El Hadj Amadou Niang

El Hadj Amadou Niang
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El Hadj Amadou Niang
El Hadj Amadou Niang
Nationalité Drapeau du Sénégal Sénégal
Naissance 22 novembre 1954
Saint-Louis, Sénégal
Carrière

Amadou Niang, né le 22 novembre 1954 à Saint-Louis (Sénégal), est un diplomate sénégalais.

Sommaire

Biographie

Il est le fils de Ibrahima Niang (1920-1999), un des premiers administrateurs civils du Sénégal qui a servi dans la haute administration sous la colonisation, et à l’époque de l’indépendance, plus précisément de 1944 à la fin 1978. Par amabilité et reconnaissance, à cause du combat qu’il menait pour l’autosuffisance alimentaire et la diversification des cultures commerciales, il était surnommé par les masses paysannes du Sénégal, en particulier celles du Sénégal oriental et des actuelles régions de Diourbel et de Louga « Gouverneur paysan ». Il a été l'artisan de la mise en place de la télévision au Sénégal. Le gouverneur avait le prestige des fonctions qu’il exerçait. Il a ainsi inculqué à la jeunesse le culte du mérite, notamment dans son ouvrage « Au fil du temps » où il retrace son parcours en insistant sur l'importance de l'éducation et la formation.

Sa mère, issue d’une grande famille de Saint-Louis qui fut la capitale de l’Afrique occidentale française, est la fille de Arona Guéye, commerçant fortuné, frère aîné de Lamine Guèye fut avec Léopold Sédar Senghor, une des figures politiques de l’Afrique.

Amadou Niang a subi une forte influence de ses parents et de son frère aîné, Ousseynou Niang, jeune et brillant administrateur civil du Sénégal, ancien préfet de Dakar, mort prématurément à l’âge de 40 ans.

Formation

Amadou Niang a passé une partie de son enfance en France avant d’obtenir son baccalauréat, série philosophie au lycée Van Vollenhoven à Dakar. Il suit un cursus de juriste à la faculté de Sciences juridiques de l’Université d'Orléans-la Source où il a obtenu une licence et une maîtrise en Droit Public avant de suivre les cours d'été à l’Académie de Droit international de la Haye (Pays-Bas).

Monsieur Niang obtint ensuite un stage à l’UNESCO où il a eu une pratique approfondie du droit international, aux côtés du professeur Karel Vassac qui y fut pendant plus de vingt ans Conseiller juridique. À la fin de son stage, alors qu’il lui avait été proposé un recrutement à l’UNESCO, El Hadj Amadou Niang a préféré en finir avec le cheminement de l’Université.

C’est ainsi qu’il a obtenu en juin 1984 le diplôme de l’Institut des hautes études internationales (I.H.E.I) de l’Université Paris I Sorbonne. La même année, il décrocha son diplôme d’Études supérieures spécialisées en Droit d’administration des Organisations internationales à l’Université Paris II Sorbonne.

Carrière internationale

Amadou Niang a connu très tôt les organisations internationales.

À peine avait-il fini sa formation, qu’il fut accepté à Genève comme membre de la dix-huitième (XXXVIII) session du séminaire de Droit international de l’Organisation des Nations unies et simultanément auditeur à la trente-quatrième (XXXIV) session de la Commission du Droit international de l’ONU. Sa contribution aux travaux de codification du Droit international, lui a valu de recevoir du professeur Paul Reuter[1], président de cette commission, une distinction de la fondation Charles A. Dana.

En octobre 1984, Monsieur El Hadj Amadou Niang est administrateur adjoint au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Genève (Suisse) et a été envoyé en république de Djibouti comme membre de la délégation du HCR pour les négociations des accords tripartites Djibouti-Éthiopie-ONU. Cette expérience fut déterminante, car à l'époque le rapatriement volontaire fut un test majeur de la communauté internationale pour trouver une solution durable à la question des réfugiés.

À l’OUA

Un an plus tard, Niang rejoint le Secrétariat général de l’Organisation de l'unité africaine (O.U.A) à Addis-Abeba (Éthiopie) qu'il servit d’août 1985 à juin 1992. En sept ans, il occupera le poste de conseiller politique principal chargé de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits. À ce titre, on le verra régulièrement aux côtés de monsieur Idé Oumarou et de Salim Ahmed Salim, anciens Secrétaires généraux de l’O.U.A., Niang a fait partie de la délégation de l’O.U.A dans la plupart des comités ou commissions ad hoc pour la recherche de solution aux conflits en Afrique.

Parmi ces conflits, il convient de citer le cas du différend frontalier opposant le Burkina Faso au Mali (1985), le différend entre le Ghana et le Togo (1986), la crise américano-libyenne survenue à la suite de l'attentat de Berlin dans lequel une cinquante de soldats américains ont été blessés (1986), la tentative de déstabilisation au Libéria survenue le 31 décembre 1989 ; les incidents frontaliers entre le Sénégal et la Guinée Bissau en 1990 ; le différend frontalier entre le Sénégal et la Mauritanie en 1989. Niang a également accordé un suivi attentif aux conflits qui ont secoué l'Afrique de l'Est, notamment entre le Kenya et la Somalie, l'Éthiopie et le Soudan (1986) ; l'Ouganda et la Tanzanie. Il s'est aussi engagé dans l'examen de préoccupations importantes qui ont fortement mobilisé l'O.U.A. Parmi ces questions, il convient de citer notamment le démantèlement de l’apartheid en Afrique du Sud avec l’instauration d’une société non raciale, égalitaire et non sexiste qui devait passer par la libération de tous les prisonniers politiques y compris Nelson Mandela ; le processus de paix au Sahara occidental ; l'élaboration d'une convention ou d'un traité faisant de l'Afrique une zone exempte d'armes nucléaires ; les mesures à prendre pour combattre le terrorisme en Afrique.

Ces efforts consacrés pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits qui ont éclaté çà et là sur le continent ont certainement contribué l'adoption d’une déclaration par la vingt-neuvième session (XXIX) de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement au Caire en juin 1993 portant sur le mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits.

Pendant toute la période passée au Secrétariat général de l'OUA, El Hadj Amadou Niang fut Secrétaire du Tribunal administratif ad hoc, organe chargé de trouver des solutions aux litiges entre l’Organisation et ses fonctionnaires.

En 1992, El Hadj Amadou Niang devient le Conseiller juridique et le Secrétaire par interim de la Commission africaine des droits de l’homme et des Peuples qui a son siège à Banjul, en Gambie. Par son dynamisme, Monsieur Niang réussira à mobiliser des ressources financières et didactiques nécessaires auprès d’autres institutions. Ce, pour permettre à la Commission africaine de renforcer de façon significative son action de promotion et la protection des droits humains en Afrique. À cette période, le processus de la démocratisation des États africains s'est accentué, avec l'implication d'observateurs chargés de veiller sur la crédibilité et la transparence électorale.

À l’ONU

En août 1993, Monsieur Niang réintègre le système des Nations unies, en qualité de Directeur des affaires politiques de la deuxième mission de l’ONU en Angola (UNAVEM II) aux côtés de maître Alioune Blondin Béye, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Angola dont il fut le proche collaborateur. C’est ainsi que l’ONU a pu obtenir le succès que l'on sait, au processus de paix, caractérisé par les contacts exploratoires, les négociations et la signature du protocole de paix de Lusaka[2], le 20 novembre 1994 entre le gouvernement d’Angola et l'Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (União Nacional para a Independência Total de Angola, (UNITA). Après la signature de cet accord historique qui mit un terme à plus vingt années de guerre civile fratricide, El Hadj Amadou Niang sera chargé de la mise en place de la Commission conjointe, organe principal chargé de la mise en œuvre des accords de paix, présidé par l’Organisation des Nations unies et composé des représentants du gouvernement d’Angola, de l’UNITA et des membres de la troïka (ambassadeur de la Fédération de Russie, du Portugal et celui des États-Unis d’Amérique). Pendant la même période, Niang a assuré les fonctions de Conseiller juridique chargé spécialement de l’élaboration de l’accord sur le statut des forces de la troisième mission de l’ONU dénommée UNAVEM III.

El Hadj Amadou Niang sera ensuite chargé de mettre en place l’Unité des droits de l’Homme puis assurera jusqu’à juin 1998, la Direction de la Division des droits de l’homme de la Mission d'observation des Nations unies en Angola (MONUA), une des plus importantes composantes de cette mission de l'ONU, avec plus de quarante fonctionnaires internationaux. À cet égard, il convient de souligner que les actions entreprises dans ce domaine par la MONUA ont suscité un réel engouement et donné l’heureuse occasion au Secrétaire général de l’ONU de mesurer l’importance des droits de l’homme dans la consolidation de la paix, en l’encourageant à adjoindre une Division des droits de l’Homme dans toutes les opérations de maintien de l’ONU.

En juin 1998, Monsieur Niang est nommé directeur de cabinet de maître Alioune Blondin Béye. Miraculeusement, il a échappé à l’accident d’avion dans lequel Béye trouvera la mort, car il devait être comme d’habitude, du voyage. Profondément attristé par la disparition tragique d’Alioune Blondin Béye, il sera nommé par la suite à la Commission d’identification de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ou il avait en charge les procédures de recours. Il y restera jusqu’en octobre 1999 date à laquelle il a décidé de mettre en place à Prétoria en Afrique du Sud un bureau international de consultation.

Fort de l’expérience acquise dans le cadre de l’Organisation de l’Unité africaine en ce qui concerne l’élaboration du Programme prioritaire pour le redressement économique de l’Afrique (1986-1990) et celle du traité instituant la Communauté économique africaine, signé à Abuja (Nigeria), le 3 juin 1991, Niang a ainsi facilité l’élaboration du document de synthèse entre le plan du millénaire des présidents de l’Afrique du Sud, d’Algérie, du Nigeria et le plan Omega du Président du Sénégal, dénommé «  Nouvelle initiative africaine », devenu le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).

Au Sénégal

Nommé ambassadeur du Sénégal auprès de Élisabeth II du Royaume-Uni, El Hadj Amadou Niang a initié le groupe ad hoc des Ambassadeurs et hauts Commissaires du NEPAD qui a joué un rôle essentiel en ce qui concerne entre autres, l’élaboration du plan d’action pour l’Afrique adopté à la conférence des chefs d’État et de gouvernement du G8[3]à Kananaskis (Canada). Ce groupe a été également très actif pour convaincre le gouvernement britannique de corriger la tendance à la baisse des crédits au développement qui sont passés à 4,6 milliards de livres sterling par an à compter de 2005. Ce groupe s’est aussi distingué à sensibiliser les autorités britanniques sur l'opportunité pour le G8 d’annuler la dette des quatorze États africains très endettés (PPTE) envers la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Fonds monétaire international. Cette décision a été finalement prise par le G8 lors de la conférence de Gleneagles (Écosse)[4]en juillet 2005.

Par ailleurs dans la diplomatie multilatérale, Niang a initié à Londres le groupe de concertation des représentants des États ayant le français en partage et a été vice-président de la conférence de l’Organisation maritime internationale sur la sécurité maritime.

Au plan bilatéral, Monsieur Niang a contribué au renforcement des relations entre le Sénégal et la Grande-Bretagne qui s’est concrétisé par la création au sein du parlement britannique d’un hall Party group, le 10 juillet 2002. Le Sénégal a été le premier pays africain à avoir une structure de cette nature, en Grande-Bretagne. En outre, un groupe des amis du Sénégal a été institué et composé d’influents membres du Parlement, du secteur privé et d’éminents membres de la société civile, dirigé par l’honorable David Chidgey, membre de la direction du parti libéral britannique. Les pressions exercées sur le gouvernement britannique par ces deux structures ont facilité l’annulation de la dette du Sénégal qui était estimée à 1 560 000 livres sterling. En outre, les relations entre les deux pays se sont intensifiées par la visite effectuée à Londres, en janvier 2003 d’Abdoulaye Wade, le président sénégalais. Cette visite a été précédée, pour la première fois dans l’histoire de l’Angleterre, dans un pays d'Afrique francophone, à savoir le Sénégal, d’un Premier ministre britannique, Tony Blair, les 9 et 10 février 2002.

À son rappel au Sénégal, El Hadj Amadou Niang a été nommé ambassadeur itinérant par décret présidentiel no 2000-1642 du 14 décembre 2004 publié au journal officiel du 8 janvier 2005. et il a des petits fils makhfouss libasse

Publications

El Hadj Amadou Niang est l’auteur de nombreuses publications parmi lesquelles on peut citer notamment :

  • Analyse sur la Paix et la sécurité en Afrique, contribution de l’Organisation de l'unité africaine, mai 1991 ;
  • Méthodologie pour la normalisation l’administration de l’État en Angola, janvier 1997 ;
  • La communauté internationale et la consolidation de l’état de droit en Angola, sept. 1997 ;
  • Rôle des Médiateurs et des Facilitateurs dans la résolution des conflits anarchiques: le cas de l’Angola, Mai 1998 ;
  • Le processus de paix en Angola, mai 1998 ;
  • Les activités de l’ONU en Angola dans le domaine des droits humains, mai 1998 ;
  • L’état de mise en œuvre du processus de paix angolais, août 1998 ;
  • Bilan sur l’état des relations sénégalo britanniques, août 2002 ;
  • Les techniques sur les mécanismes de la diplomatie multilatérale, juillet 2003.
  • Le NEPAD et le développement de l’Afrique, janvier 2003.

Parfaitement bilingue (diplôme en anglais de Cambridge Schools, États-Unis), divorcé et remarié, Amadou Niang est père de deux garçons et de trois filles.

Notes et références

  1. Notice biographique de Paul Reuter sur Institut universitaire de hautes études internationales. Consulté le 2 mars 2007
  2. Afrique Relance sur Nations unies. Consulté le 2 mars 2007
  3. Sommet de Kananaskis sur G8. Consulté le 2 mars 2007
  4. Sommet de Gleneagles sur G8. Consulté le 2 mars

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • La fondation Dana
  • [1] Visite du Président Wade à Londres Janvier 2003
  • [2]( War Against Terrorism)
  • [3]Prime Minister Tony BLAIR's visit to Senegal, 09/02/2002
  • [4] Historic maritime security conference
  • [5]N° 74. The Ambassador of Senegal (El Hadj Amadou Niang)
  • [6]Activités de l'Ambassadeur Niang 2003
  • [7] Cérémonie de remise des lettres de créance à Sa Majesté Élizabeth II

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