Cours complémentaire

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Enseignement primaire supérieur

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L'enseignement primaire supérieur (EPS) est un ordre d'enseignement qui a existé en France entre 1833 et 1941. Cet enseignement était suivi par les élèves à la suite de l'école primaire proprement dite, mais relevait des écoles primaires et non de l'enseignement secondaire. Cet enseignement était donné soit dans les écoles primaires sous forme de « cours complémentaires », soit dans des établissements scolaires spécifiques appelés dès lors écoles primaires supérieures.

L'enseignement primaire supérieur a été créé par la loi Guizot (1833) dont l'article 1er établit que : « L'instruction primaire est élémentaire ou supérieure ». En vertu de l'article 10 de la même loi, une école primaire supérieure devait être instauré dans toutes les préfectures ainsi que dans les autres villes de plus de 6 000 habitants[1]. Le programme de l'enseignement primaire supérieur comprenait la géométrie, le dessin linéaire et l'arpentage, des éléments de sciences physiques et sciences naturelles avec une finalité pratique, l'apprentissage du chant et une initiation à l'histoire et à la géographie, plus spécialement celles de la France.

L'enseignement primaire supérieur est supprimé par la loi Falloux, promulguée en mars 1850[2]. Les enseignements spécifiques au primaire supérieur sont pour partie intégrés dans le programme « facultatif » de l'école primaire, cette partie facultative correspondant non à des options choisies par les élèves mais à des enseignements que l'instituteur peut choisir ou non de donner. Les autres sont abandonnés. Toutefois, l'EPS est rétabli dès 1852.

Le succès reste longtemps modeste et il n'y a qu'une dizaine d'écoles primaires supérieures en 1870[3]. Un effort de création est réalisé dans les années 1870 et 1880. La scolarité dure alors trois ans. La loi Goblet (1886) confirme le rôle de l'enseignement primaire supérieur. Les plus petites communes créent plutôt des cours complémentaires (CC) dont l'enseignement se fait sur deux ans seulement. Des EPS à vocation professionnelle se créent également, soit de manière autonome, soit sous forme de « section professionnelle ». Ces EPS sont placées en 1892 sous la tutelle du ministère du Commerce et de l'Industrie sous le nom d'écoles pratiques du commerce et de l'industrie (EPCI). Vers 1900, l'enseignement primaire supérieur scolarise 40 000 garçons contre 60 000 dans l'enseignement secondaire. En revanche, 20 000 jeunes filles sont concernées par l'EPS alors qu'elles ne sont que 8 000 dans le secondaire[3]. Les filles deviennent donc les principales bénéficiaires du système qui est, pour la plupart d'entre elles, le seul moyen de dépasser le niveau de l'enseignement primaire obligatoire.

Dans les années 1910 et 1920, le primaire supérieur se rapproche des collèges et des lycées[4]. Une circulaire de 1922 prévoit ainsi que les collèges pourront s'adjoindre une section d'EPS ou une école technique. Le décret-loi du 1er octobre 1926 encourage leur « amalgame » au sein d'« établissements géminés ». Toutefois, ce rapprochement s'essouffle dans les années 1930[4].

En 1936, Jean Zay s'efforce d'unifier l'enseignement primaire supérieur et les petites classes des lycées. Mais s'il parvient à établir des programmes identiques, il échoue à unifier les établissements[5].

Le primaire supérieur est finalement supprimé par l'article 5 de la loi du 15 août 1941 due à Jérôme Carcopino. Les écoles primaires supérieures, les écoles pratiques du commerce et de l'industrie et les cours pratiques sont remplacés par des « collèges modernes » ou des « collèges techniques ».

Les cours complémentaires sont en revanche maintenus jusqu'au décret no 59-57 du 6 janvier 1959 portant réforme de l'enseignement public qui les transforme en collèges d'enseignement général (CEG).

Références

  1. A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 73.
  2. A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 74.
  3. a  et b A. Prost, « Une histoire des collèges (I) : génèse d'un problème », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 137-140.
  4. a  et b A. Prost, « Une histoire des collèges (II) : l'occasion manquée des années 1920 », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 141-144.
  5. A. Prost, « Jean Zay : la politique et la méthode », dans Id., Regards historiques sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 63-68.
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