Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l’individu

Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l’individu

Protagonistes du débat sur les sectes en France

La lutte contre les sectes a pris une ampleur internationale depuis le début des années 1980. En France, ce sont d'abord des associations comme les ADFI qui ont milité activement pour dénoncer l'existence de sectes, dès les années 1970, suivies en 1983 d'un rapport au Premier Ministre du député Alain Vivien et d'une première commission parlementaire en 1995, avant que le gouvernement ne s'engage officiellement en 1998 dans cette lutte avec l'objectif de "lutter contre les sectes" puis, confronté à certaines critiques, "de réprimer les dérives sectaires".

Certaines positions controversées de ces associations antisectes ainsi que des deux missions successives du gouvernement, la MILS et la mission interministérielle de luttre contre les dérives sectaires, ont, plus tard, suscité la création d'autres associations dont l'objet est de dénoncer ce qu'elles jugent être des dérives de la lutte antisectes en France et de défendre les nouveaux mouvements religieux.

Sommaire

Associations antisectes

La France compte une dizaine d'associations luttant contre les sectes ou les dérives sectaires.

Ces associations ont pour objet l'information sur le phénomène sectaire, la prévention et l'aide aux victimes. Elles font paraître des communiqués, font appel à diverses personnalités et organisent parfois des manifestations. Les deux plus importantes sont l'UNADFI et le CCMM. L'UNADFI est reconnue d'utilité publique.

UNADFI

L'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes (UNADFI) est une association française, qui regroupe et coordonne les ADFI (Associations de défense des familles et de l'individu) régionales, dont la première a été créé en 1974. Elle est reconnue d'utilité publique depuis 1996 et directement subventionnée par l'État français depuis cette date.

Jeanine Tavernier l'a présidée de 1992 à 2001 ; la présidente actuelle est Catherine Picard.

CCMM

Le Centre contre les manipulations mentales (CCMM), ou Centre Roger Ikor a été fondée en 1981 par l'écrivain Roger Ikor.

Il a été présidé de 1997 à 1998 par le député socialiste Alain Vivien, qui demeura membre de son conseil d'administration tandis qu'il présidait la MILS. Le président en 2007 est Jacques Miquel.

AVREF

L'association vie religieuse et familles (AVREF)[1] est une association de parents et d'amis de religieux créée en 1998 qui se préoccupe plus particulièrement des problèmes de dérives sectaires à l’intérieur de communautés ou de groupes religieux catholiques.

CNVOTJ

La Coordination nationale des victimes de l'organisation des Témoins de Jéhovah[2] est une association de fait qui a été créée le 10 janvier 1995. Elle se propose de venir en aide aux personnes ayant quitté le mouvement religieux des Témoins de Jéhovah, qu'elle dénonce comme étant une secte dangereuse pour l'adepte et sa famille.

La présidente de l'antenne régionale de l'ADFI-Nord-Pas de Calais-Picardie, Charline Delporte, a été animatrice de ce réseau informel jusqu'à l'annonce de sa dissolution dans un communiqué en date du 10 mars 2006[3]. L'association était alors domiciliée dans les locaux de l'ADFI[4].

Cette CNVOTJ a toutefois été recréée en décembre 2006, comportant parmi leurs membres les plus actifs Alain Berrou et Nicolas Jacquette[5], qui ont tous deux témoigné lors de la commission parlementaire de 2006 ayant trait à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et morale des mineurs[6].

GEMPPI

Le Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l'individu[7] est une association fondée en 1988 par Didier Pachoud, qui est toujours son président en 2009, et est également trésorier de la FECRIS et membre du conseil d’administration du CCMM. Son vice-président est Jacky Cordonnier.

Mouvement associé au CCMM, le GEMPPI est essentiellement actif dans les Bouches-du-Rhône.

Vigi-Sectes

Vigi-Sectes[8] est une association chrétienne évangélique créée en 1997 à Strasbourg. En 2005 elle est présente en Allemagne, au Canada, en Belgique, en France, au Japon et en Suisse. Elle publie en Belgique un périodique, La Route Droite, destiné à la dénonciation des erreurs doctrinales des sectes.

Un de ses responsables, Pierre Oddon, anime également le site info-sectes[9], plus spécialement consacré aux croyances des Témoins de Jéhovah.

Associations de défense des « nouveaux mouvements religieux »

En réponse à la mise en place d'une lutte antisectes en France, plusieurs associations de défense de ces « nouveaux mouvements religieux » se sont créés dont l’objet est de défendre la liberté de conscience et de dénoncer ce qu’elles considèrent comme des dérives de la politique gouvernementale.

CAP LC

La CAP LC (Coordination des associations de particuliers pour la liberté de conscience)[10] est une association française créée en août 1998, qui s'est donné pour but de défendre la liberté de conscience, de religion et de conviction. À cet effet, elle diffuse des communiqués de presse, organise des manifestations et des rassemblements.

CICNS

Le Centre d’information et de conseil des nouvelles spiritualités (CICNS), a été créé en avril 2003 comme une section locale de la CAPLC[11], dont elle est devenue indépendante en juin 2004[12] pour divergence de points de vues.

Bien que très virulente à l’encontre des associations anti-sectes[13], l’association affirme vouloir s’engager dans une action « pacifique » et « déterminée à ne pas entrer dans un combat trop militant »[14]. L'association propose également la création d'un « Observatoire indépendant des minorités spirituelles » pour traiter la question des sectes en France.

Le CICNS organise des colloques, produit et diffuse sous forme de clips vidéo des interviews inédites de sociologues, comme Jean Baubérot ou Raphaël Liogier, d’historiens, comme Anne Morelli, d’ethnologues comme Maurice Duval, de juristes comme Me Jean-Marc Florand qui expriment leur point de vue sur la question des sectes, des minorités spirituelles et de l’antisectarisme ainsi que des témoignages de personnes qui se disent victimes de la lutte anti-sectes (Tabitha's place, Gens de Bernard).

Critiques

La Miviludes, dans son rapport 2006 parle de la CAP LC et du CICNS comme de « groupes d’influences qui, au nom de la défense de la liberté de conscience ou de la liberté religieuse, soutiennent en fait des thèses favorables ou empruntées aux organismes à caractère sectaire »[15].

Un mémoire de recherche de Lionel Mariani de l’IEP de Toulouse reprend cette interrogation en ces termes : « « défenseurs des sectes », pour les uns (…) opposés à la « campagne de désinformation sur la nature de la recherche spirituelle » , pour les autres »[16]

La demande de dissolution de l'UNADFI

CAP LC faisait partie d'un collectif de particuliers et d'associations qui demandaient la dissolution de l’UNADFI au motif que son action portait atteinte à la liberté de conscience et que des abus et des erreurs d'appréciation ont eté constatés. Toutefois, en décembre 2005, le tribunal de grande instance de Paris a condamné pour « procédure abusive », considérant que les agissements fautifs qu'ils reprochaient à l'UNADFI n’étaient pas constitués et estimant que leur demande de dissolution de l'association portait atteinte à son « honneur » et à sa « réputation »

Le 14 décembre 2005, le tribunal de grande instance de Paris a condamné pour « procédure abusive » un collectif de particuliers et d'associations qui demandaient la dissolution de l’UNADFI au motif que son action portait atteinte à la liberté de conscience [17].

Lors de l'audience, le 20 septembre 2005, les avocats du collectif avaient cité plusieurs exemples des « dérives » reprochées par celui-ci à l'UNADFI. En s’appuyant sur le témoignage de particuliers, faisant état de la dénonciation de l'appartenance à un mouvement sectaire d'un salarié à son employeur, ou d'attestations délivrées par l'UNADFI sur le « danger » que représente la proximité avec telle secte, d'un membre d'un couple en procédure de divorce, les avocats des parties civiles avaient estimé que cette association outrepassait régulièrement son rôle d'information pour endosser celui de « grand inquisiteur », d'« annexe des Renseignements Généraux » ou de « police de la pensée ».

Me Michel Tubiana, ancien président de la Ligue des droits de l'homme, qui assurait la défense de l'Unadfi avait déclaré : « L'apparence, dans ce débat, ce sont des histoires individuelles parfois tragiques. La réalité est tout autre. C'est une offensive de l'Église de Scientologie, de l'IVI (répertoriée en France sous le label de secte guérisseuse) et de tous ceux qui font le panégyrique de ces mouvements auxquels nous reprochons des pratiques sectaires ». En réponse à ses contradicteurs, qui avaient invoqué la protection de la loi de 1901 sur les associations ou celle de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, Me Tubiana avait remarqué : « La liberté a un prix : la transparence et la publicité. Or, ce que tous les demandeurs ont ici en commun, c'est de se dissimuler. Le rôle de l'UNADFI est justement de donner des éléments sur les associations auxquelles ils appartiennent et qu'ils cachent ».

Dans son jugement, le tribunal a débouté l'ensemble des particuliers en considérant que les agissements fautifs qu'ils reprochaient à l'UNADFI n’étaient pas constitués et a estimé que leur demande de dissolution de l'association portait atteinte à son « honneur » et à sa « réputation ».

Notes et références

Articles connexes

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l’individu de Wikipédia en français (auteurs)

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