Cultes et croyances mayas

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La religion maya présente des similitudes avec la religion aztèque ; elle comprenait des sacrifices humains. Le calendrier maya situait la fin du monde au XVIe siècle, et l’apparition des conquistadors à cette époque jeta la plus grande confusion car ces derniers furent accueillis comme les dieux annoncés. Les Mayas n’opposèrent donc que très peu de résistance à ce qu’ils considéraient comme des êtres surhumains et un destin immuable.
Les Mayas croyaient en la récurrence des cycles de la création et de la destruction. Les rituels et les cérémonies étaient étroitement reliés à ces multiples cycles terrestres et célestes. Le rôle du prêtre maya était d'interpréter ces cycles et de prophétiser les temps passés et à venir. Si des temps sombres étaient prévus, il fallait faire des sacrifices pour apaiser les Dieux. Pour suivre ces cycles ils utilisaient plusieurs calendriers : un calendrier sacré, le plus important de 260 jours, appelé calendrier Tzolk'in; un calendrier de 365 jours basé sur l'année solaire, le calendrier haab; un calendrier lunaire; un calendrier basé sur Vénus ainsi qu'un système unique en Mésoamérique, appelé le compte long de l'Époque classique.

Sommaire

Textes sources

La religion maya de l'Époque postclassique est mal connue car il n'en reste que quelques livres :

  • le Codex de Madrid, aussi appelé Tro-Cortesianus Codex ;
  • le Codex de Dresde, ou Dresdensis ;
  • le Codex de Paris, aussi appelé Peresianus Codex ;
  • le Codex Grolier, aussi appelé Le Fragment Grolier, dont l'authenticité est disputée par l'investigateur francais, Claude Baudez.

Il existe aussi deux livres importants écrits après la conquête espagnole ;

  • le Chilam Balam (plutôt une série de manuscrits yucatèques étroitement liés) ;
  • le Popol Vuh, document quiché.

Cependant, des inscriptions hiéroglyphiques, des sculptures, des peintures permettent de reconstruire une partie de la pensée de l'Époque classique. De nombreux objets présentent de fait des inscriptions, qui souvent sont de nature rituelle, voire religieuse: céramiques, objets en jade, coquillages, os, pierre....

Conception du monde

Ah Puch, dieu de la mort

Si la religion maya reste en grande partie obscure, on sait néanmoins qu’ils croyaient que le cosmos était séparé en trois entités différentes : le monde inférieur (Xibalba), la terre et le ciel.

Le ciel était composé de treize strates, chacune ayant sa propre divinité. Au niveau le plus élevé se trouvait l’oiseau Muan. Les humains bons et vertueux menaient après leur mort une existence tranquille dans ces cieux, sous un immense arbre, Yaxche, qui étendait ses branches dans toutes les directions. Là, ils pouvaient oublier toute leur fatigue et tous leurs tourments, rafraîchis par une brise fraiche qui soufflait et bercés par une musique douce, ils passaient le temps agréablement en conversations amicales et ils mangeaient une nourriture délicieuse.

Le monde souterrain comportait neuf strates sur lesquelles régnaient neuf seigneurs de la Nuit. Le monde souterrain était un endroit froid et inhospitalier auquel étaient destinés la plupart des Mayas après leur mort. Lorsque les rois mouraient, ils empruntaient le chemin lié au mouvement cosmique du soleil et tombaient dans le Monde inférieur, mais parce qu’ils possédaient des pouvoirs surnaturels il renaissaient dans le Monde céleste et devenaient des dieux. Cet univers souterrain accueillait aussi chaque soir les corps célestes comme le Soleil, la Lune et Vénus, une fois franchi le seuil de l’horizon.

Dans le Calendrier maya sur le Codex Dresden, l’un des rares à avoir survécu à la conquête espagnole, les Mayas voyaient la Terre comme une forme plate et carrée. Chacun de ses quatre angles était situé à un point cardinal et était représenté par une couleur : le rouge à l’est, le blanc au nord, le noir à l’ouest et le jaune au sud. Le centre était vert.

Certains Mayas croyaient aussi que le ciel était stratifié et que chacun de ses quatre angles était soutenu par une divinité d’une musculature impressionnante appelée Bacab. Pour d’autres, le ciel était soutenu par quatre arbres de couleurs et d’espèces différentes, et le ceiba vert, ou liard, se dressait au centre.

Pour les Mayas, la forme aplatie de la Terre représentait le dos d’un crocodile géant reposant dans un bassin rempli de nénuphars. Dans le ciel, le pendant du crocodile était un serpent bicéphale, une notion sans doute attribuable au fait que le vocable maya désignant le ciel ressemble au mot serpent.

Sacrifices

Calendrier maya sur le Codex Dresden, l’un des rares à avoir survécu à la conquête espagnole

L’élite était obsédée par le sang - le sien et celui des prisonniers - et le rite de la saignée constituait un important aspect de tout grand événement du calendrier maya. La saignée servait aussi à se concilier les dieux. Pour les Mayas, le sacrifice sanglant était nécessaire à la survie tant des dieux que des humains, faisant monter l’énergie humaine vers le ciel et recevant en retour le pouvoir divin. Le roi se servait d’un couteau d’obsidienne ou d’un aiguillon de pastenague pour s’entailler le pénis, dont il laissait couler le sang sur du papier contenu dans un bol. Les épouses des rois prenaient aussi part à ce rite en tirant une corde hérissée d’épines à travers leur langue. On faisait brûler le papier taché de sang, et la fumée qui s’en élevait établissait une communication directe avec le Monde céleste.

Les guerres entretenues entre les cités servaient principalement à fournir des prisonniers destinés au sacrifice. Tout comme chez les autres peuples mésoaméricains, les affrontements étaient plus ou moins ritualisés et le but était de capturer le plus d'ennemis, en les attrapant par les cheveux (on trouvera entre autres une représentation notable de cette pratique sur la paroi méridionale de la fresque de la chambre 2 de la structure 1 de Bonampak). Cependant, peu à peu, les guerres prirent une tournure plus politique.

La coutume voulait que les prisonniers, les esclaves, surtout les enfants et notamment les orphelins et les enfants illégitimes que l’on achetait spécialement pour l’occasion, soient offerts en sacrifice.

« À chaque divinité correspond un rite particulier durant lequel les victimes sont promises au rang de "substituts du dieu". Pour la divinité de la Pluie, particulièrement vénérée, ce sont des enfants que l'on noie, leurs larmes étant de bon augure pour obtenir des pluies abondantes [...] d'après les croyances du temps, les dieux sont littéralement "affamés" de nouvelles proies, ce qui explique l'état quasi permanent de guerre qui règne chez les Mayas, comme d'ailleurs chez d'autres peuplades méso-américaines. Les prisonniers vont constituer une sorte de "vivier à sacrifices"[1] ». Tous les sacrifiés ne sont cependant pas contraints. En effet, « les victimes sont promises à une destinée enviable, celle d'accompagner le soleil dans sa course quotidienne, avant de revenir quatre ans plus tard sur terre, sous l'aspect d'un papillon ou d'un colibri. Cette croyance explique que les futurs sacrifiés sont souvent consentants, voire volontaires. La mort n'est pas, en effet, une fin mais, au contraire, le commencement d'une renaissance[1] ».

Dieux mayas

Le panthéon maya renfermait un nombre incalculable de divinités. Cette prolifération s’explique en partie par le fait que chacune des divinités se présentait sous des aspects multiples. Certaines avaient plus d’un sexe, d’autres pouvaient être à la fois jeunes et âgées. Chaque dieu représentant un corps céleste possédait dans le monde souterrain un visage différent qui se révélait chaque soir à sa « mort ».

Liste des divinités mayas

  • Ah Puch, ou Ah Cimi, ou encore Ah Cizin - Dieu de la mort
  • Chac- Dieu de la pluie et du tonnerre
  • Camazotz- Dieu chauve-souris, essaie de tuer Hunahpu et Ixbalanque dans le Popol Vuh
  • Kinich Ahau- Dieu du soleil
  • Ghanan- Un dieu de l'agriculture et de la fertilité
  • Kukulkan- Le serpent à plumes des Mayas des basses-terres, d'origine toltèque
  • Gucumatz - Dieu serpent créateur des Mayas des hautes-terres
  • Monstres Witz- Les montagnes, que les mayas considéraient comme des dieux
  • Hunahpu - Un des jumeaux héros des mayas
  • Huracan - Dieu du feu et de la tempête, l'un des dieux créateurs
  • Ixbalanque - Un des jumeaux héros des mayas
  • Ixtab- Déesse du suicide
  • Zipacna- Fil de Vucub Caquix, Celui qui abat les montagnes dans le Popol Vuh
  • Hunabku- Dieu créateur
  • Itzamna- Dieu du ciel, de la nuit et du jour
  • Tepeu- Dieu du ciel, un des dieux créateurs du Popol Vuh, il a participé aux trois tentatives visant à créer l'humanité
  • Voltan- Humain déifié, dieu de la terre et des tambours marié à Ix Chel
  • Ix Chel- Déesse des inondations, de la terre, de la lune et des orages
  • Pauahtun- dieux cardinaux
  • Buluc Chabtan- Dieu de la mort violente
  • Bacabs- dieux cardinaux
  • Cabracan- Géant, second fils de Vucub Caquix dans le Popol Vuh
  • Chicchan- Dieu de la pluie
  • Ah Mun- Dieu de l'agriculture
  • Xamen Ek- Le dieu guide
  • Kisin- Dieu des tremblements de terre et de la mort des Lacandons
  • Uayeb- Dieu de la pêche et des cinq jours malchanceux
  • Vucub Caquix- Dieu orgueilleux vaincu par les jumeaux dans le Popol Vuh
  • Ek Chuah- Dieu des marchands et de la prospérité
  • K'awil- Dieu lié au pouvoir dynastique
  • Hun Came Vucub Came- Seigneur de Xibalba dans le Popol Vuh, parfois scindé en deux dieux différents
  • Xiquiripat, Cuchumaquic, Ahalpuh Ahal On, Chamia Bac, Chamia Holom, Ahal Mez, Ahal Tocob, Quic, Patan, Quic Xic, Quic Rixcac- Seigneurs de Xibalba
  • Tohil ou Tojil ou Huntoh en Cakchiquel- Dieu tutélaire des Quichés, des Cakchiquel
  • Hacavitz, Awilix- Dieux tutélaires dans le Popol Vuh
  • Tzacol, Bitol- Dieux créateurs dans le Popol Vuh
  • Alom, Qaholom- Dieux créateur dans le Popol Vuh
  • Uqux Cho, Uqux Palo- Esprits des lacs et de la mer dans le Popol Vuh
  • Hun Ahpu Vuch, Hun Ahpu Utiu- Chasseur d'opossums, Chasseur de coyotes : deux dieux des origines dans le Popol Vuh
  • Xmucane- Mère de Hun Ahpu et de Ixbalanque dans le Popol Vuh
  • Lahun Chan, Tawizcal, Chac Xiwtei, Cactunal- Dieux postclassiques d'origine mexicaine, présents surtout dans les codex

Le way

Autrement connu sous le nom de nagual (de l'aztèque: nahualli), le terme way désigne une croyance selon laquelle chaque individu est lié au destin d'un autre individu (non humain). Un way est généralement possédé par tout un chacun, même si l’on devrait dire connu. Il est en effet su que chez les Tzeltals, l’enfant d’environ sept ans était présenté à son way après une étude de sa date de naissance. Ce way peut être un animal, un phénomène naturel, météorologique... Quand le way meurt, le propriétaire aussi. Plus est haut placée une personne dans la hiérarchie de son « lignage », plus son way est puissant. On peut envisager la chose sous un autre angle : plus un way est puissant, plus le propriétaire sera placé haut. Une personne importante (spirituellement et/ou hiérarchiquement) aura la capacité de contrôler son alter ego. Le way est donc normalement réservé aux élites. C’est du moins dans les relations avec ces personnes que leurs pouvoirs deviennent importants et canalisés. Dans ces cas là, ils peuvent servir à lancer des sorts, qui se concrétisent sous la forme de diverses maladies, transformations ou autres méfaits. Ils peuvent de plus épier les gens sans être vus ou soupçonnés. En plus de l'élite de l'époque classique, les "shamanes" savaient également utiliser ces co-essences. Ce dernier peut aussi, mais à des fins néfastes et personnelles, utiliser son way pour apporter la maladie plutôt que la soigner.

On retrouve en quelque sorte cet aspect dans les nombreuses représentations de ces créatures sur les céramiques de l’époque classique. Ces animaux sont, selon les idées actuelles, possédés par des nobles qui commanditèrent ces vases.

Sebastian MATTEO-way-mok chi.jpg

Un way de l'époque classique représenté sur une céramique (dessin de Sebastian Matteo)

Chez les Tzetlals d’Oxchuc (Chiapas central) (Alfonso Villa Rojas 1947, 1963), chacun « reçoit l’aide » d’un nagual. Il est décrit comme un animal (lézard, chien, faucon) ou un humain différent d’un individu « normal » (par exemple, un nain déguisé en catholique), il en existe aussi sous la forme de boules de feu (rouge, jaune et verte). Tous ces êtres sont considérés comme invisibles, sans corps. Il arrive parfois que l’on puisse les voir circuler derrière les huttes, se cacher derrière les arbres ou se comporter comme de vrais animaux, et ceci se passe bien sûr de nuit... Pendant la journée il reste dans le « cœur de son propriétaire/maître », alors qu’une fois l’obscurité tombée, il est libre de ses mouvements. Si le nagual est blessé pendant ses excursions, le maître de celui-ci l’est aussi. Par l’intermédiaire de ces êtres, les chefs et aînés peuvent mettre à découvert les comportements inadéquats de leurs subordonnés qu’ils punissent par des maladies ou des infortunes. Celui qui viole les principes de la communauté est donc exposé à la sanction. Un autre nom des naguals est donc agchamel, « le faiseur de maladie ». Les individus les plus puissants ont donc un nagual qui peut consciemment effrayer les gens « du commun », qui peuvent en posséder un mais rarement le contrôler. Un nagual peut aussi en contrer un autre, et donc sauver le malade. Alfonso Villa Rojas fait un parallèle avec les tributs Itzas du Petén où les anciens étaient considérés comme responsables de maladies parfois tués par les jeunes hommes tant ils semblaient dangereux. Les Tzeltals procèdent aussi parfois de la sorte. Les personnes à la tête du lignage possèdent les naguals les plus puissants. Ce sont également eux aussi qui possèdent les connaissances permettant la communication avec les dieux ancestraux et les Saints patrons. Les naguals des chefs veillent aussi la nuit afin que les naguals et esprits malins de l’extérieur de la communauté n'attaquent pas le village. Les naguals des personnes du lignage le plus puissant sont appelé labil winiketik (labil : nagual; winik : homme; -etik : marque le pluriel.

À lire: U way: son alter ego. Image et propriété de l'alter ego dans la céramique maya. Sebastian Matteo

À voir: Céramiques avec wayob (pluriel de way) photographiées par Justin Kerr

Notes et références

  1. a  et b « Les Mayas - Trois millions d'âmes offertes aux dieux !, Claude Dufresne, Historia, [1]. »

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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