- Forme (philosophie)
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En philosophie, la forme est en général opposée à la matière, ou au contenu.
Chez les philosophes grecs, le concept de « forme » (εἶδος, eidos), qui a d'abord un sens spatial (la forme géométrique d'un objet), joue un rôle important en prenant des sens nouveaux :
- Platon développe une théorie des formes intelligibles selon laquelle il existe des réalités immuables et universelles, de nature intelligible et dont le monde sensible n'est que le reflet mouvant. Ces formes ne sont pas accessibles par les sens mais par l'esprit : Platon les appelle aussi les « idées » (ἰδέα, idea). La forme est donc ce qui ordonne la matière (par exemple, c'est la beauté en soi qui rend belles les choses belles), qui ne fait qu'imiter ou participer à ces modèles parfaits (l'égal en soi, le bien en soi, etc.).
- Chez Aristote, la forme fait partie des « quatre causes », c'est-à-dire des raisons qui expliquent l'existence de quelque chose : ainsi, la forme n'est pas simplement la forme géométrique d'un objet, mais ce qui ordonne la matière dont est fait cet objet, et définit son essence et sa perfection. La forme est donc le principe d'unité de tout être et ce qui donne un sens à la matière.
Chez les scolastiques, qui héritent d'Aristote, la forme est le principe substantiel d’un être individuel défini par son essence spécifique.
Emmanuel Kant distingue plusieurs types de formes : les « formes » de la connaissance sont les lois que la pensée impose à la matière (ou au contenu) de de la connaissance (c'est-à-dire aux données pures de nos sensations). Par ailleurs, la sensation elle-même possède des formes qui la structurent : ces « formes pures a priori de la sensibilité » sont le temps et l’espace. Quant aux « formes » de l’entendement, ce sont les catégories (l'unité, la réalité, la relation, etc.).
Voir
- Théorie des Idées de Platon.
- Les quatre causes d'Aristote.
- Théorie de la connaissance de Kant.
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