- Dé-tham
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Đề Thám
Le Đề Thám était considéré par l'administration coloniale française comme un bandit tonkinois, il habitait le Yên Thế, province au nord-est de Hanoï. Il fut tué en 1913 après des années d'errance, sa tête étant mise à prix par l'armée française.
La République Socialiste du Việt Nam en a fait un héros "combattant de la liberté", une pagode lui est dédiée dans la capitale.
Qui était Đề Thám? C’est l'homme considéré par les colons français comme pirate, dangereux chef de bande et par les Vietnamiens comme héros national. Yên Thê est dans le district de la province de Bac Giang, à quelque 100 kilomètres au nord-est de Hanoi et remonte aux années d'avant la Révolution d'août de 1945 qui a mis fin à la domination française. C’est un pittoresque pays de chasse pour les administrateurs et touristes français, mais quelle misère pour les indigènes. Sous le soleil de plomb, un sol rocailleux, forêt et brousse, rares lopins de terre cultivée, paillotes chancelantes, paludisme et disette chroniques. Après 30 ans de guerre, Yên Thê n'a pu se donner un visage nouveau que depuis une dizaine d'années, sur la lancée du "Doi Moi" (Rénovation) national de 1986. Autosuffisance alimentaire, exploitation forestière rentable, vergers florissants, plus de paillotes mais des habitations en dur. L'introduction du letchi a même permis aux habitants de s'enrichir. Le vert de ces arbres, drape les bords de la route, les jardins, les collines auparavant dénudées. Le letchi a permis aux paysans qui se nourrissaient de tubercules sauvages pendant les périodes de soudure de faire fortune rapidement, de gagner chaque saison 30-50 millions de dôngs en vendant les fruits dans tout le pays et jusqu'en Chine. En 2002, les 6 000 hectares d'Yên Thê réservés aux arbres fruitiers (letchi, pomme cannelle, ¸kaki, longane, carambole) rapportent près de 30 milliards de dôngs, le sixième du total des revenus annuels du district.
Au début du XXe siècle, Yên Thê était encore un repaire de fauves. Des tigres affamés venaient chercher leur proie dans de petits hameaux à la lisière de la forêt. Pour le peuple vietnamien, le véritable Tigre d'Yên Thê, c'est Đề Thám, de la lignée de Robin Hood, figure légendaire qui a mené une lutte de 30 ans; de 1884 à 1913, pour la libération nationale, tenant en échec des officiers français devenus la crème de l'armée française, tel le futur Maréchal Galliéni. Né d'une famille de paysans pauvres,fils de Trương Văn Thám, il a réussi à s'imposer comme un maître de la guérilla reconnu et admiré par ses ennemis. Les paysans dépossédés de leurs rizières par les colons et les propriétaires fonciers locaux ont renforcé sans cesse les rangs de l'insurrection qui était devenue le flambeau de la résistance et le signe de ralliement et l'espoir de tous les patriotes, même à l'étranger. Malgré l'emploi de l'artillerie et de troupes de métier, les Français ont essuyé des défaites sanglantes et ont dû demander 2 fois l'armistice. Đề Thám n'a jamais voulu accepter de devenir un seigneur de guerre à leur service.
En juillet 1909, a eu lieu une violente offensive française contre le Q.G. de Đề Thám, attaque marquée par des canonnades et fusillades sans précédent. Elle s'est soldée par la disparition mystérieuse de tous les partisans. Le journal «L'Avenir du Tonkin» du 25 juillet 1909 a commenté avec amertume: «Est-ce que nos obus auraient été chargés avec du ciment? Pas un seul bandit n'a été atteint». Mais les rangs des partisans se sont de plus en plus amincis en regard à la supériorité technique en effectifs et en armes modernes. Đề Thám finit par être assassiné lâchement en 1913 par un traître à la solde des Français. Sa troisième femme, Bà Ba Cân, son intrépide compagne d'armes, avait péri quatre ans avant lui. Capturée au cours d'un encerclement elle fut exilée en Guyane française. En cours de route, elle a sauté de son bateau pour se suicider.
La terre d'Yên Thê était fertile en « tigres » et « tigresses », héros et héroïnes de la lutte anticoloniale et antiféodale. Citons en premier lieu le couple Cai Vàng et Bà Ba Cai Vàng, modèle du couple Đề Thám et Bà Ba Cân. Ils avaient fermenté et soulevé une rébellion populaire pour châtier les mandarins coupables d'exactions cruelles. Le mari étant tué par une balle en 1863, la femme continua son œuvre en enlevant la citadelle de Bac Ninh. Elle se retira, dit-on, dans une pagode pour finir ses jours. Mentionnons une longue liste de lieutenants de Đề Thám, tigres indomptables portant les titres de Thông, Lanh, Dê, Dôc, Quan, Cai, Ca.
Ces révoltes paysannes vietnamiennes ont constitué l'infrastructure des révolutions nationales du Viêt Nam
Leur mémoire et celle de leur chef sont perpétuées à Phin Xuong-Yên Thê par un mémorial comprenant le Temple du Serment des partisans, le musée Đề Thám et les vestiges d'une citadelle. Chaque année, le 19 mars, la population célèbre une fête en leur honneur, avec cérémonie et de nombreuses réjouissances populaires (arts martiaux, équitation avec tir à l'arbalète, etc).
Yên Thê, aux mamelons rhétiens de grès rouge, boisés, recouverts par endroits de brousse et de forêts parfois impénétrables. Pays de chasse Cho Gô, ancienne résidence du héros Đề Thám .
Liens externes
- http://nguyentl.free.fr/html/photo_resistance_fr.htm
- http://www.vnanet.vn/Vnanetvn/FR/tabid/145/itemid/160320/Default.aspx
- Compte rendu du livre de Claude Gendre « Le Dê Tham (1858-1913). Un résistant vietnamien à la colonisation française ».
Catégorie : Personnalité vietnamienne
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