- Elie Benoit
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Élie Benoît
Pour les articles homonymes, voir Benoît.Élie Benoît, ou Benoist, né à Paris le 20 janvier 1640 et mort à Delft le 15 novembre 1728, est un ministre et théologien protestant français.
Issus de parents serviteurs de la famille protestante La Trémoille, Benoist afficha très tôt une prédilection marquée pour les classiques. Son père et sa mère étant morts peu après qu’il eût fait ses études au collège de Montaigu et de La Marche, il se fit précepteur et enseigna la théologie à Montauban. Ordonné en 1664, il exerça ensuite le ministère en Beauce pendant environ neuf mois ; de là, il passa à Alençon, où il exerça, pendant vingt ans, avec autant de prudence que de capacité les fonctions pastorales, et où il essuya bien des traverses, rencontrant beaucoup d’opposition de la part des catholiques, en particulier du père jésuite La Rue, qui s’attaqua à lui et incita même une émeute contre lui : au plus fort des persécutions contre les huguenots, ceux-ci résolurent un jeûne universel pour désarmer Dieu irrité. Ce jour-là, pendant que les protestants d’Alençon, enfermés dans leur temple, étaient en prière, la populace catholique, ameutée par le père La Rue, y accourut tumultueusement. Elle répondait par des dérisions à leurs sanglots, singeait, du haut des fenêtres, le deuil du pasteur et l’affliction de son troupeau, faisait pleuvoir des cailloux sur la chaire et sur les têtes prosternées, et, ne pouvant irriter leur douleur tant elle était profonde, elle enfonça enfin les portes et engagea dans le temple une rixe qui entraîna la ruine de cette église.
Après la révocation de l’Édit de Nantes, Benoist quitta la France pour se réfugia en Hollande où il reçut vocation comme troisième pasteur de l’église wallonne à Delft, jusqu’à sa mort à l’âge de près de 89 ans, quoiqu’il eût été toute sa vie d’un tempérament délicat et d’une faible santé.
Il a laissé un grand nombre d’ouvrages estimés, et dont les principaux sont la Lettre d’un pasteur banni de son pays à une église qui n’a pas fait son devoir dans la dernière persécution (Cologne, 1666) où il blâme l’Église d’Alençon d’avoir succombé presque sans résistance et l’exhorte à sortir d’un état d’hypocrisie envers Dieu. Cette lettre eut tout l’effet escompté : presque tous les Protestants d’Alençon allèrent grossir le Refuge.
On a également de lui une autre lettre sur les circonstances du temps, qui parut aussi en 1686, sous le titre de Lettre à un gentilhomme prisonnier pour la religion ; Histoire et apologie de la retraite des pasteurs, à cause de la persécution de France, avec défense, Frankfort, 1687, in-12 ; Histoire de l’édit de Nantes, Delft, 1693-95, 5 vol. in-4° ; Mélanges de remarques critiques, historiques, philosophiques et théologiques, sur deux Dissertations de M. Toland, 1712, in-8°, etc.
Benoist pensait que le fruit que Ruben apporta à sa mère n’était pas des mandragores, mais des fraises. Il ne fut pas heureux dans son domestique, et il fait un portrait très désavantageux de sa femme dans Avara, procax, jurgiosa, inconstans et varia, indefessa contradicendi libidine, per annos 47 miserum conjugem omnibus diris affecit.
Bibliographie non exhaustive
- Lettre d’un pasteur banni de son pays à une église qui n’a pas fait son devoir dans la dernière persécution, Cologne, 1686, in-12 ;
- Lettre à un gentilhomme prisonnier pour la religion, Delft, 1685, in-12 ;
- Lettre de M. Benoît, ministre de la R.P.R. à Alençon, au P. prédicateur des Jésuites de la même ville, datée d’Alençon, 29 janvier 1681.
Références
- Paul Pascal, Élie Benoist et l’église réformée d’Alençon, Paris, 1892, in-8°, 208 p.
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