- Acromégalie
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Classification internationale
des maladiesCIM-10 : E220 L'acromégalie (du grec ἄκρος (akros) "haut" ou "extrême" et de μεγάλος megalos "grand" - agrandissement des extrémités) est un trouble hormonal qui provoque une augmentation anormale de la taille des pieds et des mains et une déformation du visage au fil des années[1].
Il apparaît lorsque la glande hypophyse produit un excès d'hormone de croissance (alias GH)[1]. En général, il s'agit d'un adénome hypophysaire, c'est-à-dire une tumeur bénigne (dérivée des somatotrophes, un type distinct de cellules) qui produit de la GH.
Son évolution est très lente et le diagnostic est souvent retardé. La charge hormonale soumet durement l'organisme et provoque donc une grande fatigue. Le visage est très atteint par le syndrome dysmorphique.
L'excès d'hormone de croissance peut provoquer[1] :
- Diabète
- Hypertension artérielle
- Cyphose cervico-dorsale avec saillie du sternum
- Augmentation du tour de tête, des poignets, des pieds.
- Troubles oculaires[2]
L'acromégalie touche principalement les adultes d'âge moyen et peut entraîner une maladie sérieuse et une mort prématurée. Comme ses symptômes sont insidieux et sa progression lente, l'affection est difficile à détecter dans un stade précoce et passe fréquemment inaperçue pendant de nombreuses années.
Sommaire
Epidémiologie
On estime qu'environ une personne sur 15000 à 25000 est touchée[3]. L'incidence de l'acromégalie est de 3 à 5 nouveaux cas par an et par million d'habitants[3]. Néanmoins, de nombreux cas ne sont pas encore diagnostiqués et n'entrent pas dans ces chiffres.
Causes
Dans 90% des cas, la maladie est causée par une tumeur bénigne sur l'hypophyse[4].
Traitement
Il faut donc diminuer le taux de GH avec des médicaments inhibiteurs de l'hormone de croissance[1]. Sinon, il reste la chirurgie.
Chirurgie
Traitement des adénomes hypophysaires
Il reste le traitement de première intention dans un nombre important de cas. Un certain nombre de lésions ne peuvent en effet pas être traitées de façon médicale. Dans ces cas exceptionnels d’adénomes géants, le traitement consiste en une "chirurgie transfrontale" (atteindre le cerveau en passant par les voies nasales)[1]. Dans la plupart des cas la chirurgie transsphénoïdale permet une exérèse avec succès. Le taux de succès varie en fonction de la taille et du caractère invasif de l’adénome.
Voie d’abord trans-crânienne ptérionale
Elle nécessite la taille d’un volet crânien de trépanation, l’ouverture de la dure-mère. La région opto-chiasmatique est alors découverte et l’adénome est abordé par son pôle supérieur entre les deux nerfs optiques latéralement et le chiasma optique en arrière.
Actuellement elle n’est plus utilisée que dans de rares cas d’adénome présentant des expansions extra-sellaires inaccessibles à la voie transsphénoïdale (latérale vers le lobe temporal ou en arrière vers le clivus) ou dont l’expansion supra-sellaire est séparée de la portion intra-sellaire par un collet rétréci (tumeur en bissac). Les complications de cette chirurgie crânienne consistent en diabète insipide, perte de vision, lésion de l’hypothalamus, hémorragie, méningite, épilepsie.
Voie d’abord transsphénoïdale
Cette voie sous-labiale ou trans-nasale rhinoseptale transsphénoïdale est réalisée sous contrôle télévisé des instruments par amplificateur de brillance. L’adénome est abordé par son pôle inférieur et enlevé sélectivement sous microscope opératoire. Les complications de la voie transsphénoïdale (diabète insipide, infection, fuite de LCR) sont plus rares que la voie crânienne et il n’y a pratiquement pas de complication à caractère esthétique (sauf parfois une chute de la pointe du nez). La voie transsphénoïdale est indiquée dans la grande majorité des adénomes hypophysaires.
Taux de réussite
Le taux de succès chirurgical dépend de nombreux facteurs dont le siège de l’adénome, son volume et son caractère invasif.
- Le syndrome de masse : la décompression de structures opto-chiasmatique est obtenue dans tous les cas sauf de rares exceptions, il en résulte une résolution plus ou moins complète des troubles visuels.
- Le syndrome hormonal (hypersécrétion de GH, de Prolactine et d’ACTH) : selon les cas, est guéri dans plus de 90% des microadénomes. Dans les macroadénomes non-invasifs le taux de succès est voisin de 75%. En cas d’adénomes envahissants le taux de succès n’est plus que de 25% environ.
Médicaments
Deux médications sont utilisées à l'heure actuelle pour traiter l'acromégalie. Celles-ci réduisent tant la sécrétion d'GH que la taille de la tumeur.
- La bromocriptine
- La somatostatine principalement sous forme d'octréotide, une forme synthétique de somatostatine.
Le Pegvisomant, antagoniste de l'hormone de croissance, est également utilisé.Radiothérapie
Gigantisme hypophysaire et acromégalie des enfants
Patients célèbres atteints de la maladie
- André the Giant[5], Big Show et Maurice Tillet[6], catcheurs
- Richard Kiel, acteur et producteur[7]
- Georges Palante, philosophe[8]
- Matthew McGrory, acteur[9]
- Rondo Hatton (en), acteur[10].
- Antonio Silva, combattant MMA[11]
Notes et références
- (fr)L'acromégalie et le gigantisme sur www.doctissimo.fr. Consulté le 29 novembre 2010.
- (fr)Acromégalie sur www.vulgaris-medical.com. Consulté le 29 novembre 2010.
- http://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Acromegalie-FRfrPub408.pdf Encyclopédie Orphanet
- (fr)adénome hypophysaire sur www.news-medical.net. Consulté le 29 novembre 2010.
- (fr)André le géant sur catchinfomatch.e-monsite.com. Consulté le 30 novembre 2010.
- (en)Maurice Tillet
- (fr)L'Acromégalie est un trouble hormonal - Le transport des médicaments facilité sur /www.communique-de-presse-gratuit.com, 26/10/2010. Consulté le 30 novembre 2010.
- (fr)De Palante à Cripure: Louis Guilloux sur www.culturesfrance.com. Consulté le 30 novembre 2010.
- (fr)Tarantula sur cinecinema.zeblog.com. Consulté le 30 novembre 2010.
- Michael R. Pitts, Horror film stars, McFarland, 2002, page 187
- Antonio Silva To Appeal Drug Test Results, MMAWeekly.com (2008-09-17). Consulté le 2011-02-05.
Catégories :- Trouble de la croissance
- Hormone de croissance
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