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Détecteur de mensonge
Pour les articles homonymes, voir Polygraphe.Un détecteur de mensonge(s) ou polygraphe est un ensemble d'appareils qui mesurent les réactions psychophysiologiques d'un individu pendant qu'on l'interroge, afin de déterminer si il dit la vérité ou si il ment. Le postulat selon lequel est censé fonctionner le polygraphe est que le fait de mentir provoque une réaction émotionnelle et s'accompagne donc de manifestations psychophysiologiques mesurables. Par exemple, le stress engendré par le mensonge augmenterait la transpiration et donc la conductance cutanée. Jusqu'à présent, le détecteur de mensonge n'a pas fait la preuve de sa fiabilité et il n'a pas valeur de preuve dans les tribunaux français.
Sommaire
Description
L'idée d'utiliser les modifications physiologiques pour détecter qu'un individu est en train de mentir est loin d'être nouvelle : au Moyen Âge, les juges faisaient avaler de la farine aux accusés pour identifier ceux dont la bouche s'asséchait, censés être des menteurs. L'utilisation de méthodes scientifiques pour la conception de détecteurs de mensonge remonte au XIXe siècle, notamment avec les travaux de Cesare Lombroso qui inventa en 1885 un détecteur de mensonge qui mesurait la pression sanguine.
Les principaux paramètres exploités par les détecteurs de mensonges contemporains sont :
- la fréquence cardiaque
- la conductance cutanée
- la fréquence respiratoire
- la température corporelle
- la pression sanguine
- le diamètre pupillaire
L'intérêt de mesurer plusieurs paramètres (d'où le préfixe poly- dans polygraphe) tient au fait qu'en l'état actuel des connaissances, il n'existe pas de relation univoque entre réponse physiologique et émotion sous-jacente. Par exemple, un ralentissement du rythme cardiaque s'observe à la fois quand un individu est dégoûté ou quand il est heureux car dans ces deux cas, il s'agit d'une activation du système autonome parasympathique. De plus d'un individu à l'autre, voire chez un même individu, en fonction du contexte, les réponses physiologiques à une même émotion peuvent différer : la peur déclenche en général une augmentation de la conductance cutanée mais l'amplitude et la dynamique de cette réponse peuvent être variables.
On voit donc la difficulté qu'il y a à passer non seulement, de la physiologie à l'émotion, mais encore de l'émotion au mensonge car il n'est pas non plus évident que le fait de mentir se traduise en une réponse émotionnelle systématique et qui soit la même chez tous les individus.
Fiabilité
Depuis son origine, la fiabilité des détecteurs de mensonge a été vivement critiquée. En effet, certains individus très entraînés peuvent passer outre grâce à une grande maîtrise d'eux-mêmes, alors que des individus très émotifs impressionnés par la procédure peuvent être identifiés à tort comme menteurs. Les études de fiabilité montrent un très grand taux d'erreurs (faux positifs et faux négatifs) si bien que les institutions scientifiques considèrent le détecteur de mensonge comme un outil non fiable[1].
D'autres techniques visant le même but existent : mesure des tremblements dans la voix, visualisation des mouvements du corps (Synergologie), détection de micro-expressions sur le visage trahissant des émotions, voire plus récemment imagerie fonctionnelle de l'activité du cerveau pour identifier de potentielles « aires cérébrales du mensonges ». Ces méthodes n'ont pas davantage fait la preuve de leur fiabilité.
Références
Liens externes
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