- Fondu
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Pour les articles homonymes, voir Fondu au noir.
Un fondu est:
- Pour l'image : une transition vers un autre état, l'image disparaît progressivement, d'une façon ou d'une autre. Cela peut aussi être une transition entre deux séquences, deux plans. Progressivement une image se fond ou se croise avec une autre qui apparaît ; dans ce cas le fondu se nomme: fondu enchaîné.
- Pour le son : progressivement un son se fond ou se croise avec un autre.
La durée de ces transitions peut aller de quelques images à quelques secondes.
Sommaire
Historique
Le fondu enchaîné fait partie de la famille des effets spéciaux (ou effets visuels pour l'image) ; il est utilisé dès l'apparition du cinématographe par Georges Méliès ; celui-ci remplaçait fréquemment un personnage par un autre ou un objet par un autre pour simuler une transformation. Il avait remarqué que l'effet était plus saisissant si l'on filmait le plan, que l'on rembobinait un peu la pellicule et que l'on surimprimait la fin de la fin du plan avec le début du suivant (à l'écran, on avait alors l'illusion qu'il s'agissait d'un seul plan).
Les types de fondus pour l'image
Le fondu au noir
- fondu à la fermeture : la scène s'assombrit progressivement jusqu'à ce que l'écran devienne entièrement noir. Fréquemment utilisé pour finir le film, avant le générique de fin, si celui-ci se déroule, par exemple, sur un fond noir ou neutre.
- fondu d'ouverture: d'un fond noir, l'image apparaît progressivement. Fréquemment utilisé à l'ouverture (au début) d'un film.
- fondu au noir à la fermeture suivi d'un fondu d'ouverture: marque en général une éllipse temporelle, un changement d'époque, un changement de « chapitre », alternatif à un volet qui, lui, évoque un « tourné de page ».
Le fondu au blanc
Contrairement au fondu au noir, l'image pâlit et devient blanche. Ce fondu est souvent utilisé à la fin d'un film pour évoquer la libération, l'espoir, un nouveau début (par exemple la fin de Lamerica de Gianni Amelio), l'éveil, la découverte de la vérité, mais aussi parfois la mort (la fin de Titanic de James Cameron).
Le fondu enchaîné
Le fondu enchaîné[1] est un type de fondu utilisé au cinéma dans le but d'obtenir un raccord progressif entre deux plans. Il s'agit donc d'une technique de transition.
Historiquement, il consiste à superposer deux prises de vues durant un laps de temps, en diminuant la luminosité de la première tout en augmentant celle de la seconde. Le passage d'un plan à l'autre se fait alors de manière « douce ». Dans certains cas, il peut servir à mettre en évidence la similitude entre deux situations, deux personnages (un visage remplace un autre), deux cadres. Le fondu enchaîné peut être utilisé au tournage, pour un enchaînement entre deux scènes (méthode historique).
- Le cinéma anglo-saxon et principalement aux États-Unis, utilise une technique de séquences qui consiste en une suite de fondus enchaînés lents (plus d'une seconde) et rythmés par une musique mais sans le son se rapportant aux images (plans) successives. Dans le jargon des réalisateurs américains, ce genre de séquence est dénommé « Le Montage ». Kubrick en est un des Maîtres.
Il est également utilisé en cinéma d'animation, lorsque l'on veut réduire le nombre d'images prises tout en évitant une trop grande saccade dans le mouvement. Une image d'un plan remplace progressivement l'image d'un autre plan.
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Fondu enchaîné entre deux plans
Après le premier fondu au noir (fondu de fermeture), la scène suivante peut commencer d'un écran noir et s'éclaircir jusqu'à être normalement visible (fondu d'ouverture) ou commencer « cut » (sans fondu) ou autrement.
Cette technique sert surtout à séparer des scènes dont on veut montrer une discontinuité nette, par exemple un saut dans le temps (ellipse) ou dans l'espace (changement de lieu).
À l'origine, ce trucage était un des plus simples du cinéma, puisqu'il suffisait d'agir sur le diaphragme (ou l'obturateur) de la caméra pendant la prise de vue pour l'obtenir. Aujourd'hui, il se détermine au montage de l'image et se fabrique au laboratoire (chimique ou numérique).
Le soft cut
Littéralement : coupe douce. Il est utilisé pour adoucir une transition entre deux plans, c'est un fondu enchaîné très court, presque invisible pour le spectateur, d'une durée allant d'approximativement de quatre à huit images. Cette technique à souvent pour but de faire passer un raccord cut peu convaincant ; il est aussi utilisé pour les interviews afin d’adoucir le jump cut (en) inévitable au montage[2].
Les autres types de fondus
En numérique, les logiciels de Montage non-linéaire virtuel permettent d'utiliser beaucoup d'autres variétés de transitions à l'image. En général ces logiciels font partie de la famille des plug-in[3]
Les types de fondus sonores
Le fondu de fermeture
En musique, un morceau peut se terminer par un fondu (baisse du niveau sonore jusqu'au silence) plus ou moins long suivant le tempo et les circonstances, c'est le « fade out ». En audiovisuel, le fondu sonore suit, en principe, le fondu de l'image.
Le fondu d'ouverture
C'est l'inverse du fondu de fermeture (fade out) : on part du silence et, progressivement, le programme sonore atteint son niveau « normal » (fade in).
Le fondu enchaîné (cross-fade)
En audiovisuel ou en diffusion, le fondu du son suit, en principe, celui de l'image. Comme pour l'image, il consiste à baisser graduellement le volume d'un signal sonore tout en en augmentant un second (par exemple avec une table de mixage ou un logiciel de lecture audio). Cette technique peut, par exemple, être employée pour passer d'un morceau à un autre sur une mixtape (ou compilation).
- En montage audio ou au mixage, il y a la possibilité d'utiliser plusieurs types de fondus enchaînés, dont certains « paramétrables sur mesure ».
- Pour le DJ, le fondu enchaîné n'a d'existence qu'avec le complément « calage tempo » (pour lequel l'anglicisme « beatmatching » est techniquement plus précis) si l'on veut éviter un « brouhaha ».
Notes et références
- (en) permet de tester très rapidement et à moindres coûts un fondu enchaîné, en Europe, le procédé est Kodacolor (motion picture) (en) qui lui, demande plus de temps et reste coûteux du temps des truquages photochimiques. Historiquement, il y a beaucoup plus de fondus enchaînés dans le cinéma américain que dans les autres pays. La principale raison est économique ; aux États-Unis, le procédé de développement Eastman Color
- Le jump-cut est quasiment incontournable, en principe, quand il n'y a qu'une seule caméra
- Boris FX en est un des représentants significatifs. Dans la famille des développeurs de ce type de logiciels plug-ins,
Annexes
Articles connexes
- Glossaire du cinéma
- Raccord (cinéma)
- Bande magnétique
- Enregistrement sonore
- Son diégétique et extradiégétique
- Diaporama
Liens externes
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- Bande originale de film
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