De La Liberté

De La Liberté

De la liberté

De la liberté (On Liberty) est un essai de philosophie de John Stuart Mill paru en 1859. Défendant un libéralisme vigoureux fondé sur le harm principle, le livre a eu une postérité importante dans la tradition libérale. Il a été influencé par les écrits d'auteurs allemands comme Goethe et Humboldt. Comptant indubitablement parmi les œuvres majeures de Mill, le livre pose toutefois certaines questions de cohérence avec un autre ouvage de l'auteur: L'Utilitarisme. La première traduction française est due à Charles Brook Dupont-White, en 1860.

Publié juste après la mort de son épouse, Harriet Taylor Mill, De la liberté est l'aboutissement d'une part de leur projet visant à recueillir leurs conclusions philosophiques. Pour les lecteurs de l'époque victorienne c'était une œuvre radicale, défendant les libertés morales et politiques de l'individu face à l'État. Comme libéral, il croyait que l'Etat devait avant tout protéger les droits de propriété. Néanmoins, il considérait également que l'État devait jouer un rôle dans la redistribution de la richesse.

Mill oppose la souveraineté de l'individu sur lui-même à la « tyrannie de la majorité », un terme tiré du texte De la démocratie en Amérique d'Alexis de Tocqueville. Il écrit ainsi :

« La seule fin pour laquelle l'humanité puisse être justifiable, individuellement ou collectivement, d'enfreindre la liberté d'action de tel ou tel de ses membres, est la légitime défense. [..] Le seul but en vue duquel on puisse à juste titre recourir à la force à l'égard de tout membre d'une communauté civilisée, contre sa propre volonté, c'est de l'empêcher de faire du mal aux autres. Son propre bien, physique ou moral, n'est pas une justification suffisante. [..] Sur lui-même, sur son propre corps et son propre esprit, l'individu est souverain. »

Sommaire

Sujets

« Le sujet de cet essai nest pas ce que lon appelle le libre arbitre mais la liberté sociale ou civile : la nature et les limites du pouvoir que la société peut légitimement exercer sur lindividu. »

Louvrage porte sur la conciliation de notre liberté avec la nécessaire autorité de lÉtat pourtant « extrêmement dangereux » Par le passé, les hommes se contentaient de combattre un ennemi par un autre, c'est-à-dire de se laisser diriger à condition dêtre plus ou moins garantie contre la tyrannie. Puis les hommes prirent conscience de la situation et commencèrent à vouloir un pouvoir indépendant, révocable. Et peu à peu, les efforts pour la démocratisation se substituent à lancien combat concernant la limitation du pouvoir de lÉtat. Mais cela ne garantie en rien la liberté car une majorité peut ainsi simposer aux autres. De plus, la majorité ne signifie pas nécessairement la plus grande partie mais la partie la plus active. Cest ainsi quil apparaît nécessaire de se protéger contre la tyrannie de la majorité. Mais cela ne veut pas pour autant dire que lÉtat et lopinion collective nont pas leur place. Elles lont et notamment dans la pratique de règles que tous doivent observer par lintermédiaire de la loi. La force peut être légitime contre un membre de la société si cet usage permet de lempêcher de nuire aux autres. Mais lindividu reste souverain sur ses choix, il convient ainsi de laisser le plus libre possible notamment sur son mode de vie. « Le meilleur gouvernement ny a pas davantage de droit que le pire : un tel pouvoir y est aussi nuisible, si ce nest plus, lorsquil sexerce en accord avec lopinion publique quen opposition avec elle ». La majorité ne peut décider pour lensemble car lopinion que lon croit fausse (donc minoritaire) peut se révéler être vrai (opposition total avec Rousseau). Il convient ainsi de laisser cours aux opinions, quelles rentrent en contact lune avec lautre car cest la seule façon de sassurer quune opinion soit vraie. Il convient dautant plus de laisser cours aux opinions que la vérité ne triomphe malheureusement pas tout le temps. De plus, cest dans la confrontation permanente que lopinion garde tout son sens. Cest ainsi quil est nécessaire de laisser les hommes libres de former leurs opinions.

Lindividualité est un élément du bien être. Cependant celle-ci doit être contenue par le respect que lon doit à autrui. Lindividu doit prendre des décisions en faisant des choix autre que ceux de la coutume (qui sont par la même des non choix). «Le despotisme de la coutume est partout lobstacle qui défie le progrès humain. […] La seule source damélioration intarissable et permanente du progrès est la liberté, puisque grâce à elle, il peut y avoir autant de foyers de progrès que dindividus. […] Un peuple peut progresser pendant un certain temps puis sarrêter : quand sarrête-t-il? Quand il perd lIndividualité » Et cest pourquoi, lÉtat se doit dencourager léducation facteur de libre arbitre. On retrouve ici un thème fondamental du libéralisme, la libre opinion, le choix individuel contre le groupe etc. De nos jours, les homes agissent non pas par choix mais en se demandant ce que ferait un homme du même niveau. Ainsi, les hommes aiment en masse et « évitent comme un crime toute singularité de goût, toute excentricité de conduite si bien quà force de ne pas suivre leur naturel, ils nont plus de naturel à suivre » Il est donc indispensable dentretenir lindividualité de chacun pour en produire des êtres humains. La masse met en place une « médiocrité collective » qui nest plus nécessairement tirée par les Églises mais par des faiseurs dopinion et les livres. Une société uniformisée dans sa conduite ne peut être libre et aller de lavant.

Alors même que la société nest pas construite sur la base dun contrat (contre Rousseau) et quil ne faut pas en inventer un pour mettre en place des règles, tout ceux qui vivent dans la société lui sont redevable de ses bienfaits et doivent donc respecter certaines règles, à savoir respect dautrui et dassurer sa part de travail et de sacrifice envers la société. Les hommes doivent sentraider entre eux notamment sur les choix à prendre mais personne ne peut dire à homme dâge mur ce qui est bon pour lui. Mais la société peut être liberticide contre celui qui menace les autres. Si quelquun ne rempli pas son rôle dans la société, alors il est coupable. Dès lors quil y a un risque de dommage défini contre un individu ou contre la société, le cas du sort de la liberté individuelle tombe sous le coup de la loi. Mais un individu qui se nuit à lui même et dâge adulte ne peut tomber sous le coup de la loi. La contrainte, envers lindividu ou encore léconomie peut être nécessaire tant quelle nest pas contrainte par principe. Si elles sont condamnables, cest quelles ne produisent pas leffet escompté. Si chacun doit être libre dagir comme bon lui semble, cela passe aussi par le fait dêtre libre de consulter qui bon lui semble pour prendre des décisions. La liberté de ne pas être libre nest pas une liberté. Les objections concernant lintervention de lÉtat sont de trois types : lÉtat ne fait pas nécessairement mieux que lindividu, lindividu doit faire car par la même il apprend et enfin, lélargissement du pouvoir de lÉtat est un « mal extrême ». Il y a un réel risque dune omniprésence de la bureaucratie dont la communauté attendrait tout. Cest pourquoi, il est nécessaire que chaque homme soit en mesure de prendre les décisions qui simpose (d limportance de léducation)

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu dune traduction de larticle de Wikipédia en anglais intitulé « On Liberty ».

Voir aussi

Wikisource-logo.svg

Voir sur Wikisource : De la liberté.

Liens externes

  • Portail de la philosophie Portail de la philosophie
  • Portail du libéralisme Portail du libéralisme

Ce document provient de « De la libert%C3%A9 ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article De La Liberté de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • LIBERTÉ — La question de la liberté peut être abordée à trois niveaux différents, dont chacun fait appel à un type propre de discours. À un premier niveau, celui du langage ordinaire, « libre » est un adjectif qui caractérise certaines actions humaines… …   Encyclopédie Universelle

  • Liberte — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberté collective — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberté de choix — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberté de critiquer — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberté de l'homme — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberté humaine — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberté personnelle — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberté universelle — Liberté Pour les articles homonymes, voir Liberté (homonymie). La liberté est la faculté d agir selon sa volonté sans être entravé par le pouvoir d autrui. D un point de vue philosophique, elle peut être définie comme la capacité de se déterminer …   Wikipédia en Français

  • Liberte de religion — Liberté de religion La liberté de religion désigne le droit subjectif fondamental des personnes de choisir et de pratiquer une religion donnée et l évaluation du respect de ce droit. Par extension, elle fait référence aux textes de droit,… …   Wikipédia en Français

  • Liberté De Religion — La liberté de religion désigne le droit subjectif fondamental des personnes de choisir et de pratiquer une religion donnée et l évaluation du respect de ce droit. Par extension, elle fait référence aux textes de droit, déclarations, pactes,… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/496728 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”