- François Sommer
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François Sommer est né le 25 décembre 1904 à Mouzon (Ardennes) et mort le 8 janvier 1973 à Paris. Il fut un grand industriel français mais s'investit également dans la chasse dont il fut sans doute le premier lobbyiste français.
Ses usines basées dans les Ardennes fabriquaient des moquettes et tapis en fibres synthétiques.
Passionné de chasse et de safari, il fonde en 1950 l'Association nationale des chasseurs de grand gibier. Cette association milite auprès de l'Office national de la chasse et des autres institutions publiques. On peut lui attribuer les premiers plans de chasse (1954) ou les arrêtés ministériels autorisant le tir d'été du brocard (1956).
François Sommer est à l'origine de la création du parc de Bel-Val, de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature et du musée de la chasse et de la nature.
Sommaire
L'enfance et la Résistance
François Sommer fut non seulement un grand industriel, mais aussi un pilote averti, un chasseur passionné, un protecteur de la nature, un mécène et un écrivain. Son enfance dans les Ardennes développe en lui le goût de la nature et des grands espaces. Auprès de son père, Roger Sommer qui fut l'un des pionniers de l'aviation, il goûte très jeune à l'aventure. À six ans, François effectue son premier vol. En 1934, il traverse l'Afrique à bord d'un avion de tourisme. Devenu un aviateur expérimenté, il se distingue brillamment pendant la Seconde guerre mondiale. Il rejoint le réseau de la résistance et, en 1942, quitte la France pour servir dans les forces aériennes françaises libres en Angleterre. Affecté au groupe Lorraine, il effectue plus de cinquante missions de bombardement. Cet engagement lui vaut d’être nommé compagnon de la Libération. François Sommer est proche des hommes politiques qui ont fondé la Ve République.
Le protecteur de la nature
Après la guerre il reprend ses voyages. L'Afrique reste l'une de ses terres de prédilection. Dans les années cinquante, afin de lutter contre une chasse intensive et meurtrière, il propose la création de la réserve de Manda, au Tchad, qui deviendra parc national grâce à ses interventions. Dans une perspective semblable, il entreprend de faire du Parc de Bel-Val dans les Ardennes, une réserve de la faune française en y acclimatant des animaux sauvages.
Le chef d'entreprise
Venu tard aux affaires, François Sommer s’y révèle un chef d’entreprise avisé et précurseur. En 1953, il succède à son père à la tête de la manufacture de feutres de Mouzon, créée en 1887 par son grand-père Alfred Sommer. Sous son impulsion, cette petite industrie se développe vigoureusement et devient la première société mondiale dans le domaine des revêtements de sol. Très ouvert aux questions sociales, François Sommer est l'un des tout premiers à instituer l'intéressement de ses employés au résultat de l'entreprise.
Le chasseur
François Sommer est conscient d’une profonde mutation de la société française : de majoritairement rurale qu’elle était au début du siècle, elle devient citadine ce qui modifie consécutivement les rapports de l’homme à la nature. Il milite auprès des pouvoirs publics pour la création d’un ministère de l'Environnement. Son action est particulièrement marquante dans le domaine de la réglementation de la chasse, les réformes qu’il inspire permettant l’essor du grand gibier en France.
Jacqueline Sommer
Ce goût passionné de la nature est partagé par son épouse Jacqueline Sommer (1913-1993). Non contente d’accompagner son mari dans ses lointaines expéditions de chasse, elle fonde l'Association Sportive de la Chasse Photographique Française et organise, en 1963, le premier festival international de films de chasse et de nature.
La Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature
Pour promouvoir leurs conceptions, François et Jacqueline Sommer créent, en 1964, la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, institution originale qui est reconnue d’utilité publique. Celle-ci s’est fixée plusieurs buts :
- Œuvrer pour une pratique de la chasse soucieuse du respect de la nature et particulièrement de la faune sauvage
- Créer un musée de la chasse et de la nature.
- Aménager et mettre en valeur un parc de vision à Bel-Val dans les Ardennes, sorte de musée vivant de la faune sauvage
C’est à l’amitié des Sommer et d’André Malraux que l’hôtel de Guénégaud doit sa nouvelle vocation. Alarmé par l’état de décrépitude de cet admirable monument, André Malraux alors ministre chargé des Affaires culturelles, cherche un mécène à qui en confier la réhabilitation et l’animation. Acquis par voie d’expropriation par la Ville de Paris, l’hôtel est loué en 1964 pour une durée de 99 ans à la Fondation de Maison de la Chasse et de la Nature, à charge pour celle-ci d’en assumer la restauration et l’entretien.
Le musée de la Chasse et de la Nature
La Fondation y installe le musée de la chasse et de la nature : instruments de chasse, trophées et œuvres d’art provenant des acquisitions des époux Sommer auxquelles se sont ajoutés des dépôts d’institutions diverses telles que le musée du Louvre, le musée de l'Armée, la Manufacture nationale de Sèvres ou l'Institut de France… La diversité des collections témoigne de l’universalité de la chasse. Moyen privilégié de connaissance de la faune et de la flore, la chasse est également une pratique culturelle. Ainsi, dans ce quartier parisien du Marais, l’hôtel de Guénégaud, auquel s'adjoint aujourd'hui l'hôtel de Mongelas, au travers de ce musée de la chasse et de la nature a vocation à présenter, sous différents aspects, cette activité immémoriale, au cœur des relations de l’homme à la nature.
Catégories :- Industriel français
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- Décès en 1973
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