- Crémaillère
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Une crémaillère est une tige ou une barre (souvent métallique) garnie de crans ou de dents.
Sommaire
Étymologie
Diverses origines sont évoquées : du grec kremastêr (qui suspend), du latin cremare (brûler) qui a donné au XIe siècle le bas-latin cramaculus.
Origine et usage primitif
Vers le VIe s. avant J.-C. (période de Hallstatt), au nord des Alpes, les Celtes améliorent le système de cuisson, jusqu'alors constitué par un récipient posé à même le feu ou légèrement surélevé par des pierres, en inventant le trépied en fer où pend une crémaillère constituée d'une chaîne et d'un crochet auquel on suspend un récipient à anneaux ou à anse[1].
Cette chaîne est plus tard remplacée par une tige de fer ou une bande de fer plat, sur la longueur de laquelle on a pratiqué des dents ou hoches profondes. Cette bande a un bout de chaine à une de ses extrémités, par lequel elle peut être suspendue ; elle est embrassée par une autre bande de fer plat qui se meut sur elle, dont l'extrémité supérieure peut s'arrêter dans chacune de ses dents, & dont l'inférieure est terminée par un crochet. On place cet assemblage dans les cheminées de cuisine ; on fait descendre ou monter le crochet à discrétion, par le moyen des dents ou crans ; on passe un pot à anse ou un chauderon dans le crochet, & ce vaisseau demeure ainsi exposé au-dessus de la flamme. [2] Le crochet se nomme le crémaillon.
Le système de crans peut être remplacé par des ergots (crémaillère à ergots) ou par une série de trous (crémaillère à échelons). La bande de fer peut être simplement verticale ou former une croix – ce qui permet de suspendre au minimum trois marmites ; elle peut encore être en forme d'arc, de triangle, de cœur.
La crémaillère est suspendue au-dessus du coeur de l'âtre, à une barre horizontale fixée dans la cheminée. Lorsque celle-ci se trouve non pas adossée à un mur mais au centre de la pièce, on peut donc « faire le tour de la crémaillère » (ce qui a donné lieu à des traditions d'accueil des employés, au pays basque par exemple). Elle peut aussi être accrochée à une potence pivotante, fixée sur le côté de la cheminée, ce qui permet d'écarter aisément le récipient du feu. Jusqu'au XIXe siècle, c'est un objet essentiel dans la maison, qui a donné naissance à une coutume sympathique : la pendaison de crémaillière.
La crémaillère, dite de cheminée, permet donc de suspendre, à hauteur variable, une marmite ou une servante au-dessus du foyer pour chauffer de l'eau ou cuire des aliments.
On en trouve de nombreux exemples dans les musées et dans les châteaux européens.
Autres usages
En tant qu'élément d'engrenage, la crémaillère peut être considérée comme un secteur de couronne dentée de rayon très grand (infini, si la crémaillère est parfaitement droite). Son mouvement relatif devient alors pratiquement un mouvement linéaire.
Le chemin de fer à crémaillère et la crémaillère de direction automobile en sont de bons exemples.
La crémaillère est largement utilisée dans des systèmes de transmissions d'effort. Les engrenages permettant d'amplifier l'effort (ou le déplacement), on utilise ensuite la crémaillère afin de créer un déplacement linéaire de grande amplitude ou de grande force. On retrouve des systèmes utilisant la crémaillère pour des presses, machine-outils de découpe, ou encore outils de manutention. Il est cependant important de noter que si la crémaillère offre généralement une bonne précision, elle dissipe beaucoup de puissance en comparaison avec les autres engrenages. On ne l'utilise donc que pour une fonction de déplacement précise, pas pour transmettre des efforts à d'autres engrenages.
Lorsque que le pignon fait une rotation, la crémaillère subit une translation.
On trouve aussi des crémaillères dans des systèmes de maintien entrebâillé de contrevents de fenêtre, selon des ouvertures variables.
Voir aussi
Lien externe
Article illustré sur la crémaillère du Musée de la Gourmandise
Notes et références
- Catherine Arminjon et Nicole Blondel, Ministère de la Culture, Principes d'analyse scientifique, Objets civils domestiques, vocabulaire, Paris, 1984
- Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, dir. Diderot et d'Alambert, Paris, 1751 à 1772
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