- Dengyo Daishi
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Saichō
Saichō (最澄, 767–822) était un moine bouddhiste fondateur de la branche Tendai du bouddhisme au Japon.
Sommaire
Biographie
Né Mitsu no Obito Hirono (三津首広野) à Ômi de Mitsu no Obito Momoe[1], Saichô s'initie dès 12 ans au temple provincial de Ômi à la discipline du Hossô et du "Zen septentrional" sous la conduite du moine Gyôhyô (722-797). Novice à 14 ans, il reçoit les règles disciplinaires complètes à 19 ans au Tôdai-ji de Nara. À cette époque, il se retire sur les hauteurs du mont Hiei, il y pratique le Zen et étudie le Kegon pour ensuite s'enflammer à la lecture des premières écritures Tendaï apportées au Japon par Ganjin (688-763).
François Macé historien moderne, part en conjectures quant à savoir exactement où Saichô aurait pu prendre contact avec le "pré-Tendaï" japonais: "on croit qu'il avait tout au moins lu des passages du "Court traité de méditation assise sur la culture de l'apaisement et de l'examen mental", plus couramment connu sous le nom de "Court traité sur l'apaisement et de l'examen mental" ainsi que du "Grand traité sur l'apaisement et de l'examen mental", rédigés par le patriarche chinois du Tendaï, Zhiyi (538-597)" [2].
Après s'être établi à Takao, il se rend en Chine de 804 à 805 pour ramener les enseignements du Tiantai, sur lesquels il base son école, peu avant son embarquement il rencontre un maître de l'ésotérisme mikkyō qui lui donna des enseignements.
A son retour, il installe son école dans le monastère Enryaku-ji sur le mont Hiei (Hieizan) au proche nord-est de la capitale Heian dans le but de protéger la capitale des fantômes et autres calamités qui viennent traditionnellement de cette "direction démoniaque". Mais il a aussi le dessein de former un nouveau clergé bien loin de l'agitation de l'ancienne capitale Nara. Pour contrer le clergé de Nara, il s'attire l'attention de la cour afin de former une nouvelle estrade d'ordination indépendante de celle du Tôdai-ji. Il formule de nouvelles règles disciplinaires qu'il qualifie de "parfaites et soudaines" accompagnées d'une doctrine propre à contrer celle de Nara, du Shanron, du Hossô et du Kegon.
Proche un temps de Kukaï le fondateur du Shingon, il recevra de ce dernier les initiations (Abisheka-Kanjo) du mandala de la matrice et celle du vajra, les routes des deux hommes divergeront par la suite face au refus de Kukai de transmettre des textes, plusieurs lettres témoignant de ces échanges entre ces deux maitres. Par la suite des disciples proches comme Ennin et d'autres comme Enchin ramèneront de Chine les enseignements tantriques (vajrayana) et les intègreront dans le corpus d'enseignements du Tendaï.
Sept jours après sa mort, il reçoit le titre de Dengyō Daishi (伝教大師) "Grand Maitre qui apporte la doctrine" et l'Enryaku-ji est institué comme estrade d'ordination indépendante de celle du Tôdai-ji avec l'autorisation de nommer douze moines par an.
Apport de Saichô au bouddhisme japonais
Ce qui marque le passage de Saichô (le fondateur du Tendai japonais) dans l'histoire du bouddhisme japonais, c'est sa lutte pour l'édification d'une estrade indépendante d'ordination selon les règles du mahayana sur le mont Hiei. Ce qui, bien-sûr, suscitera une vive opposition de la part des six autres écoles séculaires de Nara, jusque là seules habilitées par l'empereur à ordonner des prêtres selon les règles du hinayana.
En butte à l'opposition des écoles de Nara, Saichô compose le Kenkairon (顕戒論), traité en trois volumes dans lequel il démontre l'authenticité et la vérité des règles disciplinaires du Grand Véhicule qu'il préconise, et qu'il présente à l'empereur Saga. Le traité est rejeté par les six écoles de Nara. Une supplique est alors rédigée, dans laquelle il résume les options majeures de son ouvrage et déplore le fait que ses moines devant passer par l'ordination hinayana ont tendance à s'écarter du chemin du Tendai, séduits par les lumières de la cour et l'expectative des profits mondains. Le Tendai leur impose en effet encore douze années de méditations appropriées, d'études et d'ascètisme sur le mont Hiei.
Le projet de Saichô équivaut donc à désunifier le système d'ordination et à permettre la pluralité des cultes bouddhiques au Japon. La reconnaissance des ordinations privées interdites par l'empereur Shômu (Nihon Ryôki) n'est, dès lors, plus très loin. C'est là un grand tournant que prend le bouddhisme japonais vers la diversité et l'ouverture à de nouvelles écoles.
Notes
- ↑ Le clan Mitsu était réputé descendre d'un noble chinois apparenté à Xiandi, dernier empereur des Han postérieurs, arrivé au Japon sous le règne de l'empereur Ôjin.
- ↑ in Hartmut O.Rotermund, "Religions, croyances et traditions populaires du Japon", Maisonneuve et Larose, Paris, 2000, 540 pages ; ISBN: 2-7068-1432-2
Bibliographie
- Hartmut O.Rotermund, Religions, croyances et traditions populaires du Japon, Maisonneuve et Larose, Paris, 2000, 540 pages ; ISBN: 2-7068-1432-2
- Jean Noël Robert, Les doctrines de l'école japonaise Tendai au début du IXéme siècle, Maisonneuve et Larose, Paris, 1990, 455 pages ; ISBN: 2.7068.1018.1
Liens internes
Liens externes
http://www.nichiren-etudes.net/dico/saisho.htm
http://www.onsei-do.com/tendai.html
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