Fayard éditions

Fayard éditions

Fayard (maison d'édition)

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Fayard est une maison d'édition française fondée en 1857 par Joseph-François Arthème Fayard. Le libellé complet du nom de l’entreprise est Librairie Arthème Fayard.

Sommaire

Histoire

Un éditeur de taille moyenne (1857-années 1890)

Joseph-François Arthème Fayard fonde en 1857 la maison d’édition Fayard. Ses objectifs sont de toucher une clientèle la plus large possible en vendant des ouvrages à bon marché. Ses livres de vulgarisation, romans populaires et classiques en fascicules lui assurent un certain succès. La maison reste cependant de taille moyenne jusqu’à sa mort en 1894.

À cette date, son fils Joseph-Arthème Fayard reprend la maison d’édition, et poursuit les buts de son père en les amplifiant d’une manière sans précédent[1]. Afin de conquérir de nouveaux marchés, il décide de lancer des magazines, d’abord de romans illustrés en feuilleton, puis des magazines humoristiques, deux genres alors en vogue. En 1897, il lance La Jeunesse amusante, son premier périodique pour enfants, contenant des caricatures et des récits illustrés, puis en 1899 et 1900 Le Bon Vivant et La Vie pour rire, à destination des familles. Le premier de ces deux magazine accueille à partir de 1902 de plus en plus d’histoires en images, qui se révèlent plus attirantes que les traditionnelles caricatures et romans illustrés.

Fayard et l’industrialisation du marché

La naissance des « illustrés »

Encouragé par ce succès, Fayard décide de créer deux nouveaux hebdomadaires pour enfant, à 10 centimes : La Jeunesse Illustrée en mars 1903 et Les Belles Images en avril 1904, « prototypes des illustrés modernes pour enfants et adolescents »[2]. À une époque où il n’existe que quatre hebdomadaires pour la jeunesse[Note 1] et quelques mensuels ou bimensuels mettant tous l’accent sur l’éducation et l’instruction plutôt que sur l’amusement pur, et privilégiant le texte, même si quelques histoires séquentielles apparaissent parfois, ces deux magazines innovent sur de nombreux points.

Tout d’abord, ils présentent des nouveautés dans les formes : ils paraissent les jours de loisir des écoliers (jeudi et dimanche) et leurs prix sont très bas[Note 2], ce qui permet aux enfants de les acheter sans la présence de leurs parents ; leur format géant (imitant celui des images d'Épinal) et la prépondérance des histoires en images en couleurs les rendent très attractifs[3]. De plus, Fayard innove dans les fonctions de l’illustré, il ne s’agit plus d’« instruire en amusant » mais d’amuser avant tout, l’instruction pouvant venir par surcroît. Cependant, l’éditeur reste un homme de droite, et ses bandes, si elles sont peu didactiques (excepté une Histoire de France par l’image de Georges Omry), restent « toujours soucieuses de maintenir une moralité conforme aux valeurs dominantes et dont les enseignements soient sans ambiguïté », d’où des histoires qui restent assez moralisatrices et une bonne réception par les milieux catholique[4]. Enfin, les deux journaux s’attachent « une équipe nombreuse et fidèle de créateurs[Note 3] » ce qui permet une grande variété de genres narratifs (dominés cependant avant 1914 par les histoires humoristiques, d’une part, « les contes, légendes et féeries, d’autre part », tous sous la forme de récits complets courts[Note 4])[5] et une grande diversité stylistique, qu’étouffe cependant « l’uniformité et la permanence des mises en pages » : quatre lignes de trois images muette[Note 5] accompagnées de textes dactylographiés, sur le modèle des images d’Épinal, afin de rassurer les parents et les éducateurs[6]. Face au succès de ce nouveau type de magazine, les autres éditeurs l’imitent : en 1904 et 1905 cinq autres journaux du même type sont lancés par les éditeurs concurrents[7] mais seuls ceux d’Offenstadt, privilégiant l’humour sur toute moralité, s’éloignent de la ligne Fayard[4].

Ces deux magazines évoluent très peu au long de leur 32 années d’existence : pendant la Première Guerre mondiale, les histoires anti-allemandes dessinée d’une manière réaliste dominent, dans les années 1920, les récits d’aventures et exotiques remplissent le journal, et le stylo Art déco commence à influencer les dessins, les histoires à suivre se multiplient dans les années 1920[8]. À partir de la fin des années 1920, les tirages, qui s’étaient maintenus depuis 1903, commencent à baisser, les deux magazines étant concurrencés par ceux d’éditeurs plus en phase avec les goûts de la jeunesse d’alors (usage des bulles, récits moins moralisateurs) : l’éditeur importe quelques séries américaines (en effaçant les bulles et réécrivant des textes sous les cases), les histoires sont plus proches de l’actualité, le sport fait son entrée, à partir de 1932 les titres des histoires sont dessinés, quelques pages plus déstructurées apparaissent[9]. Cependant, rien n’endigue la chute des ventes, d’autant que le Journal de Mickey (1934) et Hurrah (1935) détournent encore plus les jeunes des histoires en images à l’ancienne : en 1935 les deux magazines, dont les ventes ont été divisées par trois en dix ans, fusionnent, puis cessent de paraître en décembre 1936.

L’édition entre dans l’ère de masse

Au début du XXe siècle, « il fait entrer l’édition française dans l’ère de la production de masse » avec deux collections à bas prix mais à grands tirages (au moins 50 000 exemplaires) : la « Modern bibliothèque » en 1905, romans contemporains à 95 centimes ; le « Livre populaire », romans populaires à 65 centimes (Chaste et flétrie de Charles Mérouvel, les Fantomas de Pierre Souvestre et Marcel Allain, etc.)[10].

Aujourd’hui

Annexes

Documentation

Ouvrages
Articles

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Le Petit Français illustré d’Armand Colin, Le Saint-Nicolas et l'Écolier illustré de Delagrave et Le Noël de La Bonne Presse.
  2. Grâce à l’impression sur des rotatives, l’usage du procédé Ben Day pour le coloriage et d’encres et papiers à bas prix pour la fabrication, l’insertion de quelques publicités et surtout des tirages très élevés : 140 000 exemplaires pour le premier d’entre eux dès 1903
  3. Parmi lesquels, avant 1914, Ricardo Florès et Louis Valvérane (qui signait Zed), par ailleurs peintres, les illustrateurs Georges Delaw, Guy Dollian ou Pierre Falké, les dessinateurs satiriques Luc Leguey, Moriss, Motet, les anciens du Chat Noir Falco, Benjamin Rabier et Thélem, etc. puis dans les années 1920 Carrizey, Jobbé-Duval, Pierre Soymier, Raoul Thomen. Le « noyau dur de l’équipe », restant, jusqu’à la fin de la parution des magazines en 1935 et 1936, Asy, Paul d'Espagnat, Falco, George Edward, Leguey, Moriss, Motet, G. Ri, Paul Sellier, Thélem, Valvérane et Ymer.
  4. Seules trois histoires à suivre sont publiées avant 1914.
  5. Sauf rares exceptions sans rôle narratif dans les premières et dernières années de publication

Références

  1. Pour ce paragraphe, Renonciat (2002), p. 36-7
  2. Pour ce paragraphe, sauf précision, Renonciat (2002), p. 36
  3. Renonciat (2002), p. 38
  4. a  et b Renonciat (2002), p. 39
  5. Renonciat (2002), p. 40
  6. Renonciat (2002), p. 41
  7. Renonciat (2002), p. 37
  8. Renonciat (2002), p. 40-41
  9. Renonciat (2002), pp. 40-42
  10. Renonciat (2002), p. 36
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