- Domesticité
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Un domestique, ou serviteur, travaille dans la demeure de son employeur. Les domestiques se distinguent des serfs ou esclaves des périodes historiques précédentes par le fait qu'ils reçoivent un traitement pour les tâches qu'ils accomplissent, ce qui se traduit par des émoluments ou un salaire régulier (ainsi que l'accès à une protection sociale, par suite aux réformes du monde du travail obtenues au XXe siècle). Ils sont également libres de quitter leur emploi lorsqu'ils le souhaitent, bien que leur condition sociale constitue un frein à cette mobilité. L'Organisation internationale du travail a adopté la Convention nº 189 pour les travaileuses et les travaileurs domestiques en juin 2011.
La domesticité s'est généralisée dans la société bourgeoise du XIXe siècle, où un nombre considérable de gens de maison contribuaient au niveau de vie et au raffinement des familles bourgeoises composant le capitalisme occidental. Cette remarque trouve un écho particulier dans l'Angleterre victorienne, qui avait codifié les rôles de la domesticité, du simple serviteur au cuisinier, du palefrenier jusqu’à la gouvernante ou au précepteur.
En religion, le terme serviteur de Dieu est employé pour tous les fidèles baptisés de l'Église du Christ. Il est aussi utilisé au début d'un procès de canonisation. Le pape se faisait, quant à lui, appeler dans les actes pontificaux servus servorum Dei (serviteur des serviteurs de Dieu).
Sommaire
Aux États-Unis
Aux États-Unis, la proportion de femmes travaillant en qualité de domestique décrut fortement dans le dernier tiers du XIXe siècle siècle. En 1870, la profession occupait 50,1 % des femmes salariées, puis 29,4% en 1900 et enfin 16,2% en 1920[1]. La généralisation de l'eau-courante et du tout-à-l'égoût, le développement du chauffage central et la multiplication des appartements de taille plus réduite à destination d'une classe moyenne émergente expliquent pour une grande part le déclin de cette profession[2].
La domesticité au cinéma
- L'Extravagant Mr Ruggles de Leo McCarey avec Charles Laughton sorti en 1935.
- The Servant, film de Joseph Losey (1963) qui décrit les relations inquiétantes entre un aristocrate et son valet interprété par Dirk Bogarde.
- Le Journal d'une femme de chambre de Luis Buñuel (1964) — adaptation du célèbre roman d'Octave Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre – avec Jeanne Moreau dans le rôle de la femme de chambre Célestine.
- Les Vestiges du jour (en anglais, Remains of the Day) de James Ivory (1993) : avec Anthony Hopkins (le majordome M. Stevens) et Emma Thompson (la gouvernante Miss Kenton).
- La Cérémonie, de Claude Chabrol (1995) avec Sandrine Bonnaire dans le rôle d'une bonne à tout faire manipulée.
- Jane Eyre de Franco Zeffirelli (1996) (adaptation du roman de Charlotte Brontë) : avec Charlotte Gainsbourg dans le rôle de la gouvernante Jane Eyre.
- Les Blessures assassines de Jean-Pierre Denis (2000) avec Sylvie Testud dans le rôle d'une des sœurs Papin.
- Gosford Park de Robert Altman (2001) : avec Helen Mirren dans le rôle de l'intendante Mrs. Wilson.
- La Jeune Fille à la perle de Peter Webber (2003) avec Scarlett Johansson.
Notes et références
- David M. Katzman, Seven Days a week : women and domestic service in industrializing America, Illini Books, 1981, tableau 2-2, p. 53. Cité in Sara M. Evans, Les Américaines. Histoire des femmes aux États-Unis, Belin, 1989, p. 269.
- Dolores Hayden, The Grand Domestic Revolution, MIT press, 1982, p. 72-77.
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Pierre Guiral et Guy Thuillier, La vie quotidienne des domestiques en France au XIXe siècle, Hachette, Paris, 1978.
- Valérie Piette, Domestiques et servantes, Des vies sous condition : Essai sur le travail domestique en Belgique au XIXe siècle, Académie royale de Belgique, Bruxelles, 2000. 521 p.
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