Félix Guyon

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Jean Casimir Félix Guyon, né le 21 juillet 1831 à Saint-Denis de la Réunion et mort le 20 juillet 1920 à Paris, est un chirurgien français. Fondateur de l'école urologique française, il a donné son nom au canal ulnaire et à la seringue dite de Guyon. Le site nord (Saint-Denis) du Centre Hospitalier Régional de La Réunion porte son nom.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Il nait le 21 juillet 1831 à Bourbon[1]. Son père Casimir, originaire de Lorient se destinait à devenir chirurgien de marine. Sa mère est créole d’origine périgourdine. En 1835, la famille regagne Cherbourg et Casimir soutient sa thèse à Paris l’année suivante sur la fièvre intermittente de Madagascar. La famille s’établit à Nantes où le père meurt en 1844. Madame Guyon continue d’y élever ses quatre enfants.

Exercice de la médecine

Félix passe par l’école de médecine de Nantes et est externe à Paris en 1852 et élève de grands maîtres de l’époque : Velpeau, Rous, Aran, encouragé par son grand-père, pharmacien en chef de la marine. En 1858, il soutient sa thèse[2] sur « Les tumeurs fibreuses à l'état de vacuité » et épouse la même année sa cousine revenue de la Nouvelle-Orléans. En 1860, il se présente à l’agrégation avec un travail sur les tumeurs fibreuses de l’utérus et est nommé chirurgien des hôpitaux à l’âge de trente et un ans. Il exerce en service de maternité, alors que la discipline de l’obstétrique moderne est balbutiante. En 1867, il succède au docteur Civiale qui avait développé la lithotritie et s’y fait un nom.

Après la défaite de 1870, il reprend ses études sur les pathologies urinaires, proposant des solutions chirurgicales aux infections rénales et vésicales sévères. Il étudie les pathologies prostatiques, calculeuses et tumorales vésicales. Sa renommée s’étend et l’école française rayonne[réf. souhaitée]. Félix Guyon invente la grosse seringue de verre qui porte encore son nom et pouvait réaliser très rapidement des destructions-broyages de calcul in situ (lithotritie). En 1876, il prend la chaire de pathologie externe occupée alors par Dolbeau. Il entre en 1878 à l’Académie de Médecine qu’il préside en 1901 puis à l’Académie des Sciences en 1892. Il a pour élève Robert Proust, le frère cadet de Marcel Proust.

Parti à la retraite en 1906, il s’éteint le 20 juillet 1920 sans jamais avoir pu retourner sur son île natale mais après avoir formé un autre grand spécialiste de l'urologie né créole comme lui, le Cubain Joaquín Albarrán. Situé dans le quartier de Bellepierre, le centre hospitalier de sa ville natale l'honore en portant le nom de Centre hospitalier départemental Félix-Guyon.

Écrits

Voici les critiques[3] de l’ouvrage les Eléments de chirurgie clinique écrit par Félix Guyon, professeur agrégé de la faculté de médecine de Paris. « Dans une sphère moins élevée, les Éléments de chirurgie clinique de M. Félix Guyon visent à combler une lacune dans l'enseignement pratique de la chirurgie. L'auteur s'est proposé de réunir en un seul volume l'ensemble des connaissances élémentaires qui doivent guider, à l'hôpital, l'élève des services de chirurgie, « lui permettre de suivre les visites avec l'intelligence des choses qu’il doit mettre en pratique, et de profiter le mieux possible de ce qu'il est appelé à y faire. » C'est donc une œuvre d'initiation, une sorte d'introduction à l'étude clinique de la chirurgie; c'est le développement de l'idée qui inspirait les auteurs du Compendium dans les prolégomènes insérés en tête de ce livre, resté, malheureusement, inachevé. Utilisant cette donnée, l'auteur s'est efforcé d'être à la fois plus clair et plus complet, afin de se mettre exactement à la portée de la jeunesse à laquelle il s'adresse. L'ouvrage de M. Félix Guyon est divisé en trois parties. La première est consacrée au diagnostic chirurgical ; la deuxième a trait à la médecine opératoire; la troisième embrasse tout ce qui est relatif au traitement général et local des blessés et des opérés. Ce plan est bien conçu ; il permet de grouper d'une manière simple et méthodique toutes les notions élémentaires qu'il est utile de posséder pour l'étude clinique d'une affection chirurgicale. Tout ce qui a rapport au diagnostic est traité avec une méthode et une lucidité qui laissent peu à désirer. Interrogatoire du malade, au point de vue des commémoratifs ; examen de l'état actuel ; élude particulière de certains symptômes : l'œdème, la fluctuation, la crépitation, etc., qui ont une valeur de premier ordre, parfois même pathognomonique ; description détaillée des procédés et instruments d'exploration applicables aux diverses régions, telle est la marche naturelle suivie par l'auteur. L'élève studieux trouvera condensées, dans un petit nombre de pages, des notions qui no s'acquièrent généralement que par une longue fréquentation des hôpitaux ou qu'il lui faudrait rechercher laborieusement dans des publications hors de sa portée. Il est à regretter seulement que l'auteur n'ait pas cru devoir multiplier davantage les figures dans cette partie de l'ouvrage ; l'esprit de ses jeunes lecteurs en eût été d'autant soulagé. La deuxième partie s'ouvre par des considérations pratiques sur l'emploi des anesthésiques ; elle contient ensuite les règles et principes généraux des opérations, des considérations sommaires sur les méthodes opératoires, et, enfin, une description détaillée des opérations usuelles, dites de petite chirurgie, ainsi que de quelques autres, telles que la trachéotomie, l'empyème, la transfusion du sang, etc., dont le caractère d'urgence impose de bonne heure l'étude à tout médecin. C'est la partie la plus étendue de l'ouvrage, et aussi, il faut bien le dire, celle qui prête le plus à la critique. Pour la médecine opératoire, comme, du reste, dans la plupart des autres brandies des sciences médicales, les généralités sont ce qu'il y a de moins élémentaire, de moins accessible aux débutants. De même que les traités de pathologie générale, dite élémentaire, ne sont lus avec fruit que par ceux qui sont initiés déjà aux détails de la pathologie spéciale, de même il faut être familiarisé avec la pratique des opérations pour s'élever à la hauteur des principes qui dirigent l'esprit et la main du chirurgien. Quant à la petite chirurgie proprement dite, elle est, depuis longtemps, le sujet d'ouvrages spéciaux qui sont dans les mains de tous les étudiants, où toutes les questions qui les intéressent sont traitées avec une perfection difficile à dépasser, et avec des détails que M. Félix Guyon ne pouvait leur consacrer sans donner à son travail une étendue exagérée. Le traitement général et local des blessés, envisagé dans son acception la plus large, c'est-à-dire dans l'ensemble des conditions générales et particulières qui s'appliquent à cette catégorie de malades, fait l'objet de la troisième partie. Hygiène des hôpitaux, régime alimentaire, traitement médical, traitement local, pansements, appareils, en un mot, toutes les ressources de la thérapeutique chirurgicale, y sont exposées avec une sagacité critique qui donne à l'ouvrage de M. Guyon une portée supérieure à celle d'un simple traité élémentaire. Dans le chapitre écrit tout entier sous l'impulsion des tendances actuelles de la chirurgie vers la prophylaxie des accidents consécutifs au traumatisme n'a été omis, des perfectionnements réalisés ou des essais entrepris pour remplir cette indication capitale. En initiant ainsi l'élève à l'emploi raisonné de tous ces moyens, en mettant, pour ainsi dire, à sa portée les motifs de détermination qui inspirent le chirurgien dans le choix qu'il en fait, l'auteur aura rendu un véritable service à la jeunesse de nos écoles; mais ce n'est pas seulement à ceux qui débutent dans la pratique de la chirurgie par l'art modeste des pansements que son livre sera utile ; le jeune médecin qui, arrivé au terme de ses études, se trouve subitement aux prises avec les difficultés de la pratique, y trouvera des renseignements précieux, qui rafraîchiront les souvenirs de son éducation clinique ».

Bibliographie

Références

  1. Mario Serviable. La Réunion des grands hommes. Editions Clip/ARS Terres Créoles, Collection Indigotier. 1996.
  2. Félix Guyon : thèse de médecine de Paris n° 48, 1858. http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/cote?TPA
  3. L. Merlin. Professeur à l'Ecole de médecine ravale de Rochefort. Archives de Médecine Navale, 1875, 20, 378-384

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Félix Guyon de Wikipédia en français (auteurs)

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