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Déchant
Dans la musique occidentale médiévale, le déchant — ou discantus — est à la fois un style musical vocal et sacré, et un procédé d'écriture polyphonique qui, à partir du XIe siècle, se distingue de l'organum parallèle, et qui consiste en l'adjonction d'un contrechant, non plus au-dessous du fragment de plain-chant — ainsi que c'était le cas dans l'organum primitif — mais au-dessus.
- La partie grave — c'est-à-dire la voix principale, ou vox principalis — prend le nom de cantus firmus, ou de ténor. La partie aiguë — c'est-à-dire la voix organale, ou vox organalis — prend le nom de discantus ou cantus, c'est-à-dire le « déchant » proprement dit, celui-ci pouvant être improvisé ou composé.
- Le mot discantus sera conservé jusqu'à la Renaissance, pour désigner la partie supérieure — le futur soprano — d'une composition polyphonique.
- Le placement du discantus à la partie supérieure de l'édifice fait accéder celui-ci au statut de mélodie principale, tandis que la mélodie grégorienne passe à la basse, donc au second plan : ce mouvement de bascule en faveur de l'invention est la première caractéristique du déchant.
- Alors que l'organum parallèle, comme son nom l'indique, utilise presque exclusivement des mouvements harmoniques parallèles, le déchant, dès le XIIe siècle, fait la conquête du mouvement harmonique contraire, qui, en garantissant l'indépendance des voix, constitue la véritable naissance du contrepoint.
- Les consonances parfaites — unisson, octave, quarte et quinte — sont essentiellement les seules à être employées, du moins dans les débuts. L'écriture demeure syllabique, note contre note — à la différence de l'organum fleuri qui se développera bientôt avec l'école de Notre-Dame. Les deux procédés — déchant et organum fleuri — se mêleront pour donner naissance au conduit et au motet aux XIIe et XIIIe siècles, et, plus tard, au madrigal au XIVe siècle.
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