Denis Gautier-Sauvagnac

Denis Gautier-Sauvagnac

Denis Gautier-Sauvagnac, né Denis Gautier[1] à Paris le 28 mai 1943, est un haut fonctionnaire et administrateur français, vice-président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF).

Sommaire

Biographie

Origines et débuts professionnels

Fils d'un directeur de banque, il suit ses études au lycée Janson-de-Sailly puis à la faculté de droit de Paris. Il est diplômé de l´Institut d'études politiques de Paris et entre à l'École nationale d'administration (promotion Marcel Proust, 1967)[2].

Il commence à sa sortie de l'ÉNA, une carrière dans l'administration des finances, comme adjoint à l'Inspection générale des finances en 1967, inspecteur des finances en 1969 et attaché à la direction du Trésor en 1971. Il approche le pouvoir politique, auprès des instances européennes, comme attaché financier à la représentation permanente de la France auprès de la Communauté européenne (1972) puis auprès de François-Xavier Ortoli comme conseiller économique (1973-74) directeur adjoint (1974-1976) et directeur de cabinet (1976), avant d'être nommé Secrétaire général adjoint du Comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne, entre 1978 et 1979[2].

Marié à Solange Fauchon de Villeplée, issue d'une famille de bourgeoisie particulée[3] de la Manche, et installé dans « le Logis », manoir d'Isigny-le-Buat, il s'intéresse à la politique locale, et devient suppléant du député Émile Bizet entre 1978 et 1981.

Dirigeant de l'Union laitière normande

Fort de sa connaissance de la politique agricole commune, et avec l'appui du Crédit agricole de la Manche, il prend la tête en 1981 de la coopérative laitière locale devenue grande entreprise agrico-alimentaire l'Union laitière normande (7000 salariés et 35000 producteurs de lait)[4]. Face aux pertes de l'année précédente (76MF en 1980), il met en œuvre avec une équipe de direction resserrée un plan de redressement vigoureux qui permet dès 1981 le retour à l'équilibre des comptes[5]. Dans un contexte de turbulences monétaires et de débats sur le prix du lait (affecté par les montants compensatoires) ces mesures passent d'abord mal : blocages d'usines et grèves[6] S'ajoute à cela un conflit politico-juridique de 1981 à 1984 pour le contrôle de PREVAL. L'ULN obtient gain de cause auprès des tribunaux[7]. L'instauration des quotas laitiers en 1984 le contraint à lancer un nouveau plan d'adaptation avec des cessions d'actifs et des accords de collecte avec la concurrence[4]. Malgré ces écueils, cette gestion rigoureuse (baisse des effectifs, modération des hausses de salaires et du prix du lait, maîtrise des coûts, adaptation de l'outil industriel pour une production à plus forte valeur ajoutée, relance commerciale et marketing) permet de maintenir l'équilibre des comptes et de restaurer la confiance des Banques, des Sociétaires et des Pouvoirs Publics. Il quitte l'ULN courant 1985 laissant à son successeur une situation assainie[6].

Candidat dissident du RPR aux élections législatives dans la Manche, avec la liste Confiance dans la Manche, il perd malgré le soutien officieux de Jacques Chirac[8] cependant que le Parti socialiste conquiert un deuxième siège dans ce département traditionnellement acquis à la droite. Faute d'avenir politique, il poursuit sa carrière liée au monde agricole, comme directeur de cabinet de François Guillaume, ministre de l´Agriculture (1986-1988), et chargé de mission à la Caisse nationale de crédit agricole en 1988[2].

En 1990, il devient P-DG de la banque d’affaires Kleinworth Benson France[2].

Il préside également le conseil d'administration de Capitol Europe, usine d'emballages plastiques implanté dans le Bas-Rhin.

Président de l'UIMM

En 1994, il entre à l'Union des industries et métiers de la métallurgie comme délégué général à la suite de Pierre Guillen, puis ajoute la fonction de vice-président en 1996. Reconnu pour ses talents de négociateur, il est élu président à l'unanimité en 2006, succédant à Daniel Dewavrin[9].

Membre important du MEDEF de par ces fonctions au sein de la première fédération du syndicat patronal, il en est membre du conseil exécutif depuis 2000, président de la commission relations du travail et politiques de l'emploi, et à ce titre, préside en alternance avec les syndicats de salariés, l'UNEDIC depuis 1994. Il est le négociateur du patronat pour la convention Unedic et le système chômage des intermittents du spectacle.

En novembre 2007, Denis Gautier-Sauvagnac démissionne suite à la révélation dans la presse qu'il est suspecté d’avoir sorti entre 17 et 20 millions d’euros en espèce des caisses de l’Union des industries des métiers de la métallurgie, entre 2000 et 2007[10]. Ces fonds, issus d'une « caisse de secours mutuelle » créée en 1972 sous le nom d'« EPIM » (entraide professionnelle des industries de la métallurgie), auraient servi à financer une caisse d'assurance pour les cas de grèves et à financer les syndicats[11]. Mis en examen le 15 janvier 2008 pour abus de confiance, recel d’abus de confiance et travail dissimulé, Denis Gautier-Sauvagnac, refuse d'indiquer les destinataires des sommes en liquides, déclarant qu'elles « servaient à fluidifier les relations sociales ». L'UIMM lui accorde un parachute doré de 1,5 million d'euros bruts, et l'engament que le syndicat patronal prendra en charge financièrement toutes conséquences en cas de condamnation dans l'affaire des retraits suspects d'argent en espèce[12] tout en demeurant délégué général de l'UIMM avec un salaire mensuel de 20 000 euros[13]. Mais suite à une polémique publique qui coûte son poste au président de l'Unedic, Michel de Virville, ces indemnités de départ sont réduites à 780000 euros bruts, avant impôts et cotisations sociales[14].

Honneurs

Sources

  • Claire Guélaud et Caroline Monnot, « Denis Gautier-Sauvagnac, en réserve d'un patronat nostalgique de son histoire », Le Monde, 18 mai 2006, mis à jour le 26 septembre 2007

Notes et références

  1. Sauvagnac est le nom d'une aïeule maternelle qu'il a fait ajouter
  2. a, b, c et d Notice biographique, Who's Who in France
  3. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-nobiliaire français, Sedopols, 2002 - (ISBN 9782904177194)
  4. a et b Henri Presse, « Accords de coopération à l'ouest entre ULN/BRIDEL/UNICOPA », Ouest France, 2/3 février 1985
  5. LE DOUAR - Ouest France 29 juin 1982
  6. a et b Serge Koulytchizky, « L'Union laitière normande (ULN). Histoire d'une implosion coopérative. 45 ans de vie en travelling arrière » in Daniel Côté (dir.), Les holdings coopératifs, De Boeck Université, 2001, p. 203
  7. Hervé Plagnol, « l'ULN gagne la bataille », Ouest France, 9 octobre 1984
  8. Séverine Cazes (avec Louis Laroque), « « DGS », l'homme par qui le scandale arrive », Le Point no1831, 18 octobre 2007
  9. Agnès Laurent, « Denis Gautier-Sauvagnac en piste à l'UIMM », L'Usine nouvelle', 23 février 2006
  10. [1]
  11. Franck Johannès, « Retraits d'argent de l'UIMM : M. Gautier-Sauvagnac « assume » et reconnaît l'existence d'une caisse de 600 millions d'euros », Le Monde daté du 24 octobre 2007, n°19517 , page 12.
  12. Le nouveau scandale de l’UIMM | France Soir, l'actualité au quotidien
  13. Le Monde.fr : M. Gautier-Sauvagnac a négocié une indemnité de 1,5 million d'euros - Société
  14. « http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2008-06-20/uimm-les-indemnites-de-gautier-sauvagnac-reduites-de-pres-de-la/920/0/254741 UIMM: les indemnités de Gautier-Sauvagnac réduites de près de la moitié] », Le Point.fr, 20 juin 2008

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Denis Gautier-Sauvagnac de Wikipédia en français (auteurs)

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