Evaluation des ecosystemes pour le millenaire

Evaluation des ecosystemes pour le millenaire

Évaluation des écosystèmes pour le millénaire

L’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (EM) (ou MA : Millenium Ecosystems Assessment pour les anglo-saxons) a été commandée par le Secrétaire Général de l'ONU Kofi Annan, en l'an 2000 à l'occasion d'un rapport intitulé Nous, les peuples : le rôle des Nations Unies au XXIe siècle.

Ce travail a duré quatre ans. Entamé en 2001, il a réuni les contributions de plus de 1 360 experts issus de près de 50 pays, pour évaluer - sur des bases scientifiques - l’ampleur et les conséquences des modifications subies par les écosystèmes dont dépend notre survie et le bien-être humain. Il vise à prioriser les actions à entreprendre pour restaurer et conserver notre environnement et pour son utilisation durable par l’Homme.

Ses conclusions sont organisées autour de quatre items : Conditions et tendances, scénarios, réponses et évaluations aux échelles intermédiaires.

Une synthèse générale cherche à répondre aux grandes questions. Et d’autres rapports de synthèse visent à répondre aux besoins pratiques de groupes particuliers d’usagers de l’Environnement dont le monde des affaires qui est invité à relever le défi du développement soutenable.

Toutes les parties de l’évaluation ont été examinées préalablement par les gouvernements, par des scientifiques indépendants et divers experts afin de garantir la crédibilité de ses conclusions, sous le contrôle d’un Conseil d’administration de l’Évaluation associant des représentants d’organisations dépendant de l’ONU et des gouvernements, travaillant déjà dans le cadre de diverses conventions internationales, ainsi que des représentants d’ONG, d’universités et du monde économique, ainsi que de représentants des populations autochtones.

Sommaire

Les messages-clé délivrés par ce rapport

Les principaux messages du rapport

Chacun dépend de la Nature et des services écologiques (fournis par les écosystèmes) pour accéder à une vie décente, sûre et en bonne santé.

L’Homme développe depuis quelques décennies des impacts sans précédent sur les écosystèmes, mettant en péril leur capacité à répondre aux demandes croissantes en nourritures, fibres, énergies et eau potable (Ex : Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, on utilise 120% des ressources renouvelables d’eau, c’est-à-dire 20 % de plus que le seuil de renouvelabilité. On utilise de 40% à 50% de toute l’eau douce qui s’écoule sur les terres accessibles à la majorité de la population). En 30 ans après 1950, plus de terres ont été mise en culture que dans les 150 années qui séparent 1700 de 1850; (24% des terres émergées sont aujourd’hui cultivées). Depuis 1980, environ 35% des mangroves ont été détruites ainsi que 20% des récifs coralliens du monde et 20% supplémentaires sont très dégradés. La nature fournit d’inestimables services clé comme la purification de l’air et de l’eau, la protection contre les désastres, la stabilisation des climats (macro et micro-climats) et des molécules utiles à la médecine. Cette capacité décline.

Le rapport d’ évaluation juge particulièrement graves :

  • l’effondrement ou la quasi-disparition de nombreux stocks de pêche (dont au moins un quart sont surexploités en mer, malgré les alertes répétées des scientifiques depuis 20 ans. Dans le monde, les tonnages pêchés ont culminés dans les années 1980 et déclinent aujourd’hui partout. Localement, le tonnage de poissons disponible est dix fois moindre qu’avant le début de la pêche industrielle. Les prises déclinent aussi en eau douce, alors que cette ressource était particulièrement importante pour les populations pauvres)  ;
  • la vulnérabilité des 2 milliards d’humains vivant en zones arides face à la perte de services écologiques (notamment la fourniture d’eau potable et de sols fertiles) ;
  • la menace croissante du changement climatique global,
  • la pollution par les engrais et l’érosion (Nous injectons aujourd’hui dans l’Environnement plus d’azote biologiquement assimilable que tous les processus naturels combinés. Plus de la moitié des engrais azotés synthétiques (inventés en 1913) ont été utilisés dans le monde entre 1985 et 2001, provoquant un doublement d’afflux d’azote dans les océans depuis 1860 et presque un triplement de la teneur moyenne des sols en engrais phosphorés entre 1960 et 1990 dans le monde. Ce taux a légèrement décliné depuis, mais le phosphore qui contient par ailleurs des impuretés radioactives et riche en cadmium toxique persistera des décennies dans les sols avant de se répandre plus avant dans l’eau et l’environnement. Contribuant à accroitre une eutrophisation déjà préocccupante, qui a conduit au développement de plancton toxique et de nombreuses zones mortes dans les océans..).

Les modèles en cours d'exploitation de la nature ont conduit la planète au bord d’une crise massive d’extinction des espèces, mettant notre bien-être encore plus en péril. À titre d’exemple, selon ce rapport « environ 12% des oiseaux, 25% des mammifères et au moins 32% des amphibiens sont menacés d’extinction d’ici un siècle ». La disparition semble se faire à un rythme jamais vu depuis l’extinction des dinosaures, avec un taux d'extinction « probablement multiplié par plus de 1 000 à l’échelle globale par rapport au taux « naturel » observé au cours de l’histoire de la Terre».

La perte croissante de services écologiques (services dispensés par les écosystèmes) est devenue un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (réduction de la pauvreté, de la faim et de la maladie).

Faute d’un changement rapide et important de nos comportements, la pression sur les écosystèmes augmentera encore dans les décennies à venir, avec des dégâts probablement irréversibles.

La conservation des ressources naturelles se fait mieux lorsqu’elle est confiée aux communautés locales, si celles-ci perçoivent une partie des bénéfices et qu’elles sont impliquées dans les décisions.

Le problème n’est pas technique ou lié au manque de connaissance scientifique, ni même monétaire (selon E. W. Wilson, 1% du PIB mondial suffirait à acheter toutes les zones d’intérêt majeur pour la biodiversité). Les moyens de réduire considérable ment l’impact humain sur les écosystèmes existent, mais ils ont peu de chances d’être mis en œuvre, tant que les services fournis par les écosystèmes seront considérés comme gratuits et illimités.

Les actifs naturels seraient mieux protégés avec des efforts coordonnés et transversaux à travers tous les secteurs des gouvernements, des entreprises et des institutions internationales. La productivité écologique dépend maintenant « de choix politiques portant notamment sur les investissements, les échanges commerciaux, les subventions, les taxes et la réglementation ».

Le rapport alerte aussi sur les problèmes écologiques et les coûts induits par des espèces introduites devenues invasives.

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Notes et références

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