Division bleue (seconde guerre mondiale)

Division bleue (seconde guerre mondiale)

Division Bleue (Seconde Guerre mondiale)

250e Division d'Infanterie
Spanische Legion 3 Bat.jpg

Drapeau du 3e bataillon de la Division bleue
Période 24 juin 194110 octobre 1943
Pays Drapeau de l'EspagneEspagne
Allégeance Troisième Reich Allemagne
Branche Wehrmacht
Type Division d'Infanterie
Taille 18 000 personnes
Surnom Division Azul
Division Bleue
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Siège de Léningrad
Décorations 2.359 Croix de Fer 2ème, 138 Croix de Fer 1ère, 2 Croix d'Or, 2 Croix de Chévalier
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La 250. Einheit spanischer Freiwilliger de la Wehrmacht, la Division Bleue (en espagnol División Azul, en allemand Blaue Division) était un corps de 17 692 volontaires espagnols (auxquels se sont joints quelques centaines de Portugais) créé à la fin du mois de juin 1941 par le général Francisco Franco et mis à disposition de la Wehrmacht de l’Allemagne nazie, qui devait les équiper, pour combattre sur le front de l’Est. La division était ainsi appelée à cause de la couleur des chemises portées par ses membres.

Sommaire

Pendant la Seconde Guerre mondiale

On l’envoie dans le groupe d’armée Nord remplacer la 126e division d’infanterie sur la rivière Volkhov dans le secteur de Novgorod pour compléter l’encerclement de Léningrad, siège qui sera responsable de la mort - par la faim et le froid - d'un million de civils.

Tout au long de la campagne d’hiver et de la guerre les volontaires montrent une grande combattivité. Le premier combat de la division engage la deuxième compagnie du 269e régiment qui brise la tentative d’un bataillon soviétique de franchir le Volkhov.
Le premier hiver est marqué par les effets du froid mais les Espagnols n’ont pas de pertes plus importantes en proportion que leurs alliés allemands.
Le 7 janvier 1942, l’Armée rouge lance une autre offensive pour briser le siège de Léningrad, celle-ci crée alors un saillant au-delà du Volkhov.
La Division Azul participe entre mars et juin à l’attaque victorieuse pour réduire ce saillant.
Elle est envoyée dans le secteur de Demiansk pour revenir sur le front de Leningrad où on lui confie un front de 75 kilomètres dans la région de Pouchkine. Alors que la norme pour une division est d’une dizaine de kilomètres de front, on voit à cette répartition à la fois le manque d’effectifs allemands dans une guerre de position et la valeur des volontaires espagnols.

Les derniers temps de la division sur le front russe sont les plus coûteux.
En janvier 1943, une part de la division (4.500 espagnols plus 1.400 allemands, total, 5.900) est envoyé à Krasny Bor. La division y livre son combat le plus difficile. Les 10 et 11 février, elle subit un barrage d’artillerie (presque 1.000 pieces) de trois heures et une attaque de 44 000 fantassins appuyés par deux régiments de chars (presque 100 chars) et deux bataillons de mortiers et Katiuschka. La division tient et perd 3 645 hommes pour 11 000 Soviétiques tués. Épuisée, la Division Azul est relevée en avril par la 254e division d’infanterie allemande. Au cours de 18 engagements où elle participe, la division recueille 2 359 croix de fer de seconde classe, 138 de première classe, 2 croix d’or et 2 de chevaliers avec feuilles de Chêne.

Escadrilles Azul et volontaires de la marine

Parallèlement, des volontaires-pilotes forment l’escadrille Azul (Escuadrilla Azul). Il s’agit en fait de cinq escadrilles qui se succédèrent sur le Front de l’Est sous le vocable du 15 Spanische Staffel. L’escadrille Azul est intégrée au JG 27 en tant que 15(span)/JG 27 du général Wolfram von Richthofen qui avait commandé de la Légion Condor pendant la guerre civile espagnole. Faute d’appareils convenables, ces escadrilles hispaniques reçoivent des avions de chasse Messerschmitt Bf 109F et Focke-Wulf FW 190A, soit une vingtaine d’appareils pour autant de pilotes et 130 rampants dont l’uniforme s’inspire assez bizarrement de la Kriegsmarine et non de la Luftwaffe. La 1re escadrille commandée par le Angel Salas Larrazabal quitte l'Espagne le 24 juillet 1941 pour Berlin. Elle gagne son premier poste opérationnel le 24 septembre sur l'aérodrome de Moschina, près de Smolensk. Elle combat ensuite devant Moscou depuis la base de Byélov et dans différents secteurs où l'Armée rouge déploie son offensive d'hiver. Elle a perdu 4 pilotes pour 14 appareils ennemis abattus. L'année suivante, la première escadrille est successivement remplacée par les deuxième puis troisième commandées par Diaz Benjumea et Carlos Ferrandiz. Au cours de l'année 1943, la quatrième escadrille aux ordres de Mariano Cuadra Medina s'est particulièrement illustrée sur des FW 190A en détruisant 74 avions ennemis pour la perte de 7 pilotes. L'escadrille Azul a abattu près de 156 avions soviétiques soit moins que les pertes matérielles subies. Outre l'aide matérielle apportée, la rotation des escadrilles Azul permet à l'Espagne de former au mieux les pilotes de combat et d'assimiler des techniques allemandes. C'est dans le même esprit que la marine espagnole envoie des volontaires auprès de la Kriegsmarine et opère en Baltique à différents postes de novembre 1942 à janvier 1943. Des tractations ont lieu pour construire 6 sous-marins de Type VII dans le port de Carthagène entre 1944 et 1945, mais la défaite allemande rend ce projet caduc.

Rapatriement de la division Azul et volontaires espagnols de la Legion Azul

Les défaites allemandes tant en Afrique du Nord que sur le front russe amènent le gouvernement espagnol à reconsidérer la situation. Il n'est plus question pour Franco de promettre "« un million de soldats espagnols »" si les Soviétiques marchent sur la capitale du Reich. D'autre part, les Anglo-Saxons exercent des pressions croissantes sur une Espagne qui dépend de ses importations de matières premières. Graduellement, Franco démet les phalangistes des postes gouvernementaux pour montrer son éloignement idéologique des puissances fascistes. Le retrait du général Muñoz Grandes, remplacé par son adjoint Esteban-Infantes, s'explique par ce contexte. Juillet 1943 voit l'effondrement de Mussolini en Italie après le débarquement anglo-américain.

La division Azul quitte ses positions le 6 octobre 1943 et son remplacement par deux divisions allemandes (81e et 123e DI) plaide en faveur de la valeur ibérique. Elle est dissoute le 17 novembre 1943. Néanmoins, ce même jour est créée la Legion Azul, soit près de 2 000 hommes qui forment un régiment intégré à la 121e division d’infanterie allemande. Les Espagnols, aux ordres du colonel Antonio Garcia Navarro, sont envoyés se battre avec le groupe d’armée Nord allemand. La Legion Azul y fait face à une nouvelle offensive soviétique pendant l'hiver 1943-1944. Le 19 janvier 1944, la Legion Azul est utilisée en bouchon retardateur de la retraite allemande devant Leningrad, mission périlleuse et coûteuse. Franco leur donne l'ordre de rapatriement le 14 février. Les restes de la légion sont reformés près de Narwa et renvoyés par train vers l'Espagne le 6 mars. Les premiers volontaires arrivent à Irun le 31 mars 1944. Certains volontaires espagnols, estimés à 1 200, persistent à aller jusqu'au bout et rejoignent les rangs de la Waffen-SS ou de la Wehrmacht. Ces volontaires servent sur tous les fronts : dans la Wehrmacht en Yougoslavie avec la 121e division d'infanterie, sur le front de l'Est dans la 3e division de montagne et la 357e division d'infanterie, et en France dans les Pyrénées avec la SS à des fins de lutte anti-partisans. Finalement, le 1 novembre 1944, une centaine de ces volontaires espagnols sont officiellement rassemblés dans une compagnie intégrée à la Légion Wallonie commandée par Léon Degrelle, chef du rexisme (mouvement fasciste belge), probablement l'unité la plus combative de la Waffen SS. Degrelle y voit un symbole. Car son drapeau est formé par les « bâtons noueux » en croix de Saint-André de la Bourgogne de Charles le Téméraire, repris par Charles-Quint pour ses régiments espagnols. L'initiative d'intégrer les Espagnols à la division Wallonie vient d'ailleurs de Léon Degrelle qui a chargé des tractations avec un certain Antoine Alphonse Van Horembeke, Belge qui a reçu la nationalité espagnole pendant la guerre civile. La Direction centrale de la Waffen SS permet à Horembeke et à l'Obersturmfurer(Lieutnant) Luis Garcia Valdajos de sillonner les fronts pour recruter les volontaires espagnols. Fin janvier 1945, la Wallonie est envoyée en Poméranie pour s'opposer à l'inexorable avance soviétique sur Berlin. Au cours du mois suivant, elle participe avec d'autres unités de la SS européenne (Norland, Langemark, Nederland) à la bataille d'Arnswalde dans le secteur de Stargard. Au cours de ce combat dans la neige, les SS Espagnols font preuve de leur combativité extraordinaire aussi bien dans la lutte antichar à la Panzerfaust que dans les coups de main. Pendant cette bataille, de nouveaux Espagnols rejoignent la Wallonie jusqu'à former un contingent de 260 hommes qui permet de créer une quatrième section placée dans la compagnie wallone de Robert Steiver. Néanmoins, le 4 mars, La division Wallonie (en fait un milliers d'hommes) est la dernière unité à décrocher de Stargard. Ces combats ont décimés la compagnie espagnole dont certains membres sont envoyés à Berlin avec le IIIe Corps SS au sein de la 11e Division SS Nordland. L'EinsatgruppeEzquerra est anéanti dans la bataille finale pour Berlin. Une trentaine d'autres volontaires espagnols sont intégrés à la 29e Division SS Italia formés d'Italien. Sur les 37 000 hommes ayant servi dans cette unité, 4 954 sont morts et 8 700 furent blessés. 321 furent prisonniers, ils revinrent en Espagne le 2 avril 1954 à bord du Semíramis qui, parti d'Odessa, rejoignit Barcelone.

Franco a mis l’accent sur le fait que ce bataillon était composé de volontaires, et non de membres de l’armée espagnole. Ainsi l’Espagne n’était pas en guerre contre l’Union soviétique. Pour définir l’attitude de l’Espagne pendant l’intervention de la Division Bleue, Franco parlait de « non-belligérance », position intermédiaire entre la neutralité et la participation à la guerre.

Références

  • La Division Azul dans l'enfer de Leningrad, par François de Lannoy, 39-45 Magazine no 126, 1996.
  • La Division Azul: Le bleu de la phalange Espagole dans la neige russe Axe vs Alliés magazine n°09

Bibliographie

  • (es) Diaz De Villegas, La Division Azul En Linea, Acervo, 2003, (ISBN 978-8470024764)
  • (es) Xavier Moreno Julia, La Division Azul, Critica, 2005, (ISBN 978-8484325741)
  • (es) Fernando Ramos, División azul, Ed. Publicaciones Españolas, 1953
  • (es) Fernando Vadillo, División azul, Ed. Este Oeste, 1991
  • Thomas Palacios Cuesta, Division Azul, 12 ans en enfer, Déterna, 2009, (ISBN 978-2913044173)


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