- Do it yourself
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L'appellation Do It Yourself, abrégée en DIY (dont une traduction littérale en français serait « faites-le vous-même ») désigne à la fois :
- certains musiciens ou mouvements culturels ;
- des activités visant à créer des objets de la vie courante, des objets technologiques ou des objets artistiques.
Les groupes de musique DIY[1] tentent de faire tout eux-mêmes, depuis la production de l'album jusqu'aux concerts, en passant par les actions de communication. Si ces choix sont souvent imposés par un manque de budget, ils sont aussi pour les artistes DIY une véritable volonté de marquer leur indépendance face aux « majors » et à l'industrie du disque en général.
La croissance des ressources de DIY en ligne est en forte progression[2], et le nombre de propriétaires ayant un blog à propos de leur propre expérience ne cesse de croître de même que les sites web DIY d'organisations.
Sommaire
Philosophie Do It Yourself
On peut associer la formule « Do It Yourself » au « bricolage » ou encore au « système D », mais cela ne s'arrête pas là. Qu'est ce qui s'apparente à la philosophie « faites-le vous-même » ?
- Toute activité où l'on n'est plus spectateur ou consommateur.
- Participer, et échanger ses connaissances, sa culture, son information, débattre et décider par exemple sur une encyclopédie libre, telle Wikipedia.
- Toute activité créatrice ; exemples : l'artisanat, ou la notion de création, avant l'ère industrielle.
- Tout recyclage, consumériste, technologique ou culturel.
- L'auto-édition de livres, magazines, bandes dessinées et de remplacement.
- Les groupes ou artistes solo libérant leur musique (musique libre) ou la finançant sans les maisons de disques.
- La culture de la cassette, et de la copie « privée » ou plus dans la culture punk.
- La création artisanale comme le tricot, la couture, les bijoux faits à la main, la céramique, etc.
- En informatique, les logiciels libres, ou le hack.
- En comédie, le détournement situationniste, ou tout simplement toute parodie.
- Beaucoup d'activité créatrice pour enfant.
- L'auto-régulation, l'auto-organisation, la démocratie directe.
- La conception libre de médicaments[3].
Dans la culture punk
Dans la culture punk, l'éthique DIY est liée à la vision punk anti-consumériste ; c'est un rejet de la nécessité d'acheter des objets ou d'utiliser des systèmes ou des procédés existants.
Le DIY comme sous-culture a sans doute commencé avec le mouvement punk des années 1970[4]. On peut noter cependant que la débrouille, le bricolage, les activités pour enfants, etc., existaient avant le mouvement punk DIY.
En musique les groupes punk émergents effectuent souvent des spectacles dans les sous-sol des habitations, plutôt que sur des scènes traditionnelles, pour éviter le mécénat d'entreprise ou pour assurer la liberté de la performance. Depuis, alors que de nombreuses salles ont tendance à fuir la musique expérimentale, les maisons (ou les caves) sont souvent les seuls endroits où ces groupes peuvent jouer. L'underground est alors réellement underground, et pourtant les salles de spectacle dans les caves gagnent en renommée dans les grandes villes.
Les adhérents de l'éthique punk DIY peuvent également travailler collectivement. Par exemple, le CD Present (une compagnie musicale de promotion de concert) de l'imprésario punk David Ferguson permettant une production de concerts DIY, et octroyant un studio d'enregistrement, et un réseau de maisons de disques[5].
L'éthique punk DIY s'applique également à la vie quotidienne, tels que l'apprentissage de réparation de vélos plutôt que les conduire à l'atelier, la couture (réparation/modification des vêtements plutôt que d'acheter de nouveaux), la culture de jardins potagers, la récupération de produits réutilisables dans les poubelles. Certains enseignants se livrent aussi à des techniques d'enseignement de bricolage, parfois appelé Edupunk.
De ce fait le mouvement DIY est une approche concrète et une mise en pratique de l'écologie et de l'anticapitalisme, par l'anti-consumérisme.
Engagement politique
Au-delà d'une simple volonté de récupération, le mouvement Do It Yourself (il ne s'agit pas d'un mouvement constitué) se voit comme une alternative politique en opposition au monde d'ultra-consommation dans lequel il baigne. Ses membres sont ainsi souvent liés à l'anarchisme, l'autogestion et aux mouvements squat et punk. Le besoin de créer, d'avoir une certaine indépendance par rapport à l'industrie et aux grands groupes commerciaux, de retrouver un savoir-faire abandonné les pousse à trouver des solutions pour faire le maximum de choses par eux-mêmes, en opposition à la marchandisation dominante, tout en recherchant la gratuité ou les prix faibles.
Notes et références
- auteurs de bande dessinée, des cinéastes, des metteurs en scène de théâtre, etc. Mais aussi des
- Voir article du Wall Street Journal, septembre 2007.
- Le Monde du jeudi 12 août 2010, page 3.
- Oxford Journal of Design History Webpage : http://jdh.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/19/1/69. Retrieved 2007-09-24. « Yet, it remains within the subculture of punk music where the homemade, A4, stapled and photocopied fanzines of the late 1970s fostered the ‘do-it-yourself’ (DIY) production techniques of cut-n-paste letterforms, photocopied and collaged images, hand-scrawled and typewritten texts, to create a recognizable graphic design aesthetic. »
- « Putting Punk in Place--Among the Classics », San Francisco Chronicle: PK - 45. Jarrell, Joe (26 September 2004),
Voir aussi
Bibliographie
Français
- Books et fanzines, do it yourself !, Eyrolles, ISBN 978-2-212-12543-6
Anglais
- Brass, Elaine and Sophie Poklewski Koziell with Denise Searle (editor), 1997. Gathering Force: DIY culture - radical action for those tired of waiting, London: Big Issue. ISBN 1-899419-01-2.
- McKay, George. Senseless acts of beauty: cultures of resistance since the Sixties, London: Verso, 1996. ISBN 1-85984-028-0.
- _____, editor. DiY culture: party & protest in Nineties Britain, London; New York: Verso, 1998. ISBN 1-85984-260-7.
- St John, Graham, editor. FreeNRG: Notes From the Edge of the Dancefloor, Altona: Commonground. ISBN 1-86335-084-5.
- Wall, Derek Earth First and the Anti-Roads Movement: Radical Environmentalism and Comparative Social Movements, London: Routledge, 1999. ISBN 0-415-19064-9
Articles connexes
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