- Gabier
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Un gabier est un matelot spécialisé dans les voiles, ou chargé de rendre les honneurs.
Un gabier est également le nom employé à La Réunion pour désigner un guichet automatique bancaire.
Sommaire
À l'origine
Un gabier était un matelot de la gabie (la hune)[1],[2]. Puis, par extension, un matelot spécifiquement affecté à travailler dans la mâture aux manœuvres et à l'entretien du gréement (mâts, vergues, voiles, manœuvres courantes et dormantes...). Sur les voiliers anciens, leur nombre était très important, du fait des très grandes surfaces de toile. Il visite le gréement, le raccommode au besoin, s'occupe des haubans et fait des nœuds inimitables[3]. Ne se mélangeant pas au reste de l'équipage, il n'était pas rare, lorsque le temps était beau, qu'ils dorment même dans les hunes. Ils étaient affectés par équipes, sous l'autorité d'un chef de hune, à la manœuvre d'un mât. Les quarts étaient répartis alors entre « bâbordais » et « tribordais ».
Plus particulièrement chargés des voiles d'en haut, du service des hunes et du beaupré, ils étaient souvent spécialisés :
- gabier de misaine ;
- gabier de grande hune.
Dans le vocabulaire maritime traditionnel, un bon gabier est appelé gabier de premier brin, contrairement au gabier de poulaine qui est un mauvais marin.
Chargé des manœuvres les plus hautes, il perçoit par conséquent une solde plus élevée que les autres matelots. L’Encyclopédie Méthodique Marine de 1786 conclu à juste titre : « Les gabiers sont les meilleurs matelots de l'équipage d'un vaisseau (...) Le gabier commande aux autres matelots en haut et n'est point cependant officier-marinier »[4]. La difficulté du métier, les risques, la longueur des voyages, l'arrivée des navires à vapeur ont fait que les marins acceptant d'être gabiers sont devenus de plus en plus rares au long du XIXe siècle. Cependant, pour compléter leurs équipages, certains capitaines n'hésitaient pas à shangaïer des gens qui ne connaissaient rien à la navigation pour être matelots. La simplification des gréements et l'aide de treuils à vapeur a permis de limiter le nombre des gabiers embarqués sur les voiliers.
Sens contemporain
Aujourd'hui, l'appellation de gabier subsiste dans la marine de guerre et désigne un matelot de la spécialité de manœuvrier. Présent à la coupée lorsqu'une autorité monte ou quitte le bord, il rend les honneurs avec son sifflet de gabier. Les notes sifflées sont plus ou moins nombreuses selon le grade ou le rang de l'autorité (1 coup long et 1 coup bref pour un officier subalterne, 2 coups longs et 1 coup bref pour un officier supérieur, 3 coups longs et 1 coup bref pour un officier général).
Galerie
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Gabier de la Recouvrance au travail.
Notes
- Auguste Jal, Glossaire nautique, répertoire polyglotte de termes de marine anciens et modernes [détail des éditions] p. 729
- L'Italien ancien dit Gabbia l'Italien moderne Coffa
- Michel Vergé-Franceschi, Dictionnaire d'Histoire Maritime, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002, p.646.
- Michel Vergé-Franceschi, Dictionnaire d'Histoire Maritime, op. cit., p.646. Cité par
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