- Desire de Verdun
-
Désiré de Verdun
'Saint Désiré' Évêque de Verdun (529-554) Naissance 480
DijonDécès 8 mai 554, (environ 74 ans)
VerdunNationalité Gallo-romain Canonisation Il ne sera jamais canonisé Vénéré par L'Église catholique romaine Fête le 23 août Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint Désiré de Verdun (latin, Desideratus), ou Didier de Verdun, né vers 480, peut-être à Dijon, mort le 8 mai 554, peut-être à Verdun, est le 9e évêque de Verdun (529-554). Il est fêté le 23 août.
Sommaire
Sa famille
Désiré, ou Didier, de Verdun est le fils de Gondebald de Bourgogne (440-485), un noble lyonnais et d’une jeune femme noble de Soissons. Il est le petit-fils de Latinus de Bourgogne (420-500) et de Syagria de Lyon, descendante à la fois des Syagrii, famille importante de l'aristocratie gallo-romaine de l'Antiquité tardive et de Gondebaud, roi des Burgondes, son grand-père[1]. Flavius Afranius Syagrius, qui est très certainement le beau-frère de Théodose, est aussi l'arrière-grand-père de Tonantius Ferreolus (sénateur).
La vie de Latinus (dux Latinus Gontbado) est connue grâce à un livre d’histoire locale :
« Un certain Domitien monta sur son âne et en alla chercher à Torcieu, village à une lieue de distance. Ses vivres étant épuisés, il retourna en demander à un homme noble et puissant appelé Latinus, qui demeurait dans un lieu appelé Catonica. Ce Latinus donna son nom au village où il demeurait, et à une fontaine qui était auprès. (Ce village est aujourd'hui appelé Lagnieu.) La femme de Latinus s'appelait Syagria. Domitien se présenta à lui avec son âne, et lui demanda à acheter des vivres pour lui et pour ses compagnons qui bâtissaient un oratoire. Latinus lui dit : « Comment veux-tu que je te donne du blé, tu ressembles plus à un histrion qu'à un serviteur de Dieu. »
Latinus, qui était arien, lui demanda sa profession de foi ; Domitien la lui récita : Latinus lui dit que sa profession de foi était fausse, et il refusa de faire charger du blé sur son âne. Il y avait près de là deux anciens temples consacrés à Jupiter (mythologie) et à Saturne (mythologie) ; les hommes qui cultivaient les champs venaient en cachette y adorer ces dieux. Domitien répliqua : « Si ce que je dis est vrai, que ces temples s'écroulent. »
Alors il s'éleva un violent orage, accompagné de tonnerre et de grêle ; les temples s'écroulèrent. Latinus se réfugia dans son palais, construit avec d'énormes pierres et orné de marbre. L'orage fini, il envoya savoir ce qu'était devenu Domitien qu'il croyait tué. On le trouva sain et sauf. Latinus se repentit, fit ses excuses à Domitien de l'avoir traité de fou ; il se convertit, lui et les siens, à la foi catholique, et il donna une vigne à Domitien[2]. »Désiré de Verdun se marie avec « une noble femme de Toulouse ». Il a peut-être deux enfants :
- Gondoald d’Autun, ancêtre d’une partie des Mérovingiens et des Carolingiens (par les femmes).
- Saint Syagre, évêque d'Autun à la fin du VIe siècle.
Biographie
Sous le règne de Théodoric, roi d'Austrasie (511-534)
Bien que son père soit de Lagnieu, Désiré fait des études à Dijon. Il succède à Vitonus, 8 e évêque de Verdun 502-529.
Désiré de Verdun est persécuté par Théodoric, roi d'Austrasie (511-534). La mémoire de ce prince ne sera point en bénédiction dans toutes les églises d'Austrasie. Quelques-unes sont persécutées par lui ; on cite entre autres celle de Verdun, où l'évêque Désiré[3] successeur de saint Vanne, est la victime sur laquelle s'acharne son courroux[4] . Toutefois, il recouvre sa liberté et son évêché [5]. Le roi Théodoric lui a pris tout son bien[6].
L'évêque Désiré-Didier de Verdun, revenu d'exil après la mort du roi Thierry en 534, trouve sa ville en plein déclin économique[7]. Verdun est pourtant une ville très active au niveau négoce à la fin de l’Empire romain et du temps des Mérovingiens et des Carolingiens.
Sous le règne de Théodebert Ier, roi d'Austrasie (534-548)
Désiré de Verdun est sauvé de la misère par Théodebert Ier[8], qui vient de se marier avec Deoteria, issue de l'aristocratie gallo-romaine d'Auvergne. Comme Désiré voit ses citoyens dans une grande pauvreté, il est fort affligé de ne pouvoir les soulager. Mais connaissant la bonté du roi Théodebert Ier, roi des Francs, régnant sur la partie orientale du royaume (future Austrasie), il le prie de lui prêter quelque argent pour la ville, offrant de le rendre avec intérêt. Le roi lui envoie sept mille sous d'or que l'évêque distribue aux citoyens. Ils en font commerce et s'enrichissent. L'évêque offre ensuite au roi de lui rendre cet argent ; mais le roi dit qu'il n'en a pas besoin et qu'il suffisoit qu'on en eût soulagé la pauvreté de cette ville[6]. Grégoire de Tours rapporte ces faits et en déduit que le prêt-de-commerce, considéré parfois comme Usure (finance) est regardé à cette époque comme un contrat légitime. En réalité, s’il est là encore défendu par l’Eglise de prêter à intérêt, il est permis, de l'aveu de tout le monde, d'emprunter de cette manière dans le cas de nécessité. Les citoyens de Verdun sont dans ce cas-là.
Désiré de Verdun participe au Concile de Clermont, tenu en 535 à Clermont-en-Auvergne, par les évêques Flavius de Reims, Hespère de Metz , Désiré de Verdun, Loup de Chalons, Césaire d'Arles, Gal, évêque de Clermont, Saint Hilaire, évêque de Mende, saint Nizier, évêque de Trèves et plusieurs autres. Il défend de célébrer les saints mystères dans les oratoires aux principales fêtes, Pâques, Noël et la Pentecôte. Il faut, dit le texte, que les clercs de ces oratoires, ainsi que les principaux citoyens, viennent en ces jours à la basilique épiscopale ; toutefois cet ordre ne concerne point les prêtres et les diacres régulièrement établis dans des titres, soit à la ville, soit dans les paroisses rurales[9].
Au Ve Concile d'Orléans de 549, où assistent les évêques, saint Nizier, évêque de Trèves , Désiré de Verdun, Alodias de Toul, et l'archidiacre Protade de Reims, au nom de l'évêque Mippinius, il est dit qu'un païen, ou un hérétique qui voudrait tirer ses esclaves de l'asile, devra faire prêter le serment par un catholique[10]. Il est dit aussi, en ces règlements, qu'on donnera aux détenus la nourriture sur les fonds de l'église. Car alors ces malheureux n'avaient guère d'autre ressource que la charité publique. On pourvoira également aux besoins des lépreux [11].
On voit encore dans le jardin de l'abbaye de Saint-Vannes une grande tombe, sous laquelle sont enterrée huit des plus anciens évêques de Verdun[12]. Son successeur, Airy de Verdun a été ordonné prêtre par lui. Il devient évêque à sa mort.
Notes et références de l'article
- ↑ Les Ancêtres de Charlemagne - Christian SETTIPANI – 1989
- ↑ Recherches historiques sur le département de l'Ain. 5 vols, par Antoine Charles N. Lateyssonnière, p.144.
- ↑ Ou Didier
- ↑ Histoire ecclésiastique de la province de Trèves, par Clouet, p. 409.
- ↑ Histoire ecclésiastique de la province de Trèves, par Clouet, p.868.
- ↑ a et b Histoire ecclésiastique augmentée de quatre livres (les CI, CII, CIII et CIV ..., par Claude Fleury, L. Vidal de Capestang, p.617.
- ↑ Revue D'histoire Ecclésiastique - Page 462 de Gianna Gobbi, Université catholique de Louvain (1835-1969) - 1985.
- ↑ Histoire ecclésiastique des Francs Par Gregory, Joseph Gaudet, Nicolas Taranne, Société de l'histoire de France, p.34
- ↑ Histoire ecclésiastique de la province de Trèves, par Clouet, p.274.
- ↑ Histoire ecclésiastique de la province de Trèves, par Clouet, p. 561.
- ↑ Histoire ecclésiastique de la province de Trèves - Page 546 de Clouet - 1851.
- ↑ Bibliothèque sacrée, ou Dictionnaire universel historique, dogmatique ..., par Charles Louis Richard, 298.
Articles connexes
Liens et documents externes
- Portail de l’histoire
- Portail de la Lorraine
- Portail de la Rome antique
- Portail du Moyen Âge ancien
- Portail du christianisme
- Portail du catholicisme
Catégories : Naissance en 480 | Décès en 554 | Noble du Moyen Âge | Religieux français | Religieux du Moyen Âge | Saint catholique et orthodoxe | Évêque de Verdun
Wikimedia Foundation. 2010.