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Esthétique de l'inachevé
L'esthétique de l'inachevé ou le non finito (selon le terme italien) est une désignation données aux sculptures inachevées par l'artiste, volontairement ou non.
On signale couramment, à titre d'exemples, le non finito chez Michel-Ange où il s'agit sûrement d'une incapacité à finir son travail[1] et chez Rodin qui l'utilise consciemment, comme moyen d'expression.
L'expression non finito, s'applique et désigne, également des palais incomplètement construits (le Palais Nonfinito de Florence devenu le Musée national d'anthropologie et d'ethnologie de Florence.
Sommaire
Esthétique de l'inachevé chez Michel-Ange
Si Le non finito, en tant que technique artistique, apparaît pour la première fois chez Donatello, désireux de mettre en évidence l'intensité spirituelle et dramatique des scènes représentées, Michel-Ange est incontestablement le promoteur d'une esthétique de l'inachevé car, au XVe siècle, seule une circonstance fortuite aurait pu entraîner l'inachèvement d'un ouvrage d'art, et Vasari invoque lui-même l'ébauche concentrant, plus sûrement que l'œuvre achevée, quelque chose de la « fureur » créatrice.
Même si un nombre notable de circonstances matérielles peuvent expliquer le non finito de beaucoup d'œuvres de Michel-Ange, les laissant inachevées (défauts dans le bloc de marbre, décès ou autre abandon du commanditaire, ...) comme on le constate dans sa Pietà, dans le tombeau de Jules II, les tombeaux de la chapelle des Médicis à San Lorenzo, il n'en demeure pas moins qu'il considérait l'impossibilité d'atteindre la perfection, et qu'il restait fasciné de l'effet obtenu dans les statues incomplètes (Les Esclaves émergeant des blocs encore visibles, avec tête et membres à peine dégrossis) « laissant le reste sommeiller dans le marbre ».
Œuvres de l'inachevé
- Les Esclaves (personnages émergeant des blocs)
- David Galleria dell'Accademia de Florence (partie du haut du bloc laissée brute)
- ouvrages non finito
- Pietà Rondanini, Michel-Ange, Galleria dell'Accademia, Florence.
Chez les Romantiques
Les Romantiques rapprochent l'inspiration, la fulgurance du génie, qui peut être stoppée, interrompue et la finition, elle, que l'on peut empêcher d'être (le polissage des Anciens qui suit le dégrossissage). Dans cet esprit le lexicographe Littré le (dé)montre en associant les homonymes « fin » (dégrossi et fini, poli) avec l'adjectif fin de « finir ».
le peintre Eugène Delacroix en use dans le portrait de Chopin et de George Sand et écrit le 5 octobre 1847 « [il] faudrait faire ainsi des tableaux esquisses qui auraient la liberté et lafranchise de croquis », voulant mettre en cause « le continu,l’uniforme, l’homogène »[2].
Notes et références
- ↑ Définition de l'Universalis
- ↑ Jan Blanc, Eugène Delacroix, ou la dialectique du peintre et du romancier, observations sur le « Journal »
Articles connexes
- Vasari
- Eugène Delacroix, Écrits sur l’art.
- Romantisme
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