- Esclavage à Bourbon
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L'esclavage a été mis en œuvre sur l'île de La Réunion dès son peuplement au milieu du XVIIe siècle. Les esclaves servirent d'abord à la culture du café, puis à celle de la canne à sucre à compter du début du XIXe siècle. L'esclavage ne fut définitivement aboli que sur une proclamation de Joseph Napoléon Sébastien Sarda Garriga le 20 décembre 1848.
Sommaire
Esclaves
Chasseurs d'esclaves
Révoltes d'esclaves
Abolition de l'esclavage
Chargé de mettre en application à La Réunion le décret du gouvernement provisoire de février 1848 qui abolissait l'esclavage dans les colonies françaises, Joseph Napoléon Sébastien Sarda Garriga, avec le soutien du gouvernement issu des élections françaises d'avril 1848, a évité que la violence ne se retourne contre les maîtres d'hier, tout en préservant leurs intérêts économiques et la supériorité de leur statut social.
"La République a voulu faire votre bonheur en vous donnant la liberté(…). Propriétaires et travailleurs (autrement dit, anciens maîtres et anciens esclaves) ne forment désormais qu'une seule famille dont tous les membres doivent s'entre aider" (proclamation de Sarda "Aux travailleurs", du 20 décembre 1848).
Le Commissaire de la République, obligeait les "nouveaux affranchis" devenus citoyens, de second ordre (au point que le mot "sitoyen" deviendra un mot péjoratif en créole), à signer un contrat de travail chez leur ancien maître devenu leur patron, faute de quoi ils seraient réputés vagabonds et jetés en prison. Et ce tout en leur demandant d'être patients si leur patron ne pouvait leur verser le salaire dû.
Les anciens esclaves vont quitter en foule, au risque de la prison, les "habitations" (plantations) où leurs anciens maîtres continuaient pour la plupart à les traiter aussi mal après qu'avant le 20 décembre.
Les hommages ne lui ont pas manqué à La Réunion : un lycée et de nombreuses rues portent son nom.
Une abolition devenue historiquement inéluctable, puisque la plupart des pays d'Amérique latine avaient - à la notable exception du Brésil - aboli l'esclavage entre 1811 et 1831, et que deux ans plus tard c'était le tour des colonies britanniques.
C’est la mémoire des esclaves réunionnais, si imparfaitement libérés par Sarda Gariga en 1848, que défend le poète-chanteur-maloyer réunionnais Danyèl Waro dans un de ses plus beaux poèmes, Foutan fonnker (« poème caustique ») dans lequel il dénonce les ravages de l’esclavagisme que la société réunionnaise continue de charrier : « vin désanm la pokor », le 20 décembre reste à faire.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Le cahier de Joseph, Gui Viala
- Noir mais Marron, Yves Manglou
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