- Frères Arvales
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Les Frères arvales (Fratres Arvales) formaient un corps de prêtres qui pratiquaient des sacrifices annuels en faveur des Lares et des dieux pour garantir de bonnes récoltes. Des inscriptions fournissent des preuves de leurs rituels.
Sommaire
Origine
Selon la tradition romaine, ce culte était le plus ancien des cultes romains, et remontait à Romulus, qui avait formé le premier collège de frères Arvales avec les fils de sa nourrice Acca Larentia, d'où leur nom de frères.
Structures
Les Frères Arvales formaient un collège de douze flamines spécialisés dans la célébration du culte de Dea Dia, équivalente de la déesse Cérès, chaque année lors de la pleine lune du mois de mai. Ils célébraient la fête de Cérès tous les ans, à la pleine lune de mai, en faisant le tour des champs, arva, d'où le nom d'Ambarvales donné à la fête. Ils avaient rang de pontifes majeurs, revêtaient la toge prétexte, et portaient sur la tête une couronne d'épis nouée de bandelettes blanches. Lors de ces festivités, qui duraient trois jours, ils pratiquaient des sacrifices et menaient des processions en chantant le Carmen Arvale.
Restauration de la prêtrise
Carmen Arvale
On a trouvé à Rome en 1778, dans une fouille, des tables de marbre (datées de 218) sur lesquelles était gravé un chant que l'on attribue aux Frères arvales. Voici le texte de ce chant, écrit dans un latin archaïque, qui n'était certainement plus compris à l'époque de sa transcription[1]:
- enos Lases iuvate
- enos Lases iuvate
- enos Lases iuvate
- neve lue rue Marmar sins incurrere in pleoris
- neve lue rue Marmar sins incurrere in pleoris
- neve lue rue Marmar sins incurrere in pleoris
- satur fu, fere Mars, limen sali, sta berber
- satur fu, fere Mars, limen sali, sta berber
- satur fu, fere Mars, limen sali, sta berber
- semunis alterni advocapit conctos
- semunis alterni advocapit conctos
- semunis alterni advocapit conctos
- enos Marmor iuvato
- enos Marmor iuvato
- enos Marmor iuvato
- triumpe triumpe triumpe triumpe triumpe
Si certains passages de ce texte demeurent obscurs, ce chant est généralement interprété comme une prière à Mars et aux dieux Lares (lases, avec rhotacisme) ; il est demandé à Mars, rassasié (« satur fu »), d'empêcher les fléaux et les éléments de s'abattre sur les cultures, et l'on invoque les « Semones », peut-être des semeurs sacrés[2].
Notes et références
- E. H. Warmington, Remains of Old Latin, vol. IV : Archaic Inscriptions, Loeb Classical Library (réimpr. n° 359)
- Semo Sancus était une divinité agreste de la fidélité.
Source
Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Frères Arvales » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
Catégorie :- Collège sacerdotal romain
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