- Cuauhtémoc
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Cuauhtémoc (1497 - Izancarnac, 1525) fut le dernier empereur aztèque et constitue un mythe de la conception indigeniste de la nation mexicaine. Son nom signifie « aigle tombant », du nahuatl cuauhtli (aigle) et temoc (descente) ; par extension, ce nom métaphorique peut être interprété comme « soleil couchant » car l'aigle symbolise le soleil dans la culture mexica.
Cuauhtémoc est aussi appelé Cuauhtemoctzin, « tzin » étant une marque de noblesse en nahuatl, l’équivalent du «Don» espagnol. Le nom de Cuauhtémoc a plusieurs transcriptions différentes dans les chroniques des conquistadors: Guamatzin, Guatemuz, Guatimuza, Guatimozin...
Sommaire
Résistance contre les Espagnols
Cuauhtémoc était le fils de Ahuitzotl et le neveu de Moctezuma II. Il occupe le trône de l’Empire aztèque de Mexico-Tenochtitlan à la mort de Cuitlahuac, lequel avait lui-même succédé à Moctezuma. Cuauhtémoc choisit pour reine Tecuichpoch, la fille de Moctezuma et de Teotlacho.
Cuauhtémoc incarne la résistance contre les Espagnols et leurs grands alliés les Tlaxcaltèques durant le siège de Tenochtitlan. Il se lance dans la guerre après que Pedro de Alvarado eut fait massacrer, dans le Templo Mayor, la noblesse mexica. Il se prépare au siège de la capitale en coupant les ponts et en réunissant des vivres. Le siège espagnol durera soixante quinze jours, du 30 mai au 13 août 1521.
Défaite et fuite
Cuauhtémoc garde le contrôle de la ville jusqu’en août 1521, où une nouvelle offensive espagnole l'oblige à s'enfuir avec sa famille et ses amis. Capturé dans sa fuite par les Espagnols et amené devant Cortés, il aurait dit à celui-ci : « Seigneur Malinche, j'ai fait ce que je devais pour la défense de ma ville et de mes sujets ; faire d'avantage m'est impossibe, et puisqu'enfin la force m'amène prisonnier devant toi, prends ce poignard que tu portes à ta ceinture et frappe-moi mortellement[1]. »
Capture et torture
Capturé par Hernán Cortés peu après la chute de la ville, il fut torturé par ce dernier avec Tetlepanquetzal (souverain "tlatoani" de Tlacopán) et Tlacotzin (conseiller « cihuacóatl ») car les Espagnols voulaient savoir où les Aztèques avaient caché leurs trésors. Il refusa d'y répondre, et dit à Tetlepanquetzal qui poussait des gémissements une phrase qui resterait célèbre : « Et moi, suis-je dans les délices d'un bain ? ». Selon Rousseau cette phrase serait plutôt : « Et moi, suis-je sur des roses ? »[2] et selon Marmontel : « Et moi, suis-je sur un lit de roses? »[3].
Cuauhtémoc ne parlera jamais. Accusé de trahison par Hernán Cortés car il tentait de s'échapper, il fut pendu alors que les Espagnols entreprenaient une expédition au sud du Mexique, le 28 février 1525, à l’aube, à l’âge de 29 ans, laissant un fils nommé Diego Mendoza de Austria Moctezuma. La dynastie fondée en 1376 par Acamapichtli s’éteignait, et avec lui l’empire aztèque. Ses restes, exhumés en 1949, sont visibles dans l'église d'Ixcateopan, dans l'État du Guerrero (à environ 45 km à l'ouest de Taxco, au Mexique).
Notes et références
- Bernal Díaz del Castillo, La conquête du Mexique, Babel, 1996, p. 742
- Jean-Jacques Rousseau, la Pléiade, tome III, 1752, p. 91
- Jean-François Marmontel, Les Incas, 1778, p. 69
Précédé par Cuauhtémoc Suivi par Cuitláhuac Souverain aztèque 1520–1521 (aucun) Catégories :- Aztèques
- Histoire du Mexique
- Naissance en 1497
- Décès en 1525
- Mésoamérique
- Personnalité amérindienne
- Personne torturée
- Personne pendue
- Tlatoani
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