Affaire du talc Morange

Affaire du talc Morange

Affaire du talc Morhange

L’affaire du talc Morhange concerne un cas d'empoisonnement de jeunes nourrissons par du talc conduisant à la mort de 36 enfants et à l'intoxication de 168 autres. Cette affaire a secoué la France durant les années 1970.

Sommaire

L'affaire

L'affaire débute en août 1972 par la mort inexpliquée de plusieurs nourrissons à Paris et en province. Une enquête menée par l'INSERM établit que ces morts sont dues au talc Morhange et à la présence dans celui-ci d'hexachlorophène, un puissant bactéricide, en concentration excessive [1]. Le gouvernement réagit immédiatement et fait supprimer toutes les boîtes de talc Morhange du marché [2]. A l'époque l'hexachlorophène n'était pas connu comme substance toxique malgré une étude (non publiée) menée sur des cochons d'Inde en 1939 : une dizaine de cochons d'Inde étaient alors morts dans les 3 jours après avoir consommé ce produit.

L'enquête révèle qu’une erreur de manipulation a conduit à mélanger 38 kilos d'hexachlorophène, produit hautement toxique, à 600 kilos de talc. Plus de 200 enfants sont atteints (mort, coma ou séquelles neurologiques) [3].

L'affaire mettra sept ans à être jugée. La société Givaudan et son directeur M. Flahaut seront mis en cause et poursuivis. De nombreuses familles, de guerre lasse, abandonneront les poursuites et se contenteront des indemnités proposées par la société Givaudan (1,3 million d'euros pour l'ensemble des familles). L'affaire est jugée en octobre 1979. M. Flahaut est défendu par Robert Badinter qui déclare : « Ce n'est pas une société qui est jugée mais un homme, je me sens le devoir de défendre cet homme » [4]. Le principe de responsabilité pénale des personnes morales n'existant pas encore en droit français, seuls des individus pouvaient en effet être poursuivis.

Condamnation et amnistie

Le jugement condamne les cinq inculpés à des peines de prison (un à vingt mois, réduites en appel à douze mois) [5]. En 1981, François Mitterrand devenu président de la République amnistie définitivement tous les condamnés sur proposition de son nouveau Garde des Sceaux, Robert Badinter[6].

Cette affaire a contribué à inciter les pouvoirs publics à renforcer les conditions de mise sur le marché de nouvelles molécules. En particulier, l'usage de produits toxiques dans les cosmétiques a été davantage réglementé[7].

Un suivi avait été mis en place pour évaluer les troubles de l'apprentissage et les difficultés cognitives dont souffrent encore les victimes, mais fut abandonné faute de moyens[8]

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Martine Laronche, « Les enfants du talc Morhange Les victimes d'intoxication à l'hexachlorophène ont souffert, indique une étude de l'OMS, de retards dans leur développement intellectuel », Le Monde, 27 février 1991

Liens externes

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