- Foulque le Réchin
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Foulque IV d'Anjou
Pour les articles homonymes, voir Foulques.Foulque IV d'Anjou, dit le Réchin ou le Querelleur, né en 1043 à Château-Landon, mort le 14 avril 1109 à Angers, fut comte d'Anjou et de Tours de 1068 à 1109. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils cadet de Geoffroy II Ferréol, comte du Gâtinais et d'Ermengarde d'Anjou.
Sommaire
Biographie
Un cadet parvenu chef de maison
Foulque partage avec son frère Geoffroy III le Barbu les biens de son oncle Geoffroy Martel : Geoffroy a la meilleure part l'Anjou et la Touraine, tandis qu'il reçoit la Saintonge et la seigneurie de Vihiers.
En 1061, Guy-Geoffroy-Guillaume VIII, duc d'Aquitaine occupe la Saintonge, mais Geoffroy et Foulque le battent à Chef-Boutonne et Foulque récupère la Saintonge, cependant pour peu de temps, car Guillaume la reprend l'année suivante et chasse l'armée de Foulque.
Ne voulant se contenter de la seigneurie de Vihiers, il prend le tête de l'opposition baronniale contre son frère, lorsque celui-ci s'empêtre dans une dangereuse lutte contre le clergé. Il s'empare de Saumur le 25 février 1067, puis d'Angers, le 4 avril 1067, capture son frère et l'emprisonne.
Foulque Réchin gagne facilement à sa cause quelques-uns des plus puissants vassaux de Geoffroy le Barbu, son frère, abandonné déjà par le clergé et excommunié par le légat papal. Sûr de leur concours, il marche sur Angers le mercredi-saint 4 avril 1067 et, grâce à la trahison de Geoffroy de Preuilly, de Renaud II de Château-Gontier, de Giraud de Montreuil et du prévôt d'Angers, nommé Robert, s'empare de la personne de Geoffroy et le jete en prison. La punition des traîtres ne se fait pas attendre. Foulque Réchin ne put ou ne voulut pas préserver ses affidés de la vengeance populaire. Le lendemain jeudi-saint, une émeute terrible soulève la ville : Renaud de Château-Gontier, Geoffroy de Preuilly, Giraud de Montreuil, sont massacrés ; le prévôt, appréhendé à son tour, a bientôt après un sort semblable.
Après une courte réconciliation, le combat reprend, et Foulque capture, dépose et emprisonne son frère à Chinon.
Certains de ses nouveaux vassaux, parmi lesquels Sulpice II d'Amboise, contestent son titre, il aura toujours affaire à une opposition en Anjou, où s'installe l'anarchie féodale. Pour s'assurer du soutien du roi Philippe Ier, il lui cède le Gâtinais. Il doit soumettre un par un ses vassaux turbulents, n'hésitant pas à prendre et incendier des châteaux.
Pour résister au duc de Normandie Guillaume le Conquérant, il conclut plusieurs alliances, mariant sa demi-sœur Hildegarde à Gui-Geoffroy-Guillaume VIII d'Aquitaine et sa fille Ermengarde d'Anjou au duc de Bretagne Alain Fergent. Il soutient aussi les barons du Maine en révolte contre le duc de Normandie.
Il a avec l'archevêque de Tours une querelle qui faillit le faire excommunier; mais ses libéralités lui assurent l'indulgence des commissaires nommés par le pape pour examiner sa conduite. Bertrade de Montfort, sa femme, lui est enlevée par Philippe Ier de France, roi de France. Il doit aussi combattre la révolte de son fils Geoffroy IV Martel, qui, plus tard, en commis du comté, est tué au siège de Candé en 1106. Après une domination politique reconnue de quarante-et-une années, il meurt à Angers en 1109.
Mariages et enfants d'un polygame
Il eut de nombreuses épouses : d'abord Geoffroy Martel lui a donné la fille du fidèle Lancelin II, seigneur de Baugency, Hildegarde de Baugency. Elle est la mère de :
- Ermengarde († 1146), mariée à Guillaume IX, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, puis à Alain IV Fergent, duc de Bretagne.
Veuf, il se remarie avec Ermengarde de Bourbon, fille d'Archambaud IV, sire de Bourbon. Il la répudie et arrange son remariage avec Guillaume de Jaligny. Foulque et Ermengarde ont eu :
- Geoffroy IV Martel, († 1106) qui fut co-comte d'Anjou.
Foulque épousa en troisièmes noces le 21 janvier 1076 Aurengarde ou Orengarde de Chatelaillon, fille d'Isembard, seigneur de Châtel-Aillon, et la répudie en 1080, l'enferme dans le donjon de Beaumont-lès-Tours. Le comte très vert s'engage alors auprès de diverses maisons, en quête de jeune compagne.
Il épouse une fille de Gautier Ier, comte de Brienne, qu'il répudie avant 1090, pour Bertrade de Montfort († 1117), fille de Simon Ier, seigneur de Montfort et d'Agnès d'Évreux.
Foulque et Bertrade eurent plusieurs garçons dont :
- Foulque V le Jeune (v. 1090 † 1144), comte d'Anjou, puis roi de Jérusalem
Sa jeune épouse le quitte en 1092, l'an que Philippe prit femme Bertrade, femme de Foulque, comte d'Anjou, nous livre une étonnante chronique. Bertrade, consentante, est enlevée par le roi Philippe Ier.
Et, d'abord, Foulque n'a que l'embarras du choix pour lui trouver des remplaçantes, officieuses ou officielles[1]. Mais le vieil homme politique s'abstient ensuite de la remplacer pour exploiter politiquement cet adultère.
La stratégie de Barbe Bleu qu'applique Foulque le Réchin à ses femmes ou ses filles correspond aussi à celle qui lui permet, à l'instar des patrons politiques de son siècle, de contrôler les échanges matrimoniaux. Elle ne vise qu'à accroître son pouvoir, quoiqu'il en coûte à l'être ainsi manipulé, la plus faible créature étant souvent féminine. L'histoire de Corba, apparentée au sire d'Amboise, est édifiante.
Un maître politique insatiable
Foulque le Réchin semble avoir surveiller avec une grande acuité les contrées sous sa protection ainsi que ses proches voisins. Sans oublier son intérêt, il a aussi contrôlé la vie de petites héritières, nous connaissons celle de Corba qui possédait de son père Foucois un des trois château d'Amboise. Corba est d'abord gardé vierge par sa famille. Sulpice d'Amboise, le frère de sa mère se garde de la marier pour garder la haute main sur le bien. Mais Foulque Réchin fait pression, négocie et obtient la main de Corba pour un de ses chevaliers familiers, qui garde déjà le troisième château d'Amboise.
Mais la vie de château n'attire pas le jeune marié qui décide de partir en Croisade avec son cousin Hughes. Il y meurt. Dès la nouvelle connue, Foulque Réchin sans demander avis à quiconque, et encore moins consulter la famille du défunt prend la tutelle de la jeune veuve Corba et la remarie prestement à Achard de Saintes, un chevalier très âgé devenu gardien de château. Comme ce dernier a payé à Foulque une forte somme d'argent pour sa nouvelle épouse, Foulque Réchin est doublement satisfait car les chateaux sont bien gardés. Mais Hughes qu'on croyait également trépassé revient de croisade, Achard prend peur et tremblant qu'on ne lui arrache sa dulcinée, la confie à son frère cellerier de Saint-Martin à Tours.
La jeune Corba trop protégée et constamment sous surveillance à la vue de nouvelles gens survenant à Tours s'ennuie. Elle aperçoit pourtant un bourgeois d'Amboise, lui signale à la dérobée sa condition de captive et se fait enlever. Ayant repris contact avec son lignage, elle ne souhaite revoir son vieux mari qui, dépité de ses déboires, meurt de chagrin. Sa famille ne commet plus la première erreur, et comme elle s'est placé sous leur contrôle, elle fait épouser à la nouvelle veuve un chevalier obligé d'Amboise. Mais il part vite rejoindre la croisade lancée par Guillaume d'Aquitaine. Cette troupe emmène aussi les femmes, Corba qui est du voyage disparaît lorsque la gigantesque armée croisée est encerclée, puis massacrée et vaincue par les Turcs.
Exploits angevins ou Gesta Consulum Andegavorum
Foulques a écrit une Histoire des comtes d'Anjou, dont il ne reste qu'un fragment, inséré dans le Spicilegium de Luc d'Achery et traduit par l'abbé Michel de Marolles dans ses Histoires des anciens comtes d'Anjou.
Le "Gesta Consulum Andegavorum" est un texte qui est écrit en latin de 1100 à 1140 par un moine angevin, à la demande de Foulque IV d'Anjou dit le Réchin. Il détaille la première dynastie des Comtes d'Anjou depuis la succession de Charlemagne.
La version numérisée de ce texte :"la Chronique des exploits des Comtes d'Anjou" est disponible en français.
Précédé par Foulque IV d'Anjou Suivi par Geoffroy III le Barbu comte d'Anjou et de Tours 1068-1109 Foulque V le Jeune Notes et références
- ↑ Georges Duby, Féodalité, Quarto Gallimard, 1996. 1490 pages. ISBN 2-07-073758-6
Sources
- « Foulque IV d'Anjou », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- FranceBalade
- Fulk IV of Anjou
- "la Chronique des exploits des Comtes d'Anjou"
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