Ecologie des systemes lotiques

Ecologie des systemes lotiques

Écologie des systèmes lotiques

L'écologie de système lotique est l'étude des interractions biotiques et abiotiques dans les flux d'eaux courantes continentales[1]. Avec l'écologie des systèmes lentiques, qui implique des eaux continentales moins dynamiques comme des lacs ou des étangs, ces domaines forment le champ d'études plus générale de l'eau douce ou de l'écologie aquatique.

Les milieux lotiques prennent des formes très diverses, allant du ruisseau peu large au grand fleuve de plusieurs kilomètres de large,[2] mais présentent des invariances[3] qui justifient leur étude commune. On observe donc quelques caractéristiques communes rendant l'écologie des eaux coulantes unique par rapport aux autres habitats aquatiques : les flots sont unidirectionnels ; ces systèmes sont dans un état de changement physique continuel ; il y a un haut degré d'hétérogénéité spatiale et temporelle à toutes échelles (microhabitats) ; la variabilité entre les systèmes lotiques est haute ; la "biota" est spécialisée pour vivre dans les conditions des flots.

Sommaire

Facteurs abiotiques importants

Les flux

Les flux sont l'opérateur abiotique clé dans les systèmes lotiques qui influençent leur écologie. La force des flux d'eau peut varier selon les systèmes, en fonction d'un continuum de torrents rapides ou lents, les remous sont presque vus comme des systèmes lentiques. La vitesse des flux d'eau peut être variable à l'intérieur des systèmes et entre systèmes différents. C'est typiquement basé sur la variabilité de friction avec le fond et les bords du canal, la sinuosité, les obstructions, et le degré d'inclinaison.[2] De plus, la quantité d'eau entrant dans le système à partir d'une précipitation directe, la fonte des neiges et/ou les eaux souterraines peuvent affecter la vitesse de flux. Les eaux peuvent altérer la forme du lit de la rivière à travers des processus d'érosion et de déposition, créant une variété d'habitats, incluant des courants, glissements et mares.[4]

Lumière

La lumière est importante pour les systèmes lotiques, car elle produit l'énergie nécessaire pour mener la productivité primaire via photosynthèse, et peut également produire un refuge pour les espèces proies dans les ombres que cela donne. La quantité de lumière qu'un système reçoit peut-être reliée à une combinaison de variables de flux internes et externes. L'aire entourant un petit ruisseau, par exemple, peut être ombré par des forêts ou des falaises. De plus grands systèmes de rivière tendent à être large, ainsi l'influence des variables externes est réduite, et le soleil gagne de la surface. Ces rivières tendent aussi à être plus turbulentes, et les particules dans l'eau atténuent la luminosité lorsque la profondeur augmente.[4] Les facteurs saisonniers et journalier peuvent eux aussi jouer un rôle dans la distribution lumineuse car l'angle d'incidence, l'angle que forme les rayons lumineux avec l'eau peut mener à une déperdition de lumière à cause de la réflexion. Connue comme la loi de Beer-Lambert, plus l'angle est petit, plus la lumière est réfléchie et la quantité des rayonnements solaires reçus décroit logarithmiquement avec la profondeur.[3] D'autres influences sur la quantité de lumière sont la couverture nuageuse, l'altitude, et la position géographique.[5]

Température

La plupart des espèces lotiques sont des poïkilothermes, c'est à dire que leur température interne varie avec leur environnement, et c'est pourquoi la température est considérée comme un facteur abiotique clef. L'eau peut être chauffée par radiation en surface et échanger de la chaleur par conduction avec l'air ou le substrat sous-jacent. Les couches d'eau peu profondes sont relativement bien mélangées par agitation de l'eau et conservent donc des températures quasi identiques. L'eau circulant à proximité ou au contact du fond est, quant à elle, beaucoup moins rapide et il se développe souvent une forte différence de température entre la surface et le fond. Les systèmes lotiques alimentés par des sources peuvent connaître de petites variations, principalement lorsqu'ils sont issus de sources souterraines qui prennent la température du sous-sol (Giller et Malqvist, 1998). De nombreux systèmes lotiques montrent d'importantes variations que ce soit du jour à la nuit ou de saisons en saisons. Ces variations sont plus ou moins importantes en fonction quelles se produisent en zones polaires, tempérées ou désertiques (Giller et Malqvist, 1998). L'exposition plus ou moins importante au soleil et l'altitude interviennent également et , peuvent aussi influencer la température des systèmes lotiques (Allan, 1995).

Voir aussi

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lotic system ecology ».
  1. Angelier 2003
  2. a  et b Allan 1995
  3. a  et b Giller et Malmqvist 1998
  4. a  et b Cushing and Allan 2001
  5. Brown 1987

Bibliographie

  • Allan, J.D. 1995. Stream Ecology: structure and function of running waters. Chapman and Hall, London. Pp. 388.
  • Angelier, E. 2003. Ecology of Streams and Rivers. Science Publishers, Inc., Enfield. Pp. 215.
  • Brown, A.L. 1987. Freshwater Ecology. Heinimann Educational Books, London. Pp. 163.
  • Cushing, C.E. and J.D. Allan. 2001. Streams: their ecology and life. Academic Press, San Diego. Pp. 366.
  • Edington, J.M., Edington, M.A., and J.A. Dorman. 1984. Habitat partitioning amongst hydrophyschid larvae of a Malaysian stream. Entomologica 30: 123-129.
  • Giller, S. and B. Malmqvist. 1998. The Biology of Streams and Rivers. Oxford University Press, Oxford. Pp. 296.
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