- Effet Paul Bert
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Hyperoxie
L'hyperoxie est due à l'excès d'oxygène et peut avoir des conséquences sérieuses.
Sommaire
Fonctionnement
Notre organisme tolère une pression partielle d'oxygène comprise entre 0,17 et 0,5 bar, mais il peut supporter des pressions supérieures sur de courtes durées.
Lorsque cette pression partielle dépasse 0,5 bar, on parle d'hyperoxie.
L'effet nocif de l'oxygène provient des propriétés chimiques des ions superoxyde O2-, qui sont des radicaux libres. Ces ions sont très réactifs et peuvent altérer nos cellules s'ils deviennent trop nombreux.
Il existe un mécanisme de régulation du taux de radicaux libres, mais ce mécanisme peut être dépassé lors d'une trop grande présence d'oxygène dans le sang.
Causes
Une grande partie des hyperoxies surviennent lors de plongées trop profondes avec des mélanges tels que le Nitrox ou Trimix. Le plongeur dépasse alors la pression partielle maximum tolérée et s'expose à l'effet Paul Bert (cf ci-dessous).
Le seuil hyperoxique est fixé à 1,6 bar de pression partielle d'oxygène, ce qui représente une profondeur de 66 mètres (1,6 bar / 21% d'O2 = 7.6 bar pression totale) pour une plongée à l'air et 6 mètres pour une plongée à l'oxygène pur. Cette profondeur seuil est variable en fonction du mélange utilisé lors de plongées au Nitrox. Le plongeur devra alors la calculer avant chaque plongée en fonction du pourcentage d'oxygène qu'il aura mesuré dans son bloc de plongée.
Une autre cause d'accident hyperoxique peut être la trop grande exposition à un niveau élevé de pression partielle d'O2 (plongées aux mélanges hyperoxygénés trop longues et/ou trop fréquentes dans un laps de temps réduit, travailleurs sous pression lors de la construction de tunnels, etc.). Dans ce cas, la personne s'expose à un accident du à l'effet Lorrain Smith (cf ci-dessous).
Effets
Il y a deux effets possibles de l'hyperoxie :
L'effet Lorrain Smith
Après un séjour de plus de deux heures à une PpO2 > 0,5 bar, il y a un risque d'inflammation du surfactant, des alvéoles pulmonaires puis d'Œdème aigu du poumon.
Les signes avant-coureurs sont: face rose, difficultés respiratoires, toux, brûlures pulmonaires.
L'effet Paul Bert
Les radicaux libres provoquent une altération fonctionnelle des cellules nerveuses et déclenchent des accidents neurotoxiques. On peut constater un raidissement de la personne atteinte (forme épileptique).
Les signes avant-coureurs sont : la tachycardie, un nystagmus, les spasmes, la nausées, l'anxiété, la confusion, et les troubles de la vue.
Cet accident se déroule le plus généralement en trois phases :
- phase tonique : de 30 secondes à 2 min pendant laquelle surviennent des contractions musculaires généralisées, un arrêt ventilatoire éventuel et/ou une perte de connaissance - Il ne faut pas remonter la victime à ce moment sous peine de l'exposer à une surpression pulmonaire due au blocage de la glotte
- phase clonique : de 2 à 3 minutes pendant laquelle ont lieu des convulsions ainsi qu'une ventilation irrégulière - on peut alors remonter la victime en ayant une attention particulière sur son expiration
- phase résolutive : de 5 à 30 minutes avec un relâchement musculaire, une reprise progressive de la conscience, des signes de confusion, voire d'agitation
Traitement et prévention
Dès l'apparition des symptômes, il faut ramener la victime à une pression partielle correcte, en la remontant à la profondeur adaptée dans le cas d'une plongée.
Attention tout de même, si la personne est figée et inconsciente (phase tonique), il faut attendre qu'elle se réveille et commence à se débattre (phase clonique) pour commencer à la remonter lentement. Cette réaction classique de l'hyperoxique qui se débat doit inciter à utiliser des prises arrière ou de côté pour le remonter.
Il faut ensuite traiter les éventuels dommages consécutifs à ces accidents (noyade, brûlure des alvéoles pulmonaires, etc.)
En cas d'effet Lorrain Smith, la victime devra impérativement être vue par un médecin car les dégâts peuvent être irréversibles.
Afin de prévenir ce type d'accident, on veillera en plongée sous-marine:
- à ne jamais dépasser la profondeur maximale autorisée par le mélange que l'on respire (en fonction de la proportion d'oxygène mesurée dans le gaz);
- ne pas effectuer de trop longues plongées à l'oxygène pur dans des intervalles trop courts.
Sources :
- Portail de la médecine
- Portail de la plongée sous-marine
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