- Crabe doré
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Limule
LimuleLimule (Limulus polyphemus) Classification classique Règne Animalia Embranchement Arthropoda Sous-embr. Chelicerata Classe Merostomata Ordre Xiphosura Sous-ordre Limulina Famille Limulidae
— auteur incomplet —, date à préciserGenres de rang inférieur - Limulus
- Tachypleus
- Carcinoscorpius
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : La limule ou le limule[1], (du latin scientifique limulus) est un euarthropode marin de la famille des Limulidae. Considéré comme une véritable forme panchronique, son groupe semble n'avoir pratiquement pas évolué depuis plus de 500 Ma[2]. La limule est parfois appelée « crabe des Moluques » ou « crabe fer à cheval » ou encore « crabe au sang bleu », bien qu'il ne s'agisse pas d'un crustacé mais d'un chélicéré comme les araignées et les scorpions. C'est un taxon monophylétique qui fait partie de la clade des ecdysozoaires. L'espèce la mieux connue est le Limulus polyphemus.
Sommaire
Taxonomie et biogéographie
La famille des Limulidae est représentée aujourd'hui par quatre espèces :
- Limulus polyphemus (le long de la côte est de l'Amérique du Nord et de l'Amérique centrale)
- Tachypleus gigas (Japon)
- Tachypleus tridentatus (Philippines)
- Carcinoscorpius rotundicauda (Indonésie et Asie du Sud-Est)
Les quatre espèces sont similaires en termes d'écologie, de morphologie et de sérologie.
Les limules ressemblent beaucoup aux Triops, qui sont également des formes panchroniques datant de plus de 200 millions d'années, mais beaucoup plus petits et vivant en eaux douces.
Principales caractéristiques
La limule peut mesurer jusqu'à 50 centimètres et vivre jusqu'à 30 ans.
Véritable témoin de l'évolution, elle fut menacée d'extinction à la suite de son utilisation par l'homme comme engrais, sous prétexte qu'elle était responsable d’une consommation excessive de mollusques. Elle fut en voie d'extinction[réf. nécessaire] jusqu'à ce que l'on découvre, dans les années 1960, les propriétés uniques de son sang désormais très étudié (cf. infra). La limule est depuis pêchée, puis relâchée après prélèvement sanguin et marquage (pour lui éviter un deuxième prélèvement sanguin).
La limule vit au fond d'eaux peu profondes (5 à 10 mètres) et se nourrit de petits animaux marins comme des poissons ou des crustacés qu'elle broie avec la base de ses pattes antérieures, sa bouche étant dépourvue de dents. La reproduction a lieu en début d'été, la femelle venant à terre une fois l'an, à la pleine lune. Elle creuse un trou peu profond (20 centimètres environ) et y dépose quelques milliers d'œufs qui éclosent au bout d'un mois.
Vision
Une particularité biologique fait que ses quatre yeux primitifs ne détectent que les objets en mouvement. Sa vision a fait l'objet de multiples recherches. Chaque ommatidium conduit à une seule fibre nerveuse. De plus, les nerfs sont de grande taille et leur accès est relativement aisé. Cette particularité anatomique permit aux scientifiques d'analyser les impulsions nerveuses en fonction de la lumière. Des phénomènes visuels comme l'inhibition latérale [3],[4] purent ainsi être observés.
D'autres expériences ont permis de démontrer que les limules mâles utilisent la lumière et la perception des formes pour trouver des partenaires de jour comme de nuit [5]. L'œil latéral de la limule offre une image dont la résolution avoisine 40 x 25 pixels [6]. Elle est fortement bruitée mais suffisante pour l'animal.
Propriétés particulières du sang de limule
L'hémolymphe (équivalent du sang chez les euarthropodes) de la limule est de couleur bleue du fait de la présence d'hémocyanine au lieu d'hémoglobine.
Ses cellules (les amebocytes) réagissent en présence d'endotoxines bactériennes (composés ayant un effet pyrogène dangereux lorsqu'ils sont injectés chez l'homme) en produisant une protéine qui le transforme en gel. La limule n'ayant pas de système immunitaire, ce gel lui permet de bloquer les infections bactériennes.
Cette particularité fait que, depuis les années 1970, on utilise l'hémolymphe de la limule pour produire un réactif, appelé Lysat d'Amebocyte de Limule (LAL), employé dans le domaine pharmaceutique pour tester l'absence d'endotoxines dans les médicaments, les produits de dialyse et le matériel médico-chirurgical.
La limule et l'Homme
Consommation
La limule est considérée au Viêt Nam comme le crabe des amoureux, car le mâle s'attache fortement à la femelle ; il faut les consommer tous les deux avec l'être aimé.
Pêche
La limule est utilisée comme appât pour pêcher l'anguille, particulièrement aux Etats-Unis. Toutefois, la pêche à la limule est temporairement interdite dans les états du New Jersey et du Delaware où la population de limules, devenue trop faible, met également en danger le sort des bécasseaux maubèches, espèce d'oiseaux protégée dont les œufs de limules sont la principale ressource alimentaire lors de leur étape migratoire sur les plages du New Jersey et du Delaware.[7]
Représentation ou détournement dans des œuvres de fiction
La limule a inspiré Hans Ruedi Giger pour la créature de la saga Alien lorsqu'elle est en état Face Hugger [8].
Dans le tome 8 des aventures d'Adèle Blanc-Sec[9], un limule arrive dans le lavabo de l'héroïne lorsqu'elle ouvre son robinet. Le dictionnaire d'Adèle indique que le nom est masculin.
La limule a inspiré la firme japonaise Nintendo dans la création du jeu Pokémon en 1995, puisqu'on y retrouve une créature nommée Kabuto (évoluant en Kabutops) et s'apparentant fortement à une limule, par la forme de sa carapace et la présence d'yeux dorsaux. En revanche, son nom fait référence au casque des samouraïs et n'a aucun lien avec l'animal originel.
Autres utilisations du nom de l'animal
« La limule » est également le nom donné à un sous-marin à chenille utilisé dans les années 1980 pour installer des câbles sous-marins, notamment des câbles d'échanges d'électricité entre la France et l'Angleterre.
Voir aussi
Références taxinomiques
- Référence Catalogue of Life : Limulidae (en)
- Référence ITIS : Limulidae (fr) ( (en))
- Référence World Register of Marine Species : taxon Limulidae (en) (+liste espèces)
- Référence Animal Diversity Web : Limulidae (en)
- Référence NCBI : Limulidae (en)
- Référence IUCN : taxon Limulidae (en)
Liens externes
- Horseshoecrab.org (en)
- schéma détaillé de la morphologie d'une limule
- site sur les limules
- page sur la limule, site de l'aquarium de la Rochelle
- page personnelle
Notes et références
- ↑ Les dictionnaires ne s'accordent pas entre eux : le Larousse indique un nom féminin et le Littré un nom masculin. Le féminin semble cependant le plus employé.
- ↑ Marine Biological Laboratory
- ↑ « Serotonin and Inhibition in Limulus Lateral Eye », Adolph and Tuan, The Journal of General Physiology, 60 (6): p. 679.
- ↑ « Theory of Delayed Lateral Inhibition in the Compound Eye of Limulus »
- ↑ « Limulus vision in the ocean day and night », Vis Neurosci. 1996 Jan-Feb. 93.
- ↑ « Noise components in Limulus vision », Reports from the Marine Biological Laboratory General Scientific Meetings, The Biological Bulletin.
- ↑ http://www.actualites-news-environnement.com/15161-crabes-limules-becasseaux-maubeches.html
- ↑ (fr) Limules
- ↑ Le Mystère des profondeurs, Tardi, 1998, p. 18.
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