête mais Johann Funck fut exécuté. La question de la régence fut réglée et une forme de luthéranisme fut adoptée.
Quasiment privé de pouvoir, Albert de Brandebourg vécut encore deux ans. Il décéda de la peste à Tapiau le 20 mars 1568.
Généalogie
Albert de Brandebourg appartient à la cinquième branche issue de la première branche de la Maison de Hohenzollern. Cette cinquième lignée s'éteignit en 1618 à la mort du duc Albert Frédéric de Prusse.
Liens internes
- Son homonyme Albert de Brandebourg (cardinal)
- Albert III Achille de Brandebourg (grand-père paternel)
- Casimir IV de Pologne (grand-père maternel)
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Grand maître de l’ordre Teutonique
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