- Emile Meyerson
-
Émile Meyerson
Pour les articles homonymes, voir Meyerson.Émile Meyerson (né le 12 février 1859 à Lublin, en Pologne, mort le 2 décembre 1933 à Paris) est un philosophe français d'origine russe. Contre le courant de pensée positiviste de la fin du XIXe siècle, il développe une épistémologie réaliste fondée sur le principe d'identité. Meyerson est mort dans son sommeil d'une crise cardiaque à 74 ans.
Sommaire
Biographie
Né à Lublin en 1859, Émile Meyerson part pour Heidelberg, en Allemagne, en 1870. Il étudie la chimie avec Wilhelm Bunsen et Hermann Kopp, avant d'aller rejoindre Liebermann à Berlin. Il se rend ensuite en France à l'âge de 22 ans, et passe deux ans (1882-1884) dans le laboratoire Schulzenberger au Collège de France. Déçu par le caractère appliqué de la chimie, il se tourne vers la philosophie et l'histoire des sciences. Son premier ouvrage de philosophie des sciences, Identité et réalité, est publié en 1908. Après la guerre, Émile Meyerson obtient la nationalité française. Il correspond avec de nombreux grands savants de son époque, notamment Einstein, Lévy-Brühl, Brunschvicg, Lalande, et Langevin. Il meurt le 2 décembre 1933 à Paris.
Contre le positivisme
L’épistémologie d’Émile Meyerson s’oppose au positivisme développé au XIXe siècle par Auguste Comte. Meyerson lui reproche de promouvoir une science essentiellement descriptive, qui se limite à l’énoncé de lois scientifiques, et renonce à comprendre la nature même des choses.
Le principe d'identité
A l’inverse, Meyerson pense que la science ne fonctionne pas comme cela : le scientifique cherche avant tout une explication aux phénomènes par le truchement de la notion de causalité. Pour rendre à cette notion sa place éminente dans la science de son époque, Meyerson procède à une analyse des principes d’inertie et de conservation, qui tendent tous à établir dans la nature une forme d’identité de la cause et de l’effet.
Pour Meyerson, ce mouvement d’homogénéisation est au cœur de toute pensée, et à la limite, en est la condition. La raison humaine rencontre ainsi des obstacles à sa manière intime de fonctionner : la temporalité, la notion d’irréversibilité en général.
Une épistémologie réaliste
Malgré ces difficultés, les succès de la science montrent que celle-ci outrepasse le statut de convention commode que les positivistes veulent lui assigner : c’est de la nature même du réel qu’il est question dans les principes de conservation, qui demeurent les seules idées fondamentales de la sciences. Cette vision de la marche de la science fait d’Émile Meyerson un réaliste que l’on peut rapprocher de son illustre contemporain Bergson.
Œuvres d'Émile Meyerson
- Identité et réalité, 1908, 2e éd., 1912 (rééd. Vrin, 2001)
- De l’explication dans les sciences, 1921
- La déduction relativiste, 1925
- Du cheminement de la pensée, 1931, 3 Volumes
- Le cheminement de la pensée
- Réel et déterminisme dans la physique quantique (1933)
- Essais (1936)
Bibliographie
- Correspondance entre Harald Høffding et Emile Meyerson. Copenhague : E. Munksgaard, 1939.
Liens externes
- (en) The Internet Encyclopedia of Philosophy
- (fr) Réel et déterminisme dans la physique quantique, Hermann, Paris, 1933
- Portail de la philosophie
Catégories : Philosophe français | Philosophe des sciences | Philosophe du XXe siècle | Naissance en 1859 | Décès en 1933
Wikimedia Foundation. 2010.