- Fitz
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Fitz
- Le préfixe Fitz- provient du mot « fils », que l'on prononçait [fijs] (fiys) en ancien français et qui évolua vers la prononciation [fids] dans l'ancien parler d'oïl normand, écrit alors fiz puisque la lettre z a transcrit les sons [ts / dz] jusqu'aux XIe et XIIe siècles dans les anciens parlers d'oïl[1]
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- En Normandie, suivi du prénom du père dans les familles seigneuriales, « fitz » signifiait « fils de ». Dans les anciens parlers d'oïl le génitif n'était indiqué que par l'ordre des mots, et n'était pas matérialisé par un « de » : Fitz Patrick signifiait « fils de Patrick », de même que hostel Dieu (« hôpital ») signifiait « maison de Dieu »[2].
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- En Normandie l'usage du mot « Fitz- » s'inscrivait dans la continuité de l'ancienne coutume germanique consistant à faire suivre le prénom d'un enfant par celui du père suffixé de -son ("-fils"); par exemple, le fils d'Erik le Rouge était nommé Leif Eriksson. Autre exemple : Osbern de Crépon et son fils Guillaume Fitz Osbern. Il n'y avait donc pas de noms de famille à proprement parler. Cette coutume survécut longtemps dans une partie du monde germanique, d'où les innombrables noms tels que Johnson, Ericsson, Nielsen, etc., en Europe du Nord. Cette usage est encore la règle aujourd'hui en Islande où il n'y a quasiment pas de noms de famille: le prénom d'un enfant est simplement suivi du prénom du père (ou de la mère) auquel on accole -son (pour les garçons) et -dottir pour les filles.
- Les Normands qui s'installèrent en Normandie au Xe siècle perdirent l'usage de leur langue norroise en une centaine d'années, au profit des parlers d'oïl endogènes de Normandie. En effet, voyageant avec peu de femmes, la mère de leurs enfants était souvent de souche indigène ou étrangère et la maitrise de la langue d'oïl s'imposait dans un environnement socio-économique resté roman pour l'essentiel. Il est probable que Guillaume le Conquérant ne parlait que la langue d'oïl normande. Néanmoins, les Normands adaptèrent l'usage de filiation en substituant le « -son » par un « fiz- ».
- L'usage se répand en Grande-Bretagne et en Irlande, après la conquête normande de l'Angleterre de 1066.
- En Angleterre, il s'applique surtout aux fils naturels des rois d'Angleterre, comme Fitz-James pour Jacques Fitz-James de Berwick (fils naturel de Jacques II Stuart)
- En Irlande, plusieurs familles font précéder leur nom du mot Fitz ; les principales sont les Fitz-Gerald et les Fitz-Moritz.
- Dans le Cycle de l'Assassin royal, série de roman de fantasy écrit par Robin Hobb, le héros se prénomme FitzChevalerie (raccourci en Fitz), du nom de son père, roi-servant, Chevalerie Loinvoyant. Dans cet univers, le mot Fitz signifie également fils de, mais avec une notion péjorative car servant à désigner un bâtard.
- Dans les contrées celtes (gaéliques) il y avait aussi une marque de filiation par l'usage du mot mac (« fils de ») ou mc: MacDonald, McDonald, MacIntosh, etc.
Notes et références
- Jacques Allières, La formation de la langue française, PUF 1982 .
- Philippe Ménard, Manuel d'ancien français: 3. syntaxe, Sobodi 1970.
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