- Coup d'état de 1987 à Fidji
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Coup d'état de 1987 à Fidji
Les coups d'état de 1987 à Fidji ont entraîné le renversement du gouvernement élu du Premier ministre fidjien Timoci Bavadra, le dépôt d'Elisabeth II comme Reine des Fidji et la création d'une république. Le premier coup d'état, dans lequel Bavadra fut déposé, a eu lieu le 14 mai 1987, le deuxième coup d'état, le 28 septembre, a mis fin à la monarchie fidjienne et a été de peu suivi par la proclamation d'une république le 7 octobre. Les deux coups d'état ont été dirigés par le lieutenant-colonel Sitiveni Rabuka, commandant en troisième des forces militaires royales fidjiennes. Selon comment on se place, on peut voir les évènements comme deux coups d'État séparés par une période de quatre mois d'accalmie ou comme un seul coup d'état commencé le 14 mai et complété par la déclaration de la République.
Sommaire
Historique
Avant et après que Fidji ait obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1970, les tensions entre les groupes ethniques Fidjiens autochtones et Indo-Fidjiens (représentant environ respectivement 46% et 49% de la population de 1987) se traduisaient continuellement par des troubles sociaux et politiques. Les élections parlementaires d'avril 1987 entraînèrent le remplacement du gouvernement conservateur des peuples autochtones conduit par le Premier ministre Ratu Sir Kamisese Mara par un gouvernement travailliste multi-ethnique soutenu principalement par la communauté indo-fidjienne et Rabuka prit pour excuse que les Fidjiens étaient victimes de discrimination raciale pour s'emparer du pouvoir. De nombreuses autorités doutent de la véracité de cela en raison de l'existence de garanties constitutionnelles.
Les coups d'état
Le matin du 14 mai, un groupe de dix soldats masqués et armés entrèrent dans la Chambre des représentants des Fidji et prirent le contrôle des parlementaires qui s'étaient réunis là pour la séance du matin. Rabuka, habillé en civil, s'est approché du premier ministre Timoci Bavadra installé dans la galerie du public et a ordonné aux membres du Parlement de quitter le bâtiment. Ils l'ont fait sans résister. Le coup d'état fut un succès apparent et a été accompli sans perte de vie.
La question n'était cependant pas complètement réglée. En tant que Royaume du Commonwealth, le chef de l'Etat était la Reine de Fidji, Elisabeth II. La Cour suprême a jugé inconstitutionnel le coup d'état, et le représentant de la Reine, le gouverneur-général, Ratu Sir Penaia Ganilau, tenta en vain d'exercer le pouvoir exécutif. Il ouvrit des négociations connues sous le nom de pourparlers de Deuba avec le gouvernement déchu et le parti de l'Alliance, dont la plupart des sympathisants étaient des Fidjiens autochtones. Ces négociations ont abouti à l'Accord de Deuba du 23 septembre 1987, qui prévoyait un gouvernement d'unité nationale, dans lequel les deux parties seraient représentées sous la direction du Gouverneur général. Craignant que les gains du premier coup d'état soient sur le point d'être perdues, Rabuka mit en scène un deuxième coup d'état le 25 septembre.
Intervention Internationale
L'Australie et la Nouvelle-Zélande, les deux nations ayant une influence politique dans la région, ont été quelque peu inquiétées par l'événement, mais en fin de compte ont pris la décision de ne pas intervenir. Elles ont, cependant, décidé une politique de non-reconnaissance en ce qui concerne le nouveau gouvernement, la suspension de l'aide étrangère, de concert avec les États-Unis et le Royaume-Uni.
Le mouvement travailliste australien, considérant l'éviction d'un parti travailliste au gouvernement comme un affront pourle mouvement tracvailliste mondial, institua un embargo contre les envois à destination de Fidji. Comme l'Australie était le plus important partenaire commercial étranger de Fidji, il en est résulté un grand recul de Fidji dans le commerce international.
Conséquences
Les Nations Unies ont immédiatement dénoncé le coup d'État, exigeant que l'ancien gouvernement revienne au pouvoir. Le 7 octobre, le nouveau régime déclara que Fidji étaient devenue une république et révoqua la Constitution de 1970. Le Commonwealth répliqua en expulsant immédiatement Fidji de son association.
Une nouvelle Constitution a été ratifiée en 1990, dans laquelle les postes de Président et de Premier Ministre, ainsi que les deux-tiers du Sénat, une forte majorité de la Chambre des représentants étaient réservés à des Fidjiens de souche. Ces dispositions discriminatoires ont été finalement abolies par une révision constitutionnelle en 1997.
Les coups d'Etat déclenchèrent une forte vague d'émigration des Indo-Fidjiens (en particulier les travailleurs qualifiés), ce qui les rendit en minorité en 1994. Encore aujourd'hui, les Fidji n'arrivent pas à se remettre de cette perte de compétences nécessaires
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Catégorie : Fidji
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