Critique du socialisme

Critique du socialisme

Critiques du socialisme

Le socialisme a, dès l'origine, suscité méfiance et opposition des classes possédantes (selon les termes même des théories socialistes : les capitalistes et autres bourgeoisies). Selon certains critiques, les régimes communistes instaurés au XXe siècle sur la base des doctrines socialistes ont montré qu'ils avaient échoué à créer des conditions politiques et économiques répondant aux aspirations populaires. Des partisans du socialisme ont rétorqué qu'en dépit du discours idéologico-politique tenu par ces régimes, ils ont en pratique et dès l'origine renié les principes socialistes[1].

Sommaire

Critiques théoriques

Un certain nombre de penseurs, d'économistes et d'historiens soulèvent certains problèmes découlant des théories socialistes. On peut citer entre autres Milton Friedman, Ayn Rand, Ludwig von Mises, Friedrich Hayek.

Le problème du calcul

Le système capitaliste dispose d'éléments de comparaison : le profit, les prix, les salaires variables, etc. Le socialisme supprime tous ces éléments d'information. A la place, c'est une planification centrale qui doit déterminer le fonctionnement de l'économie[non neutre].

Avant 1991, le débat était féroce sur la possibilité (ou non) d'une planification efficace[réf. nécessaire]. Ce débat est maintenant plus apaisé avec la chute du mur[réf. nécessaire]. Les éléments du débats sont :

  • l'existence de groupes qui représentent une fraction significative de l'économie de leur pays d'origine, et qui par ailleurs représentent une force économique (en chiffre d'affaire, en nombre de salariés, etc.) supérieure à des petits pays. Pourtant, ces groupes réussissent suffisamment bien à gérer leurs affaires.
  • la disponibilité de moyens de calcul colossaux, tout à fait à même de gérer l'optimisation de plusieurs milliers de paramètres, ce qui est suffisant pour les grandes masses de l'économie.
  • l'échec des économies planifiées des régimes d'inspiration marxiste-léniniste, qui n'est pas l'unique idée du socialisme.

La conclusion de ces débats est que le problème de la planification ne réside pas dans le manque de moyens de calcul, et ne réside que peu dans la faible qualité de l'information. C'est essentiellement un problème de motivation tant des chefs que des subordonnés[réf. nécessaire].

Motivation de l'individu

Le socialisme collectiviste ou communiste entendrait, selon ses critiques, soumettre les individus à la volonté du groupe pour tendre vers ce qui serait supposé être l'intérêt général. En économie, les moyens de productions seraient communs et seul le groupe ou ses représentants, les conseils ouvriers, auraient un pouvoir décisionnel. Cela pourrait avoir de nombreuses conséquences néfastes :

  • Alors que dans une économie à base individuelle chaque acteur peut tester concrètement ses propres idées, ce qui conduit à de nombreuses variantes, au contraire le groupe socialiste ne teste, le plus souvent, qu'une seule option à la fois.
  • la prise de décision par un groupe est toujours plus lente et plus difficile que la prise de décision par un individu seul[réf. nécessaire]. Inversement, il est difficile pour le groupe de faire marche arrière et de revenir sur une décision antérieure [réf. nécessaire]: une telle proposition constitue toujours une critique implicite de celui qui a pris la décision[réf. nécessaire], beaucoup plus difficile dans un cadre public et alors qu'il n'y a pas d'alternative à la légitimité du groupe[réf. nécessaire].
  • le traitement des désaccords profonds au sein du groupe (ceux qui menacent jusqu'à son existence) pose une grave difficulté.
  • l'expression d'une opinion dissidente peut mener à l'exclusion sociale de l'individu[réf. nécessaire] qui doit se soumettre à la pensée du groupe qui seul peut détenir la vérité.
  • l'individu peut être récompensé ou puni par le groupe ; cependant, les déterminants des décisions en la matière relèvent entre autres des affinités qu'il peut nouer au sein du groupe. Il peut être plus rentable de travailler directement son image au sein du groupe, que de travailler tout court (puisque cela ne constitue qu'un des éléments de son image au sein du groupe).
  • Dans ce contexte, les efforts d'un individu ne lui profitent que peu.

Les socialistes insistent beaucoup, pour résoudre ces problèmes en partie, sur l'importance de l'éducation et de la morale civique, or

  • Il est douteux que l'éducation permette de débarrasser l'Homme de tout son égoïsme[non neutre].
  • Il apparait immédiatement la question de la mesure du succès dans cette entreprise d'éducation, et des conséquences d'un échec : que faut-il faire des égoïstes incorrigibles ? Doivent-ils se soumettre à la loi commune de socialisation ou développer un autre système en parallèle ?

Place des groupes intermédiaires

Comme il est difficile d'imaginer consulter la population globale pour toutes les questions[non neutre], et que cela n'apparait même pas souhaitable[Qui ?] sur le plan de la justice sociale [réf. nécessaire], il faut nécessairement des groupes intermédiaires[non neutre]. Cela pose alors le problème de leur place et de leur importance au sein de la collectivité socialiste (nous parlons ici d'un système autogéré).

Critiques pragmatiques

Ces critiques se fondent sur les résultats concrets réellement observés des systèmes socialistes[réf. nécessaire]

L'emprise de l'État

Dans la pratique historique, le socialisme s'est traduit généralement par une plus ou moins forte emprise de l'État sur l'individu, laissant peu d'espace pour la libre solidarité et coopération entre les hommes que prône l'idée socialiste. On peut parler à ce sujet de "socialisme d'État", de " capitalisme d'Etat"( en parlant du bloc soviétique) plus ou moins autoritaire et bureaucratique, ou d'État-providence visant un certain nivellement des situations économiques individuelles et dont les résultats trouvent vite leurs limites, voire effets pervers. C'est notamment une critique récurrente chez les anarchistes socialistes[Qui ?].

L'incitation pour l'entreprise

Selon les partisans du libéralisme économique, le profit est le mécanisme qui permet d'évaluer le niveau de performance économique d'une entreprise : les entreprises les plus profitables sont celles qui sont les plus efficaces et qui répondent le mieux à la demande de leurs clients.

Dans un système planifié, il n'y a pas de mécanisme de pertes et profits qui permette de mesurer précisément l'efficacité des programmes. Sans le profit, affirment les critiques, il n'y a aucune façon de discipliner les entreprises qui ne servent pas l'intérêt public, ni de récompenser les autres.

L'absence de prix, source d'information

Certaines formes de socialisme proposent d'abolir complètement l'argent, ou d'autres de fixer les prix par voie gouvernementale. Selon les partisans du libre marché, la planification centrale est condamnée à l'inefficacité et est vouée à l'écroulement car le calcul économique est impossible. Sous le socialisme, les facteurs de production n'étant propriété de personne et ne faisant jamais l'objet d'échange, ils n'ont pas de prix significatif, ce qui fait qu'il est impossible de déterminer si une entreprise crée de la richesse ou au contraire la détruit.

Lien supposé avec le national-socialisme

Article détaillé : National-socialisme et socialisme.

La question des relations, voire d'une parenté existant entre nazisme et socialisme a provoqué des polémiques depuis l'origine du national-socialisme. Au-delà de celles-ci, cette question relève de la science politique et de l’histoire. La question a ainsi été sérieusement soulevée depuis les années 1940 par un penseur comme Friedrich Hayek. Elle a rebondi dans des travaux contemporains controversés, comme ceux de Ernst Nolte ou Jean-François Revel.

Notes et références

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • Friedrich Hayek, La Présomption fatale. Les Erreurs du socialisme, 1988
  • Emile Perreau-Saussine, Ce qui reste du socialisme[1], Le débat, novembre 2006, 142, p. 56-74

Liens externes

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