- Diane (mythologie)
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Diane Artémis Déesse de la Chasse et de la Lune Nom en latin Diana Attribut(s) Arc et flèches, carquois, croissant de Lune et biche Animal Biche et chien Résidence Mont Olympe Equivalents Artémis
Aritimi chez les grecsTemple(s) modifier Diane (ou Artémis en grec) est une déesse de la mythologie romaine.
Sommaire
Etymologie
Le nom de Diane est une forme adjective issue d'un ancien *divios, correspondant au latin 'divus', 'dius', comme dans Dius Fidius, Dea Dia et au neutre à dium signifiant le ciel[1]. La racine indo-européenne *d(e)y(e)w signifie le ciel lumineux ou ciel diurne, que l'on retrouve également dans le Latin deus (dieu, originellement dieu du ciel diurne), dies (jour).
Description
C'est la fille de Latone (Léto) et de Jupiter, sœur jumelle d'Apollon, née sur l'île d'Ortygie appelée plus tard Délos. Elle vint au monde quelques instants avant son frère. Témoin des douleurs maternelles, elle conçut une telle aversion pour le mariage, qu'elle demanda et obtint de son père la grâce de garder une virginité perpétuelle comme sa sœur Minerve (Athéna). C'est pour cette raison que ces deux déesses reçurent de l'oracle d'Apollon le nom de Vierges blanches. Jupiter l'arma lui-même d'un arc et de flèches, et la fit reine des bois. Il lui donna pour cortège soixante nymphes, appelées Océanies, et vingt autres nommées Asies, dont elle exigeait une inviolable chasteté.
Avec ce nombreux et gracieux cortège, elle se livre à la chasse, son occupation favorite. Toutes ses nymphes sont grandes et belles, mais la déesse les surpasse toutes en taille et en beauté. Comme son frère Apollon, elle possède différents noms : sur terre, elle est connue sous le nom de Diane ou Artémis : au ciel, Luna (la Lune) ou Phébé ; aux Enfers, Hécate. Elle avait en outre un grand nombre de surnoms, selon les qualités qu'on lui attribuait, les contrées qu'elle semblait favoriser, les temples où on l'honorait.
Quand Apollon (le Soleil) disparaît à l'horizon, Diane (la Lune) resplendit dans les Cieux et répand discrètement sa lumière dans les profondeurs mystérieuses de la Nuit. Ces deux divinités ont des fonctions non identiques, mais semblables : alternativement, elles éclairent le monde ; de là leur caractère de fraternité. Apollon est célébré de préférence par les jeunes garçons ; Diane, plutôt par les chœurs de jeunes filles.
Domaine
Les forêts, les clairières et les sources. En général tous les lieux de marge entre deux univers, entre la sauvagerie et la civilisation : c'est elle qui règle le passage d'un monde à l'autre.
Culte
Diane est une ancienne déesse commune à toutes les tribus latines. Plusieurs sanctuaires de Diane se trouvaient ainsi dans la région du Latium. Le premier aurait été situé près d'Albe avant que la ville ne soit détruite par les Romains.
La position géographique du sanctuaire de Diane au cœur des Monts Albains, berceau ethnique des Latins témoigne de l'ancienneté de son culte[2].
A Rome, un sanctuaire de Diane existait sur la colline de l'Aventin. Selon la tradition transmise notamment par Tite-Live, il aurait été fondé par le roi Servius Tullius qui aurait institué un culte fédéral auquel participait l'ensemble des Latins affirmant la domination de Rome sur le Latium. Sa location est remarquable car l'Aventin est située hors du pomerium, c'est-à-dire hors du territoire originel de la cité.
Certains historiens modernes, comme Theodor Mommsen ont avancé que Diane ne serait pas une divinité originelle de Rome, en notant son absence du plus ancien calendrier romain ou encore son accueil lors du lectisterne de -399, à côté d'Hérakles, héros d'origine étrangère. D'autres arguments soulignent au contraire son ancienneté dans l'Urbs[3].
Le culte de la déesse fut influencé par celui de son homologue grec Artémis et il devient dès lors difficile de dissocier l'apport grec du substrat romain.
- La biche et le sanglier lui étaient particulièrement consacrés. On lui offrait en sacrifice les primeurs de la terre, des bœufs, des béliers, des cerfs blancs, quelquefois des victimes humaines. On sait que le sacrifice d'Iphigénie a inspiré plus d'un poète tragique. En Tauride, tous les naufragés sur cette côte étaient immolés à Diane ou jetés en son honneur dans un précipice. En Cilicie, elle avait un temple où les adorateurs marchaient sur des charbons ardents.
- Son temple le plus célèbre était incontestablement celui d'Éphèse. Durant deux cent vingt ans, toute l'Asie concourut à le construire, l'orner et l'enrichir. Les immenses richesses qu'il contenait furent sans doute la cause des différentes révolutions qu'il éprouva. On prétend qu'il fut détruit et reconstruit sept fois. Cependant l'histoire ne mentionne que deux incendies de ce temple : le premier par les Amazones, le second par Érostrate, la nuit même où naquit Alexandre le Grand. Il fut entièrement détruit l'an 263, sous l'empereur Gallien.
Il y avait aussi des temples de Diane à :
- Sens qui fut détruit pour fortifier la ville au IVe siècle.
- Au cœur de Nîmes où des ruines d'un temple de Diane sont ouvertes à la visite dans le Jardin de la Fontaine.
Représentations artistiques
Les statues de Diane d'Éphèse sont assez connues : le corps de la déesse est ordinairement divisé par bandes, en sorte qu'elle paraît pour ainsi dire emmaillotée. Elle porte sur la tête une tour à plusieurs étages ; sur chaque bras, des lions ; sur la poitrine et l'estomac, un grand nombre de mamelles. Tout le bas du corps est parsemé de différents animaux, de bœufs ou taureaux, de cerfs, de sphinx, d'abeilles, d'insectes, etc. On y voit même des arbres et différentes plantes, tous symboles de la nature et de ses innombrables productions.
Ailleurs on l'a parfois représentée avec trois têtes, la première de cheval, la seconde de femme ou de laie, et la troisième d'un chien, ou encore celles d'un taureau et d'un lion.
Ces diverses représentations de la déesse semblent se rapporter à un culte primitif, d'origine asiatique, mélangé de traditions égyptiennes. Dans l'art grec proprement dit, c'est surtout la chaste Diane, la Diane chasseresse, amante des bois et des montagnes, la déesse fière et hautaine, la resplendissante reine des nuits, que la sculpture et la gravure ont le plus souvent représentée.
On la voit en habit de chasse, les cheveux noués par derrière, la robe retroussée avec une seconde ceinture, le carquois sur l'épaule, un chien à ses côtés, et tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche. Elle a les jambes ainsi que les pieds nus, et le sein droit découvert. Quelquefois elle est chaussée de brodequins. Souvent elle a un croissant au-dessus du front, symbole de la Lune. On la représentait chassant, ou dans le bain, ou se reposant des fatigues de la chasse. Les poètes la dépeignent tantôt sur un char traîné par des biches ou des cerfs blancs, tantôt montée elle-même sur un cerf, tantôt courant à pied avec son chien, et toujours entourée de ses nymphes, armées comme elle d'arcs et de flèches.
Notes
- G.Dumezil La religion Romaine archaique Paris, 1974, part 3, chap.1
- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1969_num_81_2_7581 F.-H. Massa-Pairault Diana Nemorensis, déesse latine, déesse hellénisée., In: Mélanges d'archélogie et d'histoire, T. 81, 1969. pp. 425-471,
- http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1969_num_81_2_7581 F.-H. Massa-Pairault Diana Nemorensis, déesse latine, déesse hellénisée., In: Mélanges d'archélogie et d'histoire, T. 81, 1969. pp. 427-428,
Voir aussi
Liens internes
- Arduinna, divinité gauloise qui lui fut assimilée
- Artémis, sa représentation grecque
- Religion de la Rome antique
Liens externes
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