- Adam Billaut
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Adam Billaut, dit Maître Adam, né à Nevers[1] le 31 janvier 1602 et mort le 18 mai 1662, est un menuisier, poète et chansonnier français. Surnommé « le Virgile au rabot[2] », il est considéré comme l'un des premiers poètes ouvriers.
Sommaire
Éléments biographiques
Il partageait son temps entre Paris — où il connut Saint-Amant, Colletet, Scarron et l'abbé de Marolles — et Nevers où vivait sa femme, Catherine Renard, qu'il avait épousée vers 1630 et avec laquelle il s'entendait difficilement. Protégé de Louise-Marie de Gonzague et du prince de Condé, il fut pensionné par Richelieu.
Il composa trois recueils ayant des titres en rapport avec son métier : Les Chevilles, qui connut un certain succès critique lors de sa parution en 1644, Le Vilebrequin, paru à titre posthume en 1663, et Le Rabot, qui ne fut jamais imprimé. Corneille lui consacra un sonnet[3] et Voltaire cita son rondeau, À un ami malade d'une sciatique, « qui vaut mieux que beaucoup de rondeaux de Benserade[4] ».
Sonnet
- Résolution de maître Adam de ne plus aimer son ingrate par la protestation qu'il en fait à son confesseur
- Mon Père à deux genoux j'accuse mes malices,
- Avec un repentir profond et solennel,
- Et pour ne point tromper votre soin paternel,
- Je laisse de Phillis les aimables supplices.
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- Éloignant ces beaux yeux, mes souverains complices,
- Je change en une nuit un beau jour éternel,
- Et si pour bien aimer on devient criminel,
- C'est trop peu que l'enfer pour expier mes vices.
- Puisqu'il faut obéir aux lois du Tout-puissant,
- Pour un si grand sujet je suis obéissant,
- En brisant de mes fers la douce violence.
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- Ha qu'en ce changement je me trouve étonné !
- Et que j'ai peu besoin de votre pénitence,
- Si cherchant mon salut je passe pour damné.
Principales publications
- Ode à Monseigneur le cardinal duc de Richelieu, par le menuisier de Nevers, 1639 Texte en ligne
- Les Chevilles de maître Adam, menuisier de Nevers, préface de l'abbé de Marolles, 1644 Texte en ligne
- Stances de maître Adam au parc de Nevers, sur le départ de la sérénissime reine de Pologne, 1645
- Ode pour monseigneur le Prince, par maître Adam, menuisier de Nevers, 1648 Texte en ligne
- Le Vilebrequin de maître Adam, menuisier de Nevers, contenant toutes sortes de poésies gallantes, tant en sonnets, épîtres, épigrammes, élégies, madrigaux, que stances et autres pièces, 1663
- Poésies de maître Adam Billaut, 1842 Texte en ligne
- Appendice aux poésies de maître Adam, menuisier de Nevers, 1842
Bibliographie
- François Gimet, Galerie d'ouvriers poètes. Les muses prolétaires : Adam Billaut, Jean Reboul, Jasmin, Magu, Marius Fortoul, Rouget, Louis Voitelain, Charles Poncy, Auguste Abadie, Reine Garde, Paris : E. Fareu, 1856 Texte en ligne
- Guy Thuillier, « Adam Billaut et les auteurs nivernais du XVIIe siècle », Nevers : Bibliothèque Municipale de Nevers et Société Académique du Nivernais, 2002
Notes et références
- Saint-Benin-des-Bois, comme l'affirme l'abbé Charrault dans un petit livret daté de 1904. Mais il aurait été baptisé à Nevers quelques jours plus tard. Ou à
- Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique, vol. I, 1740, p. 564.
- À Maître Adam Billaut, mensuisier de Nevers, sur ses chevilles. Pierre Corneille,
- Voltaire, Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le Siècle de Louis XIV, pour servir à l’histoire littéraire de ce temps, 1751.
Catégories :- Poète français du XVIIe siècle
- Personnalité de la Nièvre
- Naissance en 1602
- Décès en 1662
- Naissance à Nevers
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