- Electrothérapie
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Électrothérapie
L' Électrothérapie est l'emploi thérapeutique de l'électricité de faible puissance.
Sommaire
Histoire
L'électrothérapie est une technique médicale connue depuis l'Antiquité. Les décharges électriques produites par l'organe électrique des poissons-chats étaient connues dans l'Égypte antique : elles sont illustrées dans un bas-relief du Mastaba de Ti à Saqqarah, datant de -2750 environ. On sait aussi que les médecins de l'empire romain utilisaient les décharges générées par le poisson torpille pour traiter certains cas. C'est ainsi que Scribonius Largus, médecin attitré de l'empereur Claude (41-54), utilise ces animaux contre la migraine ou la goutte.
Au XVIIIe siècle le physicien genevois Jean Jallabert, utilisant une machine électrostatique produisant des étincelles constate que l'électrisation en des points précis des différents muscles est capable de produire des contractions isolées de ces muscles. En 1748, il parvient à obtenir une amélioration notable en dirigeant l'arc électrique sur les muscles extenseurs de l'avant-bras, chez un patient ayant un bras paralysé[1], bien que le caractère durable de cette amélioration soit ensuite contesté par l'abbé Nollet. En août 1783, Jean-Paul Marat se voit décerner le prix de l'Académie de Rouen pour son Mémoire sur l'électricité médicale. Pour atténuer les douleurs produites chez ses patients par les décharges électriques administrées durant les séances (celles-ci pouvant durer jusqu'à trois heures), il a l'idée de distraire l'attention de ses malades en faisant intervenir un conteur.[2]
La procédures électriques à visée thérapeutique furent introduites pour la première fois en médecine moderne par Christian Bischoff (1781-1861), un professeur de pharmacologie à l'Université d'Iéna. Il les utilisa chez l'homme dans le traitement de certaines maladies neurologiques. Bischoff fut de 1818 jusqu'à sa mort professeur de pharmacologie et pharmacologiste d'Etat à Bonn. Il utilisa un dispositif électrothérapeutique composé d'électrodes en argent pour guérir l'« organe paralysé » d'une de ses patientes [3] [4]
En 1855 Guillaume Duchenne, qui est souvent considéré comme le père de l'électrothérapie, constate la supériorité du courant alternatif sur le courant continu pour déclencher une contraction musculaire[5]. Ce qu'il appelle l'« effet chauffant » du courant continu était irritant pour la peau et aux tensions nécessaires à l'obtention d'une contraction des muscles provoquait l'apparition de vésicules (à l'anode) et d'ulcérations (à la cathode).
D'autres différences dans les propriétés de l'excitation des fibres musculaires existent entre courant continu et alternatif. Le courant continu (excitation « galvanique ») nécessite d'ouvrir ou de fermer le circuit électrique pour obtenir chaque contraction ; la force des contractions obtenues dépend de l'état de relaxation préalable du muscle. Le courant alternatif permet au contraire de produire de fortes contractions quel que soit l'état du muscle. Depuis ces découvertes les techniques de rééducation fonctionnelle basées sur les contraction musculaire se sont développées en utilisant des ondes biphasiques symétriques. Dans les années 1940 cependant le département militaire américain, étudiant les effets des stimulations électriques non seulement pour retarder ou prévenir l'atrophie musculaire, mais pour retaurer la masse et la force musculaire employa ce qu'on appela l'entraînement galvanique sur les mains atrophiées de patients souffrant de lésions du nerf ulnaire après une blessure opérée[6]. Ces entraînements galvaniques utilisent une forme d'onde monophasique appelée « courant continu électrochimique ». La thérapie électrochmique (en anglais electrochemical therapy, ECT ou EChT) a connu un certain succès comme méthode d'électrothérapie en raison de ses bons résultats en clinique.
La T.E.N.S ou Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation
C'est la Neurostimulation Électrique Transcutanée ou NSTC, c’est-à-dire la stimulation électrique des nerfs avec des électrodes de surface (posées sur la peau). Le terme T.E.N.S est utilisé en français.
Utilisée dans beaucoup de traitement mais principalement dans celui du soulagement de la douleur, en bloquant les terminaisons nerveuses. Utilise la théorie des «pain gate» (portail de douleur) . On peut l’utiliser à domicile en longue durée avec des appareils portables à prix réduits. Les fréquences habituelles sont à moyenne fréquence (60 - 200 Hz) ou basse fréquence ou (<10 Hz).
La stimulation à haute fréquence appelée conventionnelle peut être utilisée sur une période mais le soulagement de douleur dure pendant une période plus courte. La stimulation de basse fréquence, parfois similaire à l’électropuncture est plus inconfortable et tolérable pendant seulement 20-30 minutes, mais le soulagement dure plus longtemps. Les utilisateurs de T.E.N.S devraient expérimenter avec de divers endroits de placements d'électrode. Des électrodes peuvent être placées au-dessus du secteur douloureux, entourant le secteur douloureux, au-dessus du nerf assurant le secteur douloureux, ou même du côté opposé du corps. Les utilisateurs de T.E.N.S doivent essayer l'unité pendant plusieurs jours avec plusieurs placements d'électrode avant de décider s'il sera utile. Une épreuve à la maison pendant plusieurs jours aux semaines est préférable.
Cette technologie est très utilisée aux états-Unis et en Allemagne, dans le traitement de la douleur en remplacement des analgésiques. Son utilisation se développe de plus en plus en France.
Les Courants Interférentiels
"Interferential current (IFC)". Les courants Interférentiels sont utilisés pour un traitement sur des zones plus profondes que le T.E.N.S qui agit en surface. On utilise une onde modulée avec une porteuse de 4000 hertz avec le même signal de base que le T.E.N.S. L'onde pénétre la peau en profondeur avec des doubles électrodes. Au croisement de celles ci, le signal génére la fréquence de base de type T.E.N.S. . Ils produisent moins de malaises que la T.E.N.S et évite les électrodes implantées chirugicalement ou les aiguilles.
Les faits montrent que les courants interférentiels ont des effets là où la T.EN.S n'a pas marché mais la technique est plus sophistiquée.
La TENS et les stimulateurs musculaires utilisent des impulsions électriques de base fréquence 2-160 Hz. Les stimulateurs Interferentiel utilisent la fréquence de base de 4000 Hz avec une deuxième fréquence ajustable de 4001-4400 Hz. Quand les deux fréquences se combinent (heterodyne), elles produisent à leur intersection, au milieu du corps la fréquence résultante désirée.
La stimulation musculaire E.M.S
Voir aussi
Liens externes
- L'électrothérapie et rééducation
- Electrostimulation
- électrothérapie
- UK Department of Health Patient Information on TENS
Bibliographie
DE BISHOP G., DUMOULIN J. - Électrothérapie, 4° édition. Maloine, Paris 1980.
Notes et références
- ↑ Ladame P. Notice historique sur l'Électrothérapie à son origine. L'Électricité médicale à Genève au XVIIIe siècle. Rev Med Suisse Romande 1885; Ve année, n°10, 15 octobre 1885, pp. 553-572; n°11, 15 novembre 1885, pp. 625-656; n°12, 15 décembre 1885, pp. 697-717.
- ↑ Turell WJ. Three electrotherapists of the eighteenth centrury; John Wesley, Jean-Paul Marat and James Graham. Annals of Medical History, 1922, Vol. III, p. 364
- ↑ Commentatio De vsv Galvanismi Dans Arte Medica Speciatim Vero dans Morbis Nervorvm Paralyticis: additis tab. aeneis II, Iéna, à Bibliopolio Academico, 1801
- ↑ (de) Article dans le journal Deutsches Ärzteblatt
- ↑ (en) Licht, Sidney Herman., "History of Electrotherapy", in Therapeutic Electricity and Ultraviolet Radiation, 2nd ed., ed. Sidney Licht, New Haven: E. Licht, 1967, Pp. 1-70.
- ↑ (en) Licht, "History of Electrotherapy"
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Catégorie : Traitement médical
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