- Execution de Louis-Philippe, duc d'Orleans
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Exécution de Louis-Philippe, duc d'Orléans
Exécution de Louis-Philippe, duc d'Orléans, le 6 novembre 1793.
Le 16 brumaire (6 novembre 1793) voyait périr un des plus fameux initiateurs de la Révolution, Louis-Philippe-Joseph de Bourbon, duc d'Orléans. En vain avait-il échangé son titre contre le nom significatif d'Égalité ; en vain avait-il donné à la Révolution un gage autrement terrible en votant la mort de son cousin et de son roi Louis XVI de France, il n'était pas parvenu à faire oublier les torts de sa naissance et de ses immenses richesses. Arrêté le 7 avril 1793, Louis Philippe d'Orléans (1747-1793), fut transféré le 12 avril à Marseille, où il retrouva ses deux fils, le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais. Après six mois de détention au fort Saint-Jean, on le ramena à Paris, et il fut enfermé à la Conciergerie. La mort de ce complice importun était si bien décidée à l'avance que Fouquier-Tinville ne lui fit pas l'honneur d'un acte d'accusation. Il écouta sa condamnation avec beaucoup de sang-froid.
La toilette
Le général Pierre Coustard, son aide de camp, député de la Convention, avait été condamné en même temps que lui. Lorsque le bourreau se présenta devant l'avant-greffe, Philippe Égalité était pâle, mais ne laissa pas soupçonner la moindre émotion. Le bourreau lui ayant demandé s'il voulait bien permettre qu'on lui coupât les cheveux, il s'assit sur une chaise sans faire aucune observation. À ce moment on ramena trois autres condamnés. M. de Laroque entra le premier. Le duc d'Orléans qui jusque-là lui tournait le dos, s'étant levé, M. de Laroque le reconnut ; une vive indignation se peignit sur son visage, il dit au prince d'une voix forte : "Je ne regrette plus la vie, puisque celui qui a perdu mon pays reçoit la même peine de ses crimes ; mais je suis, je vous l'avoue, Monseigneur, bien humilié d'être obligé de mourir sur le même échafaud que vous". Le duc d'Orléans détourna la tête et ne répondit pas.
Parcours de Louis-Philippe, duc d'Orléans entre la cour de Mai et la place de la Révolution
Il était 16 heures lorsque le cortège quitta la Conciergerie. Le sang-froid du prince ne l'abandonnait pas, mais son courage ne ressemblait en rien à celui des Girondins et de tant d'autres victimes : sa physionomie indiquait l'indifférence, le dégoût plutôt qu'une résolution. Le chef d'escorte fit arrêter la charrette devant le palais Égalité (Palais-Royal), sur la façade duquel on lisait en grosses lettres ces mots: "Propriété nationale". Le prince ne se méprit pas à l'intention qui avait dicté cet arrêt. Il regarda un instant la demeure de ses pères, sans qu'il fut possible de saisir les sentiments qui le traversaient, puis il détourna ses yeux avec dédain.
Exécution de Louis-Philippe,duc d'Orléans
M. de Laroque fut exécuté le premier : il mit une certaine affectation à dire adieu à ses compagnons et même au pauvre ouvrier, et à ne pas adresser la parole au duc d'Orléans. Gondier fut exécuté le deuxième, puis le général Pierre Coustard, enfin le malheureux Brousse. Le prince vit tomber quatre têtes sans émotion ; il monta à son tour à l'échafaud et regarda d'un air fier et hautain et en haussant les épaules la foule qui le poursuivait de ses huées. Après l'avoir dépouillé de son frac, les aides voulurent lui ôter ses bottes ; il se dégagea de leurs mains, et s'avança lui-même vers la planche en leur disant : "C'est du temps perdu, vous me débotterez bien plus aisément mort ; dépêchons-nous". Un instant après la tête du duc d'Orléans tombait au milieu des applaudissements.
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