- Francesco III Crispo
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Francesco III Crispo, Duc de Naxos (1500 ? -1511).
Il succéda à son père Giovanni III Crispo. Son fils Giovanni IV Crispo lui succéda.
Il fut proclamé duc après un bref protectorat vénitien, en 1500.
Sommaire
Famille Crispi
Les Crispi étaient probablement originaires de Vérone. Francesco Ier Crispo, le fondateur de la dynastie était seigneur de Milos, donc vassal du Duc de Naxos et son cousin par alliance. Il s'empara du trône de Naxos après avoir assassiné le duc légitime Niccolo III dalle Carceri[1]. Son fils Giacomo Ier Crispo accentua sa légitimité en épousant lui aussi une Sanuda. Contrairement aux Sanudi, les Crispi appliquaient la loi salique excluant les femmes de la succession. Giacomo n'avait eu que deux filles, ce fut donc son frère Giovanni II Crispo qui lui succéda[2], puis le duché passa au fils de Giovanni : Giacomo II Crispo, puis au fils de celui-ci, Gian Giacomo Crispo, un enfant posthume. La régence fut d'abord assurée par ses grands-oncles Niccolo et Guiglelmo. À la mort de Gian Giacomo, âgé de sept ans, la loi salique fit que le duché passa au mâle le plus proche, le régent Guiglelmo[3]. Elle s'appliqua à nouveau car Guiglelmo n'avait qu'une fille légitime. Un de ses neveux Francesco lui succéda, après accord des autorités vénitiennes. Son fils Giacomo devint duc à la mort de son père[4]. Mais, il n'avait qu'une fille. La loi salique continua de s'appliquer et le duché passa au frère de Giacomo, Giovanni III Crispo. Après la mort, peut-être par empoissonnement, de ce dernier, les Naxiotes demandèrent à la République de Venise d'assurer la régence pendant la minorité de l'aîné des bâtards Giovanni, Francesco[5],[6].
Régence vénitienne
La République de Venise avait alors tout intérêt à intervenir dans le Duché de Naxos, seules terres de la mer Égée qui lui avait échappées lors de la Quatrième croisade. Contrôler le duché permettait de mener une politique navale plus globale pour sécuriser l'ensemble de la région, d'autant plus que la guerre avec l'Empire ottoman reprit en 1499. Cependant, quasiment à chaque fois que la Sérénissime avait pris le relais de pouvoirs locaux défaillants dans le Levant, elle avait souffert d'importantes difficultés (comme pour Thessalonique entre 1423 et 1429). Aussi, son implication fut-elle minimale : elle se contenta d'entretenir un gouverneur (trois se succédèrent) qui exerça plus des fonctions de commandant militaire des forces du duché, pour en assurer la sécurité. En 1499, un fonctionnaire vénitien rendit son rapport d'inspection en Égée. Il y écrivait que le salaire du gouverneur serait mieux employé à restaurer les fortifications du duché. Venise décida alors d'accéder aux demandes régulières de Francesco et de lui remettre le gouvernement du duché en 1500[6],[7].
Duc de Naxos
Francesco fournit des galères à Venise dans la guerre contre les Ottomans. Mais, les forces chrétiennes n'étaient plus de taille. Francesco avait promis à Venise de ne pas refaire les mêmes erreurs que son père[7]. Il eut d'autres problèmes. Cependant, la principale source concernant ces épisodes est la chronique de Marino Sanuto le Jeune pas très favorable aux ducs de Naxos, depuis que son lointain parent Marco Sanudo avait, selon lui mais aussi toute l'historiographie vénitienne, trahi la République au XIIIe siècle[6].
En 1509, il montra ses premiers signes de folie. Les versions divergent alors. Selon William Miller, il aurait été alors avec son beau-frère, Antonio Loredano, à Trieste. Il aurait été enfermé à San Michele di Murano. Il aurait ensuite été libéré et autorisé à regagner son duché cycladique[8]. Selon Charles Frazee, il aurait été à bord d'une galère de combat vénitienne. Le capitaine se serait inquiété et l'aurait mis aux arrêts. Il aurait ensuite été libéré et autorisé à regagner son duché[9].
Là, il fit une rechute, le 15 août 1510. Il poursuivit son épouse, Taddea[8] (ou Caterina[9]) Loredano, jusque chez la tante de celle-ci, Lucrezia Loredano où elle se réfugia, en chemise de nuit. Les deux femmes vécurent deux jours dans l'angoisse. Le 17 août, il força la porte. Sa femme se cacha sous un grand baquet. Francesco battit Lucrezia Loredano et les domestiques. L'un d'entre eux finit par dénoncer la duchesse. Il lui porta un coup au ventre dont elle décéda le lendemain. Les habitants du Kastro se réunirent alors en urgence et décidèrent de déposer le duc. Celui-ci était retourné dans son palais où il s'en prit à son fils Giovanni. Il le poursuivit à travers la résidence. L'enfant finit par s'enfuir en sautant d'un balcon[9]. Francesco tenta alors de s'enfuir à Rhodes, mais aurait été capturé et envoyé à Santorin puis déplacé à Candie où il serait mort le 15 août 1511[8],[9].
Arbre généalogique
Famille Sanudo Fiorenza Sanuda Francesco Ier
1383 - 1397Fiorenza Sommaripa Giacomo Ier
1397-1418Giovanni II
1419-1437
∞ Francesca MorosiniMarco
(apanages de Ios
et Therasia)Guiglelmo II
1453-1463
∞ Elisabetha da PesaroNiccolo
(apanage de Syros)Pietro Pétronille
∞ Pietro Zéno
(Andros en dot)Agnese
∞ Dragonetto Clavellideux filles Giacomo II
1437-1447
∞ Ginevra GattilusioAdriana et Caterina Francesco Fiorenza Francesco II
1463
∞ Petronilla Bembotrois fils et sept filles Giovanni
(chevalier de Saint-Jean)Gian Giacomo
1447-1453Giacomo III
1463-1480
∞ Caterina GozzadiniGiovanni III
1480-1494
∞ une Morosiniune fille
∞ Domenico Pisani
(seigneur de Santorin)Francesco III
1500-1511
∞ Taddea/Caterina LoredanoGiovanni IV
1510-1564
∞ Adriana GozzadiniCatherine
∞ Gianluigi Pisani
(seigneur de Chios)Caterina
∞ Niccolo III Gozzadini
(seigneur de Sifnos et Kythnos)Francesco
∞ Fiorenza GozzadiniGiacomo IV
1564-1566
∞ Cecilia SommaripaThaddea Crispo
∞ Gianfrancesco Sommaripa
(seigneur d'Andros)trois fils et trois filles Notes et références
Bibliographie
- (en) Charles A. Frazee, The Island Princes of Greece. The Dukes of the Archipelago., Adolf M. Hakkert, Amsterdam, 1988. (ISBN 90-256-0948-1)
- (en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001. (ISBN 1-8999163-68-9)
- Jean Longnon, L'Empire latin de Constantinople et la Principauté de Morée., Payot, 1949.
- (en) William Miller, « The mad Duke of Naxos », in The English Historical Review, volume 21, n°84 (octobre 1906).
- Père Robert Saulger, Histoire nouvelle des Ducs de l'Archipel., Paris, 1699. (repris par Louis Lacroix, Îles de la Grèce, 1853 et Ernst Curtius)
- B. J. Slot, Archipelagus Turbatus. Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane. c.1500-1718., Publications de l'Institut historique-archéologique néerlandais de Stamboul, 1982. (ISBN 90-6258-051-3)
Liens externes
Notes etréférences
- C. Frazee, op. cit., p. 42.
- C. Frazee, op. cit., p. 68.
- C. Frazee, op. cit., p. 76.
- C. Frazee, op. cit., p. 77.
- C. Frazee, op. cit., p. 78.
- B. J. Slot, op. cit., p. 66.
- C. Frazee, op. cit., p. 79.
- William Miller, « The mad Duke of Naxos »
- C. Frazee, op. cit., p. 80.
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