- Electroclash
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L’electroclash est un genre de musique électronique qui s'est développé à New York à la fin des années 1990.
Sommaire
Origine
La paternité (et la propriété) du terme electroclash revient à Larry Tee, organisateur et entrepreneur des festivals éponymes sur New York au début de la décennie, qui regroupaient des artistes comme Chicks on Speed, Fischerspooner, Adult., Peaches ou Ladytron.
C'est la presse internationale qui a fait de ce nom de manifestation un genre musical. Néanmoins, le peu de cohérence entre les différents artistes censés appartenir à ce genre laisse penser que l'electroclash est plus une étiquette journalistique et un coup marketing, qu'une réelle subdivision de la musique électronique. L'électro-clash puise ses sources auprès des courants futuristes du début du siècle, des musiques asiatiques et africaines, de l'électroacoustique (Karlheinz Stockhausen ou Pierre Henry). Viennent ensuite se greffer les autres influences italo Disco à la Giorgio Moroder définitivement orientés dancefloor.
Influence techno, disco et pop
L'electroclash est très schématiquement la rencontre des sonorités techno, pop, disco, new wave, EBM et new beat issues des eighties. Il en ressort des productions majoritairement au format pop et disco-pop, martelée de techno-beat, destinées au dancefloor, mais avec des paroles moins hédonistes et une ambiance plus sombre par rapport à la house traditionnelle.
Influence rock et punk
L'electroclash est toutefois principalement marqué par un esprit rock et punk, d'où l'association du mot Clash au mot electro, en référence au groupe punk : The Clash. Combinée avec des intrumentations et des arrangements electro créés avec des machines et des synthétiseurs, l'electroclash emprunte directement les ingrédients du rock, du punk-rock et du glam-rock : utilisation des guitares, des percussions et des synthés vintage, des voix énervées, vociférantes, ou glaciales, désabusées, une énergie (relativement) destructrice, des paroles et une attitude sombre et provocante, torturées, et un second degré évident.
Univers décalé et décadent
La musique est associée à une mise en scène adéquate :
- DJ Hell est le premier DJ à se présenter en costume et cheveux longs, dès 1995. La pochette de son album Munich Machine ressemble à une affiche de western miteuse mêlant allègrement mafieux et aventuriers.
- Les premières pochettes de Miss Kittin la montrent en infirmière malsaine aux pieds de The Hacker qui pose tel un serial killer, ou simplement affichant un tatouage sur une image très années 80. Elle reprend également 3e sexe, une chanson d'Indochine sur le ton d'une comptine pour enfant, et a lancé sa carrière en chantant que Frank Sinatra était mort.
- David Carretta affiche un look à la Giorgio Moroder, mais version glam trash, costume de mafieux sur fond rose par exemple. Ses visuels et ses morceaux reprennent des références de science-fiction des années 70.
- Tiga pose telle une idole dandy pop des années 80, petit descendant de Duran Duran ou de David Bowie.
Artistes associés
En bref, l'electroclash est ce que l'auditeur peut trouver de commun aux artistes et groupes suivants : Add N to (X), Adult., Fischerspooner, Chicks on Speed, Crowdpleaser, Terence Fixmer, Kas Product, Felix da Housecat, Tiga, Codec & Flexor, Swayzak, Black Strobe, Gater, Golden Boy, Goldfrapp, Water Lilly, Martini Brös, Audio-mastick, Fan Potentiel, Avenue D (groupe), Les Barreaux de Chaise…
Il convient de préciser que la discographie de ces artistes n'est pas intégralement assimilable au seul genre électroclash et que la plupart sont issus de la techno.
En France, on peut citer des groupes comme Sexy Sushi et Exchpoptrue, Vitalic, Miss Kittin & The Hacker, David Carretta.
L'electroclash s'est développée dans un univers fortement underground, tout comme les débuts du punk, et les débuts de la techno. Mais son côté glamour et entraînant associé au retour du rock a fait sortir les acteurs de l'ombre comme le canadien Tiga ou encore le français Vitalic. Et de nouveaux groupes sont apparus tels que les Infadels.
L'electroclash, mot anglais, s'écrit souvent en français : "electro-clash", on parle également de disco-trash (ou discotrash), puisque cette electro emprunte largement au disco, et verse dans le trash.
Éphémère ou syncrétique ?
Lors de son explosion médiatique, son aspect futile et franchement kitch, ses accords simples, et ses voix scandées et monotones, et la multiplication de disques dans ce même style ont fait que l'electro-clash a même été un peu reniée par ses initiateurs. Eux qui avaient lancé cette façon de faire de manière très spontanée, quatre ou cinq ans auparavant.
Ce cocktail explosif fait en réalité la synthèse de ces dernières décennies. La seule façon de créer semble être de recycler le passé, sur un ton de dérision, et soit une furieuse envie de bouger, soit des ambiances menaçantes ou dépressives.
Ce "trans-genre musical" réconcilie enfin les différentes tribus : dans les années 90, le rock était devenu terriblement démodé, on ne portait plus de jean, ni les cheveux longs, tandis que la modernité de la techno, le raffinement de l'electro, parfois associé à la nostalgie de la disco funk, était au-devant de la scène, les cheveux bien courts. Les tenues vestimentaires les plus distinguées ressemblaient à des tenues de guerriers des villes (urban warriors) inspirée par la sobriété du design et du web design et les nouvelles technologiques.
L'electroclash arrive donc à contre-courant en exhumant les vestiges du passé et en les associant très naturellement avec des sonorités récentes issues de la technologie.
Bien que beaucoup pensent que l'electro-clash n'est qu'une mode de plus à consommer rapidement, il y a fort à parier que l'electro-clash ne fait que commencer, même si elle change de nom, de tendances, et de ramifications entre temps. Tout simplement car faire de la musique uniquement avec des instruments acoustiques ou bien uniquement avec des instruments synthétiques ou virtuels, semble très limité, comparé aux possibilités qu'offre leur association.
Il est probable que grâce à la progression des équipements micro-informatiques, et le perfectionnement des machines et des logiciels, cette association acoustique/machines devienne si naturelle en studio ou sur scène, qu'elle ne soit plus nécessairement nommée.
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