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Éric Fottorino
Éric Fottorino, né le 26 août 1960 à Nice[1], est un journaliste et écrivain français. Après avoir été grand reporter au quotidien Le Monde, en être devenu rédacteur en chef puis le directeur de publication, il est nommé président du directoire du groupe La Vie-Le Monde en janvier 2008.
Sommaire
Biographie
Son père biologique, d'origine marocaine et juive, s'appelle Maurice Maman et est étudiant en gynécologie lorsqu'il rencontre sa mère. La famille ultra-catholique de sa mère, Monique Charbrerie, s'oppose au mariage. Le jeune Éric est élevé sans son père. Lorsqu'il a 9 ans, sa mère épouse Michel Fottorino, kinésithérapeute[2]. C'est à ce moment qu'il prend le nom d'Éric Fottorino. Ce n'est que des années plus tard, qu'il parviendra à reprendre contact avec son père biologique.
En 1984, après des études à la faculté de droit de l'Université de La Rochelle puis à l'Institut d'études politiques de Paris[1], Éric Fottorino débute comme pigiste à Libération et La Tribune de l'économie[1].
Il entre au quotidien Le Monde en 1986,[3] d'abord pour suivre les dossiers des matières premières, puis de l'agriculture et de l'Afrique. [4] Ensuite il devient grand reporter (1995-1997), avant de devenir rédacteur en chef en 1998[3], puis chroniqueur en 2003[1].
Après avoir préparé une nouvelle formule du quotidien, lancée en novembre 2005[3], il est nommé directeur de la rédaction du journal Le Monde en mars 2006[1].
En juin 2007, après l'éviction de Jean-Marie Colombani suite au vote négatif de la Société des rédacteurs du Monde, il est élu directeur du journal avec plus de 60 % des voix[5].
Le 19 décembre 2007, il démissionne de son poste en compagnie des deux autres membres du directoire du groupe La Vie-Le Monde, Pierre Jeantet et Bruno Patino, en raison de désaccords d'ordre financier avec la Société des rédacteurs du Monde (SRM)[6]. Dans une déclaration à France Inter, il accuse celle-ci de « jouer les pompiers-pyromanes » en remettant en cause la stratégie du groupe[6].
Le 4 janvier 2008, alors que Pierre Jeantet et Bruno Patino confirment leur démission, Éric Fottorino décide finalement de ne pas aller au bout[7].
Le 5 janvier 2008, dans l'éditorial du journal, il explique qu'il revient sur sa démission pour ne pas ajouter la crise à la crise [8] et se porte candidat au poste de président [9] du directoire du groupe La Vie-Le Monde avec le soutien de la SRM, d'abord pour un mandat de six ans [10] . Fort de ce soutien, il décide finalement de postuler à un mandat complet, afin d'éviter qu'Alain Minc, président du conseil de surveillance poussé lui aussi vers la sortie, ne nomme un administrateur provisoire. [11]
Après un premier refus provisoire de sa candidature le 14 janvier[12], il a finalement été élu à la présidence du directoire le 25 janvier 2008[13], succédant ainsi à Pierre Jeantet.
Autres activités
Entre 1992 et 1995, Éric Fottorino a été chargé de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris[1].
Amateur averti, Éric Fottorino a été autorisé à participer au Grand prix du Midi libre 2001, une épreuve cycliste de moyenne montagne, expérience qu'il relate dans son livre Petit éloge de la bicyclette.
Éric Fottorino est également connu comme romancier et comme essayiste, ayant reçu un grand nombre de prix pour son œuvre, et notamment le Prix Europe 1 et le Prix des Bibliothécaires pour “Un territoire fragile” (2000), le Prix François Mauriac de l'Académie Française (prix annuel de littérature créé en 1994) pour “Caresse de rouge” (2004) et le Prix Femina pour “Baisers de cinéma” (2007).[14]
Le 14 juin 2009, il est interviewé par Catherine Ceylac dans l'émission "Thé ou café" de France 2, dont le site Internet indique: "à l’occasion de la sortie de "100 récits exceptionnels - Le Monde - les grands reportages 1944 – 2009" aux Éditions Les Arènes [15] [16] [17] et de « L’homme qui m’aimait tout bas » chez Gallimard. Informations complémentaires : livre « À chacun son défi » aux Éditions Solar."[18]
Bibliographie
- 1988 : Le Festin de la terre
- 1992 : Besoin d'Afrique
- 1993 : L'Homme de terre
- 1994 : Les Éphémères
- 1996 : Aventures industrielles
- 1998 : Cœur d'Afrique (Prix Amerigo Vespucci[1])
- 2001 : Je pars demain
- 2001 : Un territoire fragile (Prix Europe 1 et le Prix des Bibliothécaires)
- 2001 : Rochelle
- 2003 : C'est mon tour
- 2004 : Caresse de rouge (Prix François Mauriac de l' Académie Française )
- 2004 : Korsakov (Prix des libraires et Prix France Télévisions[1])
- 2005 : Le Tiers sauvage
- 2005 : Rochelle
- 2005 : Lire tue, avec Nicolas Vial
- 2007 : Baisers de cinéma (Prix Femina[1])
- 2007 : Petit éloge de la bicyclette
- 2008 : Nordeste
- 2009 : L'Homme qui m'aimait tout bas
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h et i (fr) « Éric Fottorino » sur La République des Lettres, 26 juin 2007
- ↑ L'Homme qui m'aimait tout bas, Éric Fottorino, éditions Gallimard, 2009
- ↑ a , b et c (fr) « Éric Fottorino a été élu président du directoire du Groupe Le Monde » dans Le Monde du 26 janvier 2008
- ↑ Eric Fottorino a été élu président du directoire du Groupe Le Monde Le Monde du 27 janvier 2008
- ↑ (fr) « Éric Fottorino, nouveau directeur du journal "Le Monde" », Le Monde.fr, 27 juin 2007
- ↑ a et b (fr) « Démission du directoire du Monde: Fottorino accuse la Société des rédacteurs », AFP, 18 décembre 2007
- ↑ (fr) « Le Monde: 2 démissions sur 3 au Directoire » sur le blog de Jean-Marc Morandini, 5 janvier 2008
- ↑ Editorial du Monde du 6 janvier 2008 par Eric Fottorino, qui écrit: "Nous avons au contraire le devoir de nous comporter en héritiers responsables de l'aventure intellectuelle et collective de votre quotidien. C'est pourquoi, en ma qualité de directeur de ce journal, j'ai souhaité reprendre ma démission du directoire." et qui finit en écrivant: "Grâce à votre fidélité, à votre exigence, grâce au travail de nos équipes, Le Monde a retrouvé une qualité et une crédibilité reconnues. Notre ambition est de les garantir dans la durée. La nomination d'un administrateur judiciaire, dont nous sommes menacés, ruinerait notre oeuvre collective.".
- ↑ Eric Fottorino candidat à la présidence du directoire du Groupe Le Monde, Le Monde, 9 janvier 2008. Extraits de l’article : « Après les démissions de Pierre Jeantet et de Bruno Patino, le directeur du quotidien veut éviter la nomination d'un administrateur judiciaire », « Eric Fottorino, directeur du journal Le Monde et membre du directoire du groupe, a demandé à Alain Minc, président du conseil de surveillance, d'être nommé président du directoire. », « Pour Eric Fottorino, la priorité est aujourd'hui d'éviter l'arrivée d'un administrateur judiciaire au journal après l'éventuelle saisine du tribunal de commerce. « Juridiquement, seule la présence d'un président du directoire peut empêcher » cette nomination, rappelle Eric Fottorino. « Un administrateur judiciaire, c'est la garantie que nous tous ici, journalistes, personnels, perdrons la main sur notre destinée. » »
- ↑ Eric Fottorino doit présenter son plan devant les actionnaires le 14 janvier Le Monde du 12 janvier 2008. Extrait : « Si une minorité de blocage devait apparaître chez les actionnaires externes, la candidature d'Eric Fottorino ne serait pas présentée devant les sociétés de personnels. Un administrateur provisoire pourrait alors être nommé. La démission de Pierre Jeantet, président du directoire et de Bruno Patino, vice-président, prend effet le 25 janvier. C'est à cette date que doit se tenir un nouveau conseil de surveillance. Jeudi 10 janvier, lors d'une réunion d'information organisée par la société des employés du Monde et réunissant rédacteurs, cadres et employés, Eric Fottorino a réaffirmé sa volonté de s'engager à la tête du groupe pour un mandat de six ans, les statuts ne prévoyant pas de possibilité d'intérim. »
- ↑ Eric Fottorino a été élu président du directoire du Groupe Le Monde Le Monde du 27 janvier 2008. Extraits: "ERIC FOTTORINO a été élu président du directoire du Groupe Le Monde, vendredi 25 janvier, par le conseil de surveillance de la société holding du groupe. Il remplace Pierre Jeantet, qui avait donné sa démission le 19 décembre 2007. Les administrateurs internes et les administrateurs externes du groupe ont voté à l'unanimité pour Eric Fottorino.", "Les sociétés de personnels, qui composent l'actionnariat interne du groupe, avaient organisé, jeudi et vendredi, des votes pour déterminer la position de leurs représentants au conseil. Ils avaient apporté un soutien massif à Eric Fottorino : 97,94 % pour la Société des employés du Monde, 85,39 % pour la Société des cadres du Monde, 76,37 % pour la société des personnels des PVC (Publications de la vie catholique, magazines) et 73,3 % pour la Société des rédacteurs du Monde (SRM).", "Le directeur du Monde a aussi salué le travail et l'action réalisés par Jean-Michel Dumay, président de la SRM. Ce dernier, au terme d'un conseil de surveillance qui a duré 6 h 30, ponctué de plusieurs suspensions de séance, s'est engagé à ne pas briguer un nouveau mandat fin juin afin d'apaiser les tensions entre actionnaires externes et internes. Jean-Michel Dumay s'engage sous trois conditions : la stabilisation de la gouvernance entre le directoire et le conseil de surveillance, l'étude de la recapitalisation et l'adoption du plan de redressement." et enfin "Par ailleurs, Alain Minc, président du conseil de surveillance, a déclaré : « Je considère que la crise est derrière Le Monde. » Il s'est engagé par convention à quitter sa fonction au plus tard le 31 mars."
- ↑ (fr) « Les administrateurs partenaires du groupe Le Monde n'ont pas donné leur accord à la candidature d'Eric Fottorino » LeMonde.fr, 14 janvier 2008
- ↑ (fr) « Un nouveau patron pour Le Monde mais des tensions subsistent » sur le blog de Jean-Marc Morandini, 26 janvier 2008
- ↑ Courte biographie, en anglais
- ↑ Résumé de l'oeuvre Citation: "Le premier numéro du Monde paraît le 18 décembre 1944, sur une seule page. Rapidement, il s'impose comme le quotidien de référence, pour le sérieux de ses analyses et la force de ses reportages. Correspondants ou reporters de terrain, ils ont porté haut une certaine idée du journalisme, alliant la rigueur et le style, l'émotion et la justesse du regard. Le reportage est une école de liberté. Tout est possible : le compte-rendu de procès comme le portrait, le reportage de guerre, les morceaux de bravoure, le témoignage écrit dans l'urgence comme les " choses vues ". Cette anthologie vivante se compose d'un étonnant tableau de la France et du monde depuis plus de soixante ans. Au fil des pages, c'est notre histoire commune qui ressurgit soudain, dans l'éclat de l'instant.".
- ↑ Résumé de l'oeuvre Citation: "LES GRANDS REPORTAGES DU MONDE | 1944 - 2009 L’anthologie des grands reportages du "Monde" : cent récits passionnants pour revivre 60 ans d’histoire A l’occasion de son numéro 20 000, Le Monde a rassemblé les plus grands reportages de son histoire dans une passionnante anthologie de près de 600 pages. Le reportage, c’est le genre où s’illustre par excellence le métier du journaliste : saisir ces moments rares où l’actualité devient histoire, les fixer dans un récit pétri de faits et d’émotions, où se conjuguent l’art du conteur et l’impartialité du témoin. En compagnie des grandes plumes du Monde, vous assisterez comme si vous y étiez à l’entrée des troupes de Mao à Shanghai en 1946, vous revivrez heure par heure les journées de mai 1958 à Alger, dix ans plus tard vous demanderez l’impossible sur les bancs de la Sorbonne occupée, vous suivrez le cortège funèbre de Nasser en 1970, sous ausculterez la gluante créature de Roswell, vous entendrez Lech Walesa haranguer les grévistes de Gdansk en 1980, et vous reverrez tomber le mur de Berlin le 10 novembre 1989… Le reportage, c’est aussi le fait divers et ce qu’il révèle d’une société, comme la troublante affaire Marie Besnard en 1952, ou bien encore une rencontre avec un personnage extraordinaire, tel Céleste Albaret, la gouvernante de Marcel Proust : vous recueillerez, de sa bouche même, ses dernières confidences sur « Monsieur Proust »… Ces récits, et bien d’autres, sont signés des grands anciens du Monde : André Fontaine, Jean-Claude Guillebaud, Pierre Georges, Robert Guillain, Eugène Mannoni, Jean Lacouture, Maurice Denuzière, Bertrand Poirot-Delpech, Philippe Boggio… comme des journalistes d’aujourd’hui : Robert Solé, Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin… "
- ↑ Résumé de l'oeuvre
- ↑ Site Internet de "Thé ou café
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