- Estrémaduran
-
Estrémaduran
L’estrémaduran ou extrémaduran (estremeñu) est une langue romane parlée par quelques milliers de personnes en Espagne, principalement dans la communauté autonome d’Estrémadure et la province de Salamanque.
Il existe trois types de dialectes estrémadurans. L’estrémaduran parlé dans le nord est considéré comme officiel ; il est parlé dans le nord-ouest de la communauté autonome d’Estrémadure et le sud-ouest de Salamanque (une province de la communauté autonome de Castille-et-León). Le dialecte central et méridional est parlé en Estrémadure, ainsi que dans les provinces de Huelva et de Séville, dans la communauté autonome d’Andalousie. Ce sont des dialectes dérivés du castillan apparus au XVIIIe siècle. Dans la ville portugaise de Barrancos cependant, la vieille langue estrémadurane est mélangée au portugais dans ce qui s’appelle le barranquenhu, le dialecte barrancainian. L’estrémaduran nordique a également donné naissance à un dialecte dérivé à Salamanque, celui palra d'El Rebollal, qui a presque disparu aujourd’hui.
Histoire
L’Estrémadure occidentale était reconquise par le royaume de León, le vieux Léonais, lorsque les habitants chrétiens arrivés autour du XIIe siècle, l’estrémaduran était encore parlé dans cette région.
Après la création de la principauté de Castille-et-León, issue de la fusion des royaumes de León et de Castille, le castillan a lentement substitué le latin en tant que langue officielle des institutions, relayant ainsi le vieux léonais à un signe de pauvreté et d’ignorance pour ceux qui le parlait encore. Seule la province d’Asturies parlait encore une langue différente du castillan ; mais seuls quelques auteurs l’utilisaient dans leurs écrits, ce qui fait que la langue s’est perdue peu à peu.
Le bouleversement culturel de l’université castillanne de Salamanque a probablement été la cause de la castilianisation rapide de cette province, divisant ainsi le domaine de l’asturien-léonais entre l’asturien dans le nord, et l’estrémaduran dans le sud du vieux royaume léonais. L’expansion de l’espagnol castillan est également venue par le sud avec la relance économique de la province de Badajoz.
La fin du XIXe siècle a vu la première tentative sérieuse d’écrire en estrémaduran, avant qu’il ne devienne une langue orale, avec le célèbre poète José María Gabriel y Galán. Né à Salamanque, il a vécu la majeure partie de sa vie dans le nord de Cáceres, en Estrémadure.
Aujourd’hui seulement certains organismes font leur possible pour rétablir la langue et faire de l’Estrémadure nordique une région bilingue, tandis que le gouvernement et les institutions pensent que la meilleure solution est que les habitants de l’Estrémadure du nord-ouest gardent un dialecte castillan sans l’estrémaduran. Il y a également eu des tentatives de transformation des dialectes castillans méridionaux en langue officielle, ce qui déstabilise encore l’estrémaduran et facilite la tâche de l’administration (rejeter les projets d’officialisation et de normalisation de l’estrémaduran). Aujourd’hui cette langue est sérieusement menacée de disparition, puisque seules les personnes âgées parlent encore un dialecte déformé de l’original. La majeure partie de la population d’Estrémadure ignore l’existence même de la langue, puisque tous les médias écrits et audiovisuels sont en espagnol castillan.
Organismes et médias
Une organisation régionale, l’APLEx, s’efforce de préserver l’estrémaduran. Un journal culturel a également été créé, Iventia, écrit en nouvel estrémaduran unifié.
Liens externes
- Rapport Ethnologue pour l’estrémaduran
- http://www.proel.org/lenguas.html
- http://www.iventia.com/lengua.htm
- Portail des langues
- Portail de l’Espagne
Catégories : Inventaire de langues | Langue romane | Langue d'Espagne | Culture de l'Estrémadure | Langue en danger
Wikimedia Foundation. 2010.