- Diocèse de Moûtiers-Tarentaise
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L'évêché de Moûtiers-Tarentaise (en latin : Tarantasiensis) est un évêché catholique, érigé en archevêché en 794, situé en Savoie et correspondant à la province de Tarentaise. Le siège épiscopal se situe dans la ville de Moûtiers.
L'archevêché prend le nom de Diocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise en 1984 en conformité avec le nouveau code de droit canonique.
Sommaire
Géographie
Histoire
Fondé au Ve siècle, l'évêché de Moûtiers-Tarentaise est érigé en archevêché entre 794 et 811. Le siège est vacant entre 1793 à 1803, puis réunis à l'évêché de Chambéry. Reformé en 1825, l'évêché de Moûtiers est définitivement uni à celui de Chambéry et a celui de Saint-Jean-de-Maurienne, en 1966.
Naissance de l'évêché
Jacques d’Assyrie, secrétaire de Saint Honorat d'Arles[Note 1] (Honorus), archevêque d'Arles, est considéré comme le premier évangélisateur de la province de Tarentaise avec saint Maxime de Riez et le premier évêque de la province.
Le premier document mentionnant l'existence de l'évêché est une lettre du pape Léon Ier (vers mai 450) dans laquelle, il est suffragant de l'archevêché de Vienne[1].
L'évêque Sanctius participe au concile d'Épaone en 517, année au cours de laquelle l'église Moûtiers est consacrée[1].
Archevêché (794-1793)
Léon III érige l'évêché de Moûtiers en archevêché entre 794 et 811[2]. L'évêché de Tarentaise jusqu’alors suffragant de l'archevêché de Vienne, devient la métropole d’une province ecclésiastique dont les évêques de Sion et d'Aoste sont les suffragants. Le premier archevêque a porté le titre semble être ainsi Possessor[3].
Le pouvoir de l'archevêque s'amplifie. Ainsi Amizon reçoit le titre de comte en 996 avec la Charte de Rodolphe III de Bourgogne, faite à l'abbaye Saint-Maurice d'Agaune, devenant ainsi Prince du Saint Empire[4],[5].
L'archevêque Pierre II de Tarentaise fonde l'abbaye de Tamié, en 1132[6].
Au XIVe siècle, les tensions entre les vassaux des comtes de Savoie et les archevêques se multiplient. La ville de Moûtiers est prise en octobre-novembre 1335 et les fortifications sont démantelées[7]. À partir de ce siècle, les comtes interviennent régulièrement dans la nomination des évêques, obtenant ainsi le contrôle complet des vallées.
En 1470, l'archevêque Thomas de Sur permet l'installation de trois couvents Capucins à Bourg-Saint-Maurice, Conflans et à Moûtiers et un de Frères Mineurs observantins à proximité de Moûtiers[8].
Mgr Claude-Humbert de Rolland signe avec Charles-Emmanuel III de Sardaigne, le 26 juin 1769 un traité[9] mettant fin au pouvoir temporel de l'archevêque sur la province de Tarentaise - quatorze paroisses qui formaient le comté - et la perte du titre comtal. En réalité, il s'agit de la vente de quelques droits que les archevêques possédaient encore, et qui étaient plus honorifiques que lucratifs, sans compter que la maison de Savoie avait déjà la main-mise sur la province. Cependant, il reçut une rente de 3 000 livres et le titre honorifique de Prince de Conflans et de Saint-Sigismond, que porteront ses successeurs et perçoit toujours les différents impôts ecclésiastiques[10].
Diocèse de Moûtiers (1825-)
En 1792, la Savoie est touchée par le mouvement révolutionnaire français. L'Assemblée des Allobroges se réunit le 22 octobre et confisque les biens du clergé le 26. Le 27, elle abolit les privilèges[11]. La Convention nationale accepte l'annexion de la Savoie, qui devient le 84e département français sous le nom du Mont-Blanc. Chambéry reste chef-lieu, Annecy accueille le siège de l'évêché constitutionnel. Le concordat de 1802 (2 avril 1802) crée un grand évêché de Chambéry-Genève, confié provisoiremet à monseigneur Paget. Cela met fin à l’archevêché de Moûtiers-Tarentaise[12].
En 1825, l'évêché est restauré jusqu'au 26 avril 1966. En effet, un décret du Saint-Siège unit les trois évêché de Chambéry, de Moûtiers et de Saint-Jean-de-Maurienne en un évêché de Chambéry, Maurienne et Tarentaise. Ce décret indique que les évêchés de Moûtiers-Tarentaise et de Saint-Jean-de-Maurienne sont réunis "aeque principaliter" à l'archevêché de Chambéry de telle sorte qu'il y ait un seul et même évêque à la tête des trois diocèses et qu'il soit en même temps archevêque de Chambéry, évêque de Maurienne et évêque de Tarentaise.
Sources
Pour les dates, voir aussi la chronologie diffusée sur le site de Sabaudia.org, le site des archives départementales de Savoie et Haute-Savoie. Consultez aussi la bibliographie de l'article Histoire de Savoie.
- Notes :
- XIIe siècle siècle relatant la Vie du saint et ses miracles qui a été retrouvé au XVIIe siècle. De ce document, aujourd’hui disparu, on conserve au moins quatre copies partielles ou des résumés, dont celle du père Jésuite Pierre-François Chifflet, d'avant 1643. Selon ce dernier
- saint Jacques est Syrien, au service du roi. Il n’accepte pas la persécution dont sont victimes les chrétiens et se convertit. Il vient de recevoir le baptême lorsqu’il rencontre saint Honorat, qu’il suit à Lérins, ce dernier lui confère les ordres majeurs et l’envoie évangéliser le pays des Ceutrons, vers 420.
L’étude de son culte est particulièrement intéressante. Elle s’appuie sur un texte du
- Références :
- Jean-François Durand (sous la dir.) - Volume par Jacques Lovie, Histoire des diocèses de France. Chambéry, Tarentaise, Maurienne (Volume 11), Editions Beauchesne, 1985, p. 12.
- 794 et 811 date à laquelle l'évêque de Tarentaise résidant à Moûtiers figure avec le titre d'archevêque au testament de Charlemagne. L'érection de la province de Tarentaise se place entre
- Jean-Paul Bergeri, Histoire de Moûtiers. Capitale de la Tarentaise, La Fontaine de Siloé. Collection « Les Savoisiennes » (ISBN 2-84206-341-4, 9782842063412), p. 171.
- Jean-Pierre Leguay (sous la dir.), t2 – La Savoie de l’an mil à la Réforme, Evreux, éd. Ouest France, 4 tomes, 1986 (ISBN 2-85882-536-X), p. 21.
- La charte de Rodolphe : le plus ancien document des archives de la Savoie, « Précepte de Rodolphe III, roi de Bourgogne, accordant le pouvoir comtal à l'archevêque de Tarentaise Amizon » », Conseil général de la Savoie - Archives départementales, 2010. Consulté le 24 août 2011. : J. Luquet, E. Vasseur, «
- Henri Ménabréa, Histoire de la Savoie, éd. Grasset, 1933, 1960, 1976, p. 40.
- A.Beruard, J.Châtel, A.Favre, M.Hudry, Découvrir l’Histoire de la Savoie, Albertville, éd. Centre de la Culture Savoyarde, 1998 (ISBN 2-95113-791-5), p. 68-69, Fiche 14 "Les évêchés".
- J.-J. Vernier, Études historiques et géographiques sur la Savoie, Le Livre d'Histoire - Res Universis, 1896, édition 1993 (ISBN 2-7428-0039-5)(ISSN 0993-7129), p. 80.
- François Descotes, article « Encore un mot sur Mgr Rolland, archevêque de Tarentaise », Revue savoisienne, Volumes 1-4, Académie florimontane, 1868, p. 70-74.
- Jean-Paul Bergeri, Histoire de Moûtiers. Capitale de la Tarentaise, La Fontaine de Siloé. Collection « Les Savoisiennes » (ISBN 2-84206-341-4, 9782842063412), p. 301.
- Corinne Townley, Christian Sorrel, La Savoie, la France et la Révolution. Repères et échos 1789-1799, Chambéry, Éditions Curandera, 1999 (ISBN 2-86677-053-6), p. 217.
- André Palluel-Guillard, L'Aigle et la Croix. Genève et la Savoie 1798-1815, Chambéry, éditions Cabédita, 1999 (ISBN 2-88295-260-0, 9782882952608), p. 326.
Annexes
Articles connexes
- Liste des évêques puis archevêques de Moûtiers-Tarentaise
- Diocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise
- Vallée de la Tarentaise (province de Tarentaise)
- Moûtiers
- Diocèse d'Aoste
- Liste des évêchés et archevêchés français
Liens externes
- Évêques de Tarentaise et de Saint-Jean-de-Maurienne de 1560 à 1801, Patrimoine baroque
Catégories :- Christianisme en Savoie
- Moûtiers
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