Etude de la pression et de la tension des ecritures manuscrites

Etude de la pression et de la tension des ecritures manuscrites

Étude de la pression et de la tension des écritures manuscrites

L'emploi de plus en plus fréquent de photocopies dans la vie quotidienne entraîne une augmentation du nombre de documents soumis à l'expertise en écritures et, bien entendu, beaucoup de ces documents à expertiser sont eux-mêmes des photocopies. Cela est fortement regrettable car, au stade de l'expertise officielle, l'expert ne devrait accepter de travailler que sur des originaux aussi bien pour les pièces de Question que pour les pièces de Comparaison.

Sommaire

Rappels de principes de physique

L'examen du trait apparaît, en effet, comme un élément prépondérant. La pression est la variable la plus problématique.

Sur le plan de la physique, la venue du trait doit être examinée sous un double aspect car l'acte d'écrire met en œuvre deux composantes, l'une statique : la masse (force) qui correspond à la profondeur du sillon, l'autre dynamique : la vitesse (rythme) qui traduit généralement la largeur du sillon. Il en résulte une énergie cinétique E d'un point mobile de masse M et de vitesse v telle que E = Mv²/2. Il en résulte que la pression est difficile à évaluer après l'acte d'écrire.

Pression du trait

La pression du trait traduit la force graphique du scripteur (appui de la main et pression digitale). En effet, les anglo-saxons et les allemands distinguent deux types de pression :

  • la pression de pointe (point pressure), c’est-à-dire la pression exercée par la pointe de l'instrument sur la feuille, c’est-à-dire l'appui de la main
  • la pression d'agrippement ou pression de saisie (grip pressure), c'est-à-dire la pression exercée sur l'instrument par les doigts du scripteur, c'est-à-dire la pression digitale.

La pression est une caractéristique d'ordre général des plus intéressantes pour la recherche d'une identité de main. Les premiers travaux sur l'enregistrement de la pression de main remontent à 1921. À cette époque, Malespine avait mis au point un appareil qui permettait d'obtenir une courbe traduisant la cinématique de pression : le graphogramme.

Il y a quelques années, est apparu un nouvel appareil appelé « profilomètre » qui permet une appréciation quantitative précise de l'appui de la main et de la pression digitale qui se traduit par la formation de sillons plus ou moins profonds sur la surface d'une feuille de papier. Cette caractéristique graphique est très significative pour la grande majorité des scipteurs car son contrôle est difficile, voire impossible. C'est d'ailleurs avec la vitesse d'exécution (rythme), l'élément pris en compte par les spécialistes de la biométrie pour la reconnaissance dynamique d'une signature.

La rugosimétrie de surface en 2D permet une mesure très précise de la profondeur et de la largeur d'un sillon encré qui s'avère un élément graphique déterminant dans la vérification des écritures contestées en justice pour mettre graphiquement hors de cause ou désigner sans réserve une personne soupçonnée. En graphologie, la pression est un élément concret du graphisme (W. HEGAR) alors qu'en graphométrie, la pression est en relation étroite avec la coulée graphique (J. Salce, M.T. Prenat).

Tension du trait et son évaluation

Par ailleurs, l'acte d'écrire peut être assimilé à la mise en mouvement d'une particule dans le plan horizontal.

En pratique, le degré de tension d'un trait est en rapport direct avec le coefficient de frottement par glissement (friction de la pointe de l'instrument sur le papier).

R. Saudek indique que la pression dans l'écriture augmente en proportion avec la tension. Voici pourquoi on peut déterminer le degré de tension en examinant le degré de la pression.

Le coefficient de frottement par glissement dépend de plusieurs facteurs : en grande partie, de la profondeur du sillon due à l'appui ainsi que de l'état de surface du support (lissé bekk). En effet, plus les surfaces de contact sont lisses, plus le frottement est faible. Le cas limite est celui où le frottement serait nul, ce qui n'est jamais réalisé en pratique.

La tension du trait est plus élevée dans la formation des pleins, c’est-à-dire des tracés écrits dans la direction du scripteur (sens de contraction) par opposition aux tracés exécutés dans le sens inverse (sens de relâchement).

La classification des écritures d'après R. Saudek est :

  1. les écritures à tension normale, équilibrée comme celle de la calligraphie ;
  2. les écritures hypertendues (sujets nerveux ou surmenés physiquement ou intellectuellement) ;
  3. les écritures hypotendues (sujets lymphatiques ou fatigués) ;
  4. les écritures mixtes, tour à tour équilibrées, hyper ou hypotendues (sujets anxieux ou angoissés).

Ces différences de degrés de tension peuvent donc être évaluées précisément car elles sont en relation directe avec la profondeur du sillon. Une profondeur d'environ 80 microns correspond à une écriture hypertendue et une profondeur d'environ 25 micromètres ccorrespond à une écriture hypotendue avec les intermédiaires : écriture normale ou de type mixte.

Bibliographie

  • R. Saudek, « La surtension dans l'écriture », dans le Caractère, no 4, 1927
  • A. Buquet, Les documents contestés et leur expertise, éd. Yvon Blais, Cowansville (Québec) - Canada, 1997
  • A. Buquet, Graphologie de personnalité et d'identification, éd. Expansion Scientifique Publications, Paris, 1998

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